Je me souviens avoir vu un film sur Arte sur Magnus Hirschfeld il y a un ou deux ou trois ans... est-ce bien lui le "médecin allemand"?
Ma question (peut-être suis-je un peu lourd mais comprends pô très bin!) est la suivante: y a-t-il un rapport entre les partisans de Voiture et les homo d'Ulrichs?
Comme il a été question récemment de Marcel Aymé, voici simplement une belle petite citation:
« Malheureuse planète! Astre sombre roulant aux marches de l’infini, ton destin n’est plus une promesse et tient en quelques formules de mathématiques. A ton firmament froid, le soleil n’est qu’un point et jamais sa lueur ne dissipe les ténèbres où tu poursuis ta course de géant aveugle. Uranus, ton nom est trompeur, car tu ne connais pas la lueur d’un ciel. Tu ne connais pas non plus la joie d’une eau vive, le mystère d’une eau profonde et ta solitude obscure ne se reflète pas au miroir de la vie. Tout l’amour de la terre ne peut rien pour toi, pas même imaginer ce monstrueux poids de mort naviguant avec elle dans l’espace interplanétaire. »
Uranus M. Aymé (1948)
VULNÉRAIRE (n.m., n.f. et adj.) : Alcoolat, médicament que l’on administrait aux personnes ayant subi une blessure en l’appliquant sur leurs plaies, notamment en Suisse avec des herbes aromatiques. Le vulnéraire se buvait aussi pour se remettre d’une émotion forte: pour les fans cinématographiques du Splendid, un vulnéraire, c’est « du schnaps du General Schpontz » pour le rosbif qu’on découpe car « c’est dimanche » dans Papy fait de la résistance (1983) et le « petit verre de Fernet-Blanca » « dans le petit placard de la cuisine à côté de l’évier » que Zézette apporte à Thérèse dans Le père Noël est une ordure (1982).
Au féminin, c’est une plante à fleurs jaunes nommée anthyllis vulneraria, recommandée pour les blessures. Employé comme adjectif, le terme caractérise quelque chose qui guérit. Dans Les remèdes charitables de Madame Fouquet, pour guérir à peu de frais toute forme de maux tant internes qu'externes, invéterez, & qui ont passé jusques à présent pour incurables, experimentez par la même Dame et augmentez (…) de la méthode que l'on pratique à l'Hôtel des Invalides pour guérir les soldats de la vérole (1685), on trouve une (délicieuse) recette de vulnéraire à base d’huile d’olives, de violettes de mars, ,de pervenche, de roses incarnates et de roses pales sauvages, de fleurs de mauves, de ronces, de mille pertuis, de gommes ou vermisseaux qu’on trouve à la Saint Jean dans les pommes d’ormeaux et de térébenthine de Venise!
Il en a déjà été question ici.
« Elle s’est fait bouillir une grande cafetière de son mélange, un genre d’infusion, de la verveine plus de la menthe et un tiers de banyuls…Elle prenait goût aux choses fortes…surtout aux vins cuits…quelquefois même au vulnéraire !…Ça la remontait extrêmement vite. C’était un mélange indiqué par les diverses sages-femmes de l’époque…»
Mort à crédit L-F Céline (1936)
« Nicolas entraîna ses amis dans la galerie et recommanda au Père Marie d’offrir un coup de son vulnéraire au visiteur.»
Le crime de l’hôtel Saint-Florentin J-F. Parot (2004)
« S’ils en veulent, du pris-sur-le-vif, du bien-saignant, ils seront sucrés, les journaleux.
Je suis capable de faire ma biographie, vous verrez, en noir et en technicolor. Sans bavures, sans truquages…Les personnes sensibles pourront se faire servir des vulnéraires. »
Le boulevard des allongés L’Ange noir (alias Frédéric Dard) (1952)
« N’ayant plus la possibilité de remettre où il l’a pris le flacon d’encre noire et ne pouvant, sans que ses précautions soient réduites à néant, le laisser sur son bureau, il le jette dans un égout… Ce qui permet au domestique d’accuser le cordon-bleu de se l’être tapé en vulnéraire…»
L’homme au sang bleu L. Malet (1945)
« Enfin il se mit en devoir d'étancher mon sang qui continuait de couler, et voyant que nos deux mouchoirs n'y pouvaient suffire, il m'entraîna chez sa mère qui avait un petit jardin près de là. Cette bonne dame faillit à se trouver mal en me voyant dans cet état. Mais elle sut conserver des forces pour me panser, et après avoir bien bassiné ma plaie elle y appliqua des fleurs de lis macérées dans l'eau-de-vie, vulnéraire excellent et très usité dans notre pays. Ses larmes et celles de son fils pénétrèrent mon coeur au point que longtemps je la regardai comme ma mère et son fils comme mon frère, jusqu'à ce qu'ayant perdu l'un et l'autre de vue, je les oubliai peu à peu. »
Les rêveries du promeneur solitaire (quatrième promenade) Jean-Jacques Rousseau (1782)
o malakas tis pareas