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forum abclf » Réflexions linguistiques » vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

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Messages [ 1 à 50 sur 53 ]

1 Dernière modification par piotr (09-09-2007 02:39:30)

Sujet : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Bonsoir à tous,

Je  ne parviens pas à retrouver un terme : comment appelle-t-on, pour un mot, le fait de passer du registre des noms propres à celui des noms communs ? (ex : Préfet Poubelle : la poubelle )

Merci d'avance pour votre réponse.

"On ne fait jamais d'erreur sans se tromper."  J. Prévert.

2 Dernière modification par kobo (16-05-2006 23:07:25)

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

J'ai pensé à antonomase, mais ce n'est pas exactement ça, d'après le TLF (que j'avais oublié de citer, d'où modification).

ANTONOMASE, subst. fém.
RHÉT. Figure qui consiste à remplacer, en vue d'une expression plus spécifiante ou plus suggestive, un nom propre par un nom commun (le Sauveur pour Jésus-Christ) ou un nom commun par un nom propre (un Tartuffe pour un hypocrite).

o malakas tis pareas

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Bonne question.. je m'étais posée à peu près la même il y a pas si longtemps de ça. La première chose qui me vient à l'esprit est "personnification": "attribuer à un objet à une abstraction les propriétés d'un être animé".
mais c'est justement le contraire.
Il y a également : "Antonomase : figure par laquelle on remplace un nom commun par un nom propre utilisé comme un nom
commun. Ex : "Un Tartuffe" pour designer un hypocrite.
"Un Apollon" pour designer un bel homme."
C'est toujours pas ça. J'ai beau chercher mais je ne trouve pas ce que vous cherchez dans les figures de style. Quelqu'un peut-il nous éclairer ?

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Kobo, nos messages se sont apparemment croisés.. Je viens de lire à l'instant sur Wikipedia quelque chose qui pourrait nous éclairer :
Personnification : représenter sous des traits humains un concept, un objet ou un animal.
Chosification : présentation d'un individu sous les caractéristiques d'un objet.
Réification : fait d'un humain un objet.

A vérifier

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Bonjour!
D'après Fontanier, on peut parler de "synecdoque d'individu", ce qui ne paraît pas encore pleinement satisfaisant....
J.M.

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

L'antonomase est une figure de style : c'est un procédé ponctuel. Mais certaines antonomases courantes se lexicalisent, c'est-à-dire rentre dans le lexique de langue. Par exemple : un don juan pour un séducteur ... Remarquez que la majuscule disparaît lorsque l'on utilise un nom propre comme un nom commun.

7

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Pearl a écrit:

ex : Préfet Poubelle : la poubelle
Merci d'avance pour votre réponse.

Les noms propres pouvant être aussi des marques:

une mobylette, un frigidaire...

J'vois pas...

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Si le mot recherché existe, son usage doit être peu courant. Le TLF n'utilise pas de terme spécial dans la section étymologique de ses articles don juan, poubelle, browning...
Noter que le même procédé (toujours sans terme spécifique) fonctionne pour des noms de marque : kodak... et de lieu : bordeaux, camembert...

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

éponyme peut-être ?
http://www.kuleuven.ac.be/vlr/983eponymes.htm
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2 … 34-2348259

10

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

P..., il est fort, ce Gb !

elle est pas belle, la vie ?

11

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

piotr a écrit:

P..., il est fort, ce Gb !

Oui, je crois bien que la ligne d'arrivée est de ce côté-là. Les lauriers pour gb. wink
Merci beaucoup !

Merci bien également pour toutes les autres contributions, qui me seront tout aussi utiles. 
Connaissez-vous le mot "sérendipité" ? A mettre tant d'entrain à chercher dans une direction, on emplit le panier d'utile autant que d'imprévu. smile

"On ne fait jamais d'erreur sans se tromper."  J. Prévert.

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Et, si l'on veut être respectueux de l'emploi, c'est le prefet Poubelle qui est l'éponyme de l'objet poubelle (il a donné son nom) et non pas le contraire.

"La douceur est invincible." Marc Aurèle

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Les noms propres qui deviennent communs s'appellent bien des antonomases.

Ainsi : ampère, barème, béchamel, cabotin, calepin, crésus, dédale, gibus, harpagon, hercule, macadam, mansarde, mécène, mégère, morse, nicotine, pantalon, pimbêche, polichinelle, poubelle, sandwich, silhouette, tartufe...

