On a l'impression qu'à l'opposé de « c'est des gens âgés », « ce sont des gens âgés » relève du français châtié. En tout cas, je le ressens ainsi depuis longtemps et je n'écris jamais « c'est des gens âgés ».
Mais je m'étonne de ne voir personne, sur ce fil que je découvre aujourd'hui, poser la question sous son aspect historique : incapable moi-même, toutefois, de faire la démarche qui conviendrait, je me rappelle simplement avoir lu plus d'une fois que « ce sont » est apparu bien après « c'est » et qu'il s'est agi alors d'une sorte d'hypercorrection comparable à « Les parents que nous sommes avons préféré ne rien dire » (pour « Les parents que nous sommes ont préféré ne rien dire »).
Lorsqu'on sait cela, on comprend mieux « c'est nous », « c'est vous », « c'est eux » et les hésitations à propos de « Le fruit que je préfère ? C'est les pêches ! » souvent remplacé par « Le fruit que je préfère ? Ce sont les pêches ! »
Je crois bien que la tendance actuelle nous ramène au seul singulier du verbe après « c' » (En face de chez moi, c'est des gens âgés). J'ai un peu de mal à m'y faire ! Mais depuis quelques années, je me garde bien de reprendre ceux qui s'expriment ainsi. (De toute manière, ce n'est pas mon genre !)
On peut difficilement considérer « mes parents » comme le sujet réel de « sont » dans « ce sont mes parents », ou alors, dans « Qui est-ce ? », « Qui est cet homme ? », « Qui sont ces gens ? »... « Qui » remplirait aussi cette fonction et « ce », « cet homme », « ces gens » ne pourraient plus eux-mêmes n'être qu'attributs ! Ce qui entraînerait l'obligation d'analyser « Ces gens » dans « Ces gens sont mes voisins » comme attribut de... « mes voisins » ?! Le monde à l'envers !
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement… (Nicolas BOILEAU). Si possible !