Pierre Enckell a écrit:Il me semble que le terme "homonyme" est réservé, dans la pratique, aux correspondances fortuites : vin et vain, sang et cent... De même, on dit par exemple que Jacques Durand a été confondu avec son homonyme (un autre Jacques Durand).
N'aurions-nous pas tendance à confondre, dans le langage courant, homonyme et homophone ?
Jean Durand et Paul Durand sont effectivement homonymes, ils portent le même nom. Paris, France et Paris, Texas (hommage à W. Wenders !) sont homonymes aussi, tout comme Montréal d'Aude et Montréal, PQ.
Mais le dieu Pâris et la ville (ces villes) sont-ils strictement homonymes ? oui et non, à un accent près !
Quant à cent, sans et sang etc. ou bien vin, vain et vingt, ils ne sont clairement qu'homophones.
Mais, pour un magnat de l'industrie hôtelière, appeler sa fille Paris, cela relève-t-il de l'homonymie, de l'éponymie, de l'homophonie ou de l'antonomase, voire de la synecdoque (petite partie perdue dans le grand tout) ?
Toujours est-il, et pour prendre parti, que la trouvaille de Gb me paraît exemplaire : nous sommes ici devant un terme ancien, historiquement irréprochable, érudit, et nous avons l'occasion unique de l'admettre en le sein des saints du langage officiellemnt reconnu et duement labellisé dans cette acception par le forum de l'ABC de la Langue Française (D.I.L.F. bis), et nous rechignerions !
Faudra-il attendre qu'un horrible terme franglais vienne pointer sa face rubiconde et poilue de favoris roux, puis hurler au scandale ? Car ce terme, nous en avons bougrement besoin, il nous fait défaut : au-delà de nos quotidiennes poubelles, du ripolin de nos murs ou des coups de klaxon en ville, nous n'avons pas fini d'en voir, de ces mots issus du nom propre de leurs inventeurs ou des marques qui les ont distribués, popularisés, intrumentalisés !
Alors, utilisons-le, que diable, et remercions la Pearl qui nous a permis d'avancer sur ce terrain fécond !
Nous cherchions un terme français, ou peut-être latin, nous en avons un grec, c'est très chic aussi !
Sérieusement : un terme utile, étymologiquement justifiable, et dont le sens évolue pour répondre à un besoin de notre époque, un terme savant que nous pouvons sortir de l'oubli, pourquoi ferions-nous la petite bouche en l'utilisant ?
Et le jour où l'on dira un gb pour un néologisme, l'éponymie sera complète !
elle est pas belle, la vie ?