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Essayez pas de casser ma baraque smile

Sérieusement, je pense qu'antonomase n'est pas le bon terme : il ne s'agit que d'un procédé et on ne le trouvera pas à l'œuvre partout où un nom propre a donné un nom commun.

1. (Grammaire). Substitution au terme usuel d’un terme exprimant une qualité propre à l’objet où à l’être désigné : ex. le Malin pour Satan.
2. (Rhétorique. Stylistique). Substitution d’un nom propre à un nom commun ou, inversement, d’un nom commun à un nom propre, le nom commun désignant une qualité, un trait connu de son possesseur. ex.: un Adonis, un Napoléon.

source.  http://www.ditl.info/arttest/art35.php (je souligne)

15 Dernière modification par Pearl (17-05-2006 15:50:24)

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Si l'on en croit le TLF cité par Kobo et gb , antonomase serait à double sens : du nom propre vers le nom commun et inversement.

Quid alors ?

J'en reviens donc à éponyme.

"On ne fait jamais d'erreur sans se tromper."  J. Prévert.

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Le sens étendu d'éponyme paraît fort récent : ni le TLF, ni le Grand Robert 1985 ne le donnent - pas plus qu'ils ne connaissent l'adjectif éponymique. Le dictionnaire de Germa aurait-il servi à les populariser ?

En 1913, au tome IV de sa Grammaire historique de la langue française, Kristoffer Nyrop consacre son livre neuvième, p. 359-395, à ce type de formation, en donnant une foule d'exemples. Première phrase :
"Il n'y a pas de limite fixe entre les noms propres et les noms communs ; ils se confondent constamment."
Mais il n'emploie nulle part les termes éponyme ou éponymie (ni antonomase). Ce sont les plus classiques métaphore et métonymie qui lui servent à définir ces mots. Un tartufe : métaphore. Une béchamel : métonymie.

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Eponyme est passé de l'Histoire : Athéna, déesse éponyme d'Athènes, Romulus, fondateur éponyme de Rome, Martin de Tours, éponyme de nombreux villages de France, à la littérature  : Madame Bovary, éponyme du roman de Flaubert, Andromaque, éponyme de la tragédie (on a longtemps dit rôle-titre).
C'est un adjectif qui qualifie un personnage, réel, mythologique ou fictif.

Le passage du préfet Rambuteau aux rambuteaux (pour ne pas dire de Vespasien aux vespasiennes) est une antonomase, dont Georges Molinié, en son Dictionnaire de rhétorique nous dit qu'

elle est une variété de métonymie-synecdoque.

Comme le disait excellement Piotr, gare à vous, les mouches !

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Mmmm.... hmm ...j'ai cru jusqu'ici que le terme « éponyme » s'employait pour exprimer quelque chose qui a le même nom, par ex. la Moselle coule dans le département éponyme (le département du même nom: La Moselle)

J'ai sans doute confondu le terme avec un mot différent...

Ceci devient vraiment insignifiant. - Pas encore assez.

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Hélas non, cher Andréas, vous avez bien entendu le mot, mais vous l'avez entendu dans la bouche de gens qui en ignorent le vrai sens, et qui ont en effet tendance à parler de département éponyme pour la Moselle ou la Marne, quand ils ne parlent pas de pièce éponyme pour le rôle de Phèdre.

Éponyme a fait voici peu son apparition dans les manuels de littérature, alors que son premier sens est : héros fondateur d'une ville ou d'un pays qui porte son nom. Par extension, personnage dont on a donné le nom à une ville ou un pays, comme George Washington est l'éponyme de Washington.
De là, il est passé au héros éponyme d'une œuvre, ce qui s'applique à Hamlet comme à Madame Bovary, et il est tombé dans le domaine public, dirais-je.
Hier inconnu, on le trouve maintenant partout, et pris de travers, comme s'il était une variante d'homonyme.

La Moselle coule dans le département homonyme, dont elle est d'ailleurs l'éponyme : quand ils ont nommé les nouveaux départements pour rayer des cartes de France le nom des anciennes provinces les législateurs se sont attachés à user de termes géographiques.
Donc, la Moselle département tire bien son nom de la rivière, exactement comme Washington tire son nom du premier président des E. U.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

P'tit prof a écrit:

Hier inconnu, on le trouve maintenant partout, et pris de travers

Oui, et c'est bien ce que je voulais dire en parlant de son "sens étendu". Si on le trouve "partout" dans ce sens, est-ce qu'il ne faut pas accepter cette extension de sens, même si elle contraire à l'usage antérieur ?

