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forum abclf » Écriture et langue française » astique que j'astique (énigme bernanosienne)

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Messages [ 5 ]

Sujet : astique que j'astique (énigme bernanosienne)

Bonjour à tous !

J'ai relevé dans mes lectures une construction curieuse dont le sens exacte m'échappe pour l'instant. Voici le passage :

Les huit premiers jours, astique que j'astique, la maison du bon Dieu s'était mise à reluire comme un parloir de couvent, je ne la reconnaissais plus, parole d'honneur !
Georges Bernanos, Journal d'un curé de campagne, p. 37 (Pocket)

Une tournure plutôt de l'oral, ce « astique que j'astique » ? Est-ce un équivalent de « à force d'astiquer » ?

Ceci devient vraiment insignifiant. - Pas encore assez.

Re : astique que j'astique (énigme bernanosienne)

À première vue, je pencherai vers le sens que vous donnez « un astiquage répété ou fait de façon si complète que tout brille comme un "sou neuf ".
Il est vrai que la tournure de phrase est singulière.

Re : astique que j'astique (énigme bernanosienne)

C'est une tournure très classique, que je me rappelle avoir vu souvent utiliser, notamment par Henri Pourrat (je le cite car c'est celui qui me vient en mémoire dans l'instant) et qui signifie effectivement à force de , la seule différence par rapport aux formes que j'ai en mémoire étant qu'on dirait plutôt « astique que je t'astique ».

4 Dernière modification par Bookish Prat (06-10-2008 18:06:56)

Re : astique que j'astique (énigme bernanosienne)

Andreas a écrit:

Une tournure plutôt de l'oral, cet « astique que j'astique » ? Est-ce un équivalent de « à force d'astiquer » ?

Dans un registre moins soigné, on dit, avec le même sens : «Et vas-y que j'tastique (tout l'mobilier)... » qui ne signifie d'ailleurs pas que le «je» du texte désigne la personne qui exécute le travail. Ces tournures idiomatiques servent, àmha, à souligner la durée et le côté fastidieux (ou comique) d'une action répétitive.

P.-S., Achtung ! cher Andreas, au sens coquin d'astiquer (qui peut alors devenir intransitif).

« Jeunesse, folies. Vieillesse, douleurs ». Proverbe rom.

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Re : astique que j'astique (énigme bernanosienne)

Grevisse mentionne cette citation au chapitre «impératif» comme d'usage familier :

Grevisse a écrit:

Dans la langue familière, un autre impératif fictif sert à caractériser une action :
Les rapports [sexuels] continuaient de bric et de brac, va comme je te pousse, sans que l’un ni l’autre y eût beaucoup de plaisir (Zola, Assomm., X). — Particulièrement, pour marquer la répétition : Crible, crible. Pourquoi cribles-tu ce sucre, Léonide ? / – C’est pour Mme Château qui ne le trouve jamais assez fin. / – Tu perds ton temps (Jouhandeau, Chaminadour, p. 103). — J’avais jadis […] une sacristaine épatante […]. Les huit premiers jours, astique que j’astique, la maison du bon Dieu s’était mise à reluire comme un parloir de couvent (Bernanos, Journal d’un curé de camp., Pl., p. 1038). — Ça va bien le jour, mais la nuit les choses de la cervelle ont tout de suite plus d’importance. Tourne-toi que je te tournerai, je sautais sur mon lit comme vif sur la braise (Giono, Un de Baumugnes, VI). — Comp. § 718, a.

Reste à décoder cette syntaxe, et ce n'est pas limpide. D'autres attestions seraient les bienvenues.

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