Je ne suis pas particulièrement partisan des contresens, mais voilà un mot rare, peu usité, presque oublié, qui devient tout à coup couramment employé avec une nouvelle signification. Le dictionnaire et le document universitaire auxquels renvoie Gb le montrent avec éclat. Il me semble bien difficile de retourner la situation, et de renvoyer éponyme à la petite place qu'il occupait auparavant.

Dans le passé, il existe une quantité d'exemples de ce type de transformation. En voilà un qui surgit sous nos yeux, et qui nous fait comprendre comment le vocabulaire peut évoluer...

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Soit ! Vous les éliminez les hypothèses avancées en argumentant, avec des éclairages très intéressants au passage.

Si on élimine éponyme, la solution, au final, quelle est-elle ? Antonomase, réification, "synecdoque d'individu", métonymie-synecdoque ? Une proposition autre ?

"On ne fait jamais d'erreur sans se tromper."  J. Prévert.

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Je persiste à penser qu'une antonomase ne répond pas à la question de Pearl : dans ce cas, en effet, il faut que le nom commun utilisé évoque le nom propre par une qualité, par un caractère, etc., bref, qu'il y ait un lien idéologique. Rien de tel dans le cas de poubelle : monsieur le préfet Poubelle ne ressemblait probablement pas à une poubelle. Ici, pas de sens propre/sens figuré, pas d'ornement du discours, pas d'effet recherché (la preuve : parfois, on ne sait plus qu'il y a un nom propre caché sous le nom commun) ; difficile donc d'y voir une figure de style. Même raisonnement avec le frigidaire et le stylo bic.

En revanche, dire «un Harpagon» pour désigner un avare, à mon avis, c'est bel et bien une antonomase (une relation intellectuelle existe), ou quelque chose d'autre que ce qu'est la poubelle par rapport au préfet.

Le champignacien cite deux autres dictionnaires : Cellard, Godillot, Silhouette et cie (Belfond) & Jean Maillet, le Dico des noms propres devenus noms communs de Jean Maillet (Albin Michel).
Une autre source intéressante serait probablement le livre de T. Grass, Quoi ! Vous voulez traduire « Goethe » ? Essai sur la traduction des noms propres allemands-français dont Kleiber rend compte, avec cette remarque : «le passage du nom propre au nom commun (il préfère dans ce cas le terme d’éponyme au classique antonomase, p. 33) et celui, inverse, du nom commun au nom propre».

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Il se pourrait que ce nouveau sens d'éponyme provienne - comme par hasard - de l'usage anglais, où les termes eponymous diseases (pour la maladie d'Alzheimer, etc.) et eponymous laws (pour la loi de Grimm, etc.) semblent être courants. Voir les sites wikipedia.

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Merci P'tit prof !

Maintenant que je connais le mot homonyme, je le trouverais plus raisonnable de ne pas utiliser éponyme comme synonyme (:lol:).
Et je ne trouve pas qu'il faut élargir le sens de éponyme...

En allemand, on a un terme très simple pour homonyme: gleichnamig (gleich= le même et Name = nom)
En revanche, je ne trouve pas un équivalent allemand à éponyme...

Suivant la logique de homonyme et éponyme, on peut employer les deux mots bien distinctement:

La Moselle coule dans le département éponyme (parce que la rivière a donné son nom au département).
Et
Le dieu grec Paris et la capitale française homonyme (parce que le dieu Paris n'a pas donné son nom à la ville de Paris)

Ceci devient vraiment insignifiant. - Pas encore assez.

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

La Moselle coule dans le département éponyme (parce que la rivière a donné son nom au département).

Non, c'est la rivière qui est éponyme big_smile

Le département est homonyme. lol

"La douceur est invincible." Marc Aurèle

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Il me semble que le terme "homonyme" est réservé, dans la pratique, aux correspondances fortuites : vin et vain, sang et cent... De même, on dit par exemple que Jacques Durand a été confondu avec son homonyme (un autre Jacques Durand).

Mais que la Moselle (département) soit l'homonyme de la Moselle (rivière) n'est nullement accidentel : c'est bien là qu'est la question depuis le début de ce fil.

Ni P'tit prof, ni Perkele ne paraissent admettre que le mot "éponyme" a aujourd'hui (toujours dans la pratique) un sens nouveau, tel que l'entendent Germa, Vanhemelryck et Grass à qui renvoie Gb.

27 Dernière modification par Andreas (18-05-2006 14:02:43)

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Mince alors... Pourrais-je rester anonyme ? wink Au moins, après cette faute, j'aurais besoin d'un pseudonyme...

Ceci devient vraiment insignifiant. - Pas encore assez.

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Pierre Enckell a écrit:

Il me semble que le terme "homonyme" est réservé, dans la pratique, aux correspondances fortuites : vin et vain, sang et cent... De même, on dit par exemple que Jacques Durand a été confondu avec son homonyme (un autre Jacques Durand).

N'aurions-nous pas tendance à confondre, dans le langage courant, homonyme et homophone ?
  Jean Durand et Paul Durand sont effectivement homonymes, ils portent le même nom. Paris, France et Paris, Texas (hommage à W. Wenders !) sont homonymes aussi, tout comme Montréal d'Aude et Montréal, PQ.
  Mais le dieu Pâris et la ville (ces villes) sont-ils strictement homonymes ? oui et non, à un accent près !
  Quant à cent, sans et sang etc. ou bien vin, vain et vingt, ils ne sont clairement qu'homophones.

  Mais, pour un magnat de l'industrie hôtelière, appeler sa fille Paris, cela relève-t-il de  l'homonymie, de l'éponymie, de l'homophonie ou de l'antonomase, voire de la synecdoque (petite partie perdue dans le grand tout) ?  tongue  lol

  Toujours est-il, et pour prendre parti, que la trouvaille de Gb me paraît exemplaire : nous sommes ici devant un terme ancien, historiquement irréprochable, érudit, et nous avons l'occasion unique de l'admettre en le sein des saints du langage officiellemnt reconnu et duement labellisé dans cette acception par le forum de l'ABC de la Langue Française (D.I.L.F. bis), et nous rechignerions !
  Faudra-il attendre qu'un horrible terme franglais vienne pointer sa face rubiconde et poilue de favoris roux, puis hurler au scandale ? Car ce terme, nous en avons bougrement besoin, il nous fait défaut : au-delà de nos quotidiennes poubelles, du ripolin de nos murs ou des coups de klaxon en ville, nous n'avons pas fini d'en voir, de ces mots issus du nom propre de leurs inventeurs ou des marques qui les ont distribués, popularisés, intrumentalisés !
  Alors, utilisons-le, que diable, et remercions la Pearl qui nous a permis d'avancer sur ce terrain fécond !

  Nous cherchions un terme français, ou peut-être latin, nous en avons un grec, c'est très chic aussi !  big_smile
  Sérieusement : un terme utile, étymologiquement justifiable, et dont le sens évolue pour répondre à un besoin de notre époque, un terme savant que nous pouvons sortir de l'oubli, pourquoi ferions-nous la petite bouche en l'utilisant ?

  Et le jour où l'on dira un gb pour un néologisme, l'éponymie sera complète !  lol  roll

elle est pas belle, la vie ?

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Car ce terme, nous en avons bougrement besoin, il nous fait défaut : au-delà de nos quotidiennes poubelles, du ripolin de nos murs ou des coups de klaxon en ville, nous n'avons pas fini d'en voir, de ces mots issus du nom propre de leurs inventeurs ou des marques qui les ont distribués, popularisés, intrumentalisés !

Et comment pourrait-on nommer un retour vers le style imagé, volontaire ou involontaire?
Je me souviens de cette pancarte à la barrière d'un client que j'allais visiter sans lui avoir donné d'heure précise et qui m'attendait en faisant autre chose dans les prés derrière chez lui: "claque-sonnez fort"...:)
J.M.

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Mille pardons, j'ai oublié d'entourer le premier paragraphe qui est issu du précédent message de Piotr.
J.M.

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Et comment pourrait-on nommer un retour vers le style imagé, volontaire ou involontaire?

Cela porte un bien beau nom, femme Narsès, cela s'appelle une remotivation.
Dans le cas de claque-sonnez, c'est même une orthographe étymologique.
En effet, à l'origine du klaxon, aucun Monsieur (ou Madame) Klaxon, mais une remarque : « On claque, et ça sonne. »

Pour en revenir à éponyme, je ne résiste pas au plaisir de citer mon dictionnaire Hachette, qui repique mot pour mot Robert le petit :

adj. Qui donne son nom à. magistrat éponyme : magistrat qui dans une cité grecque donnait son nom à l'année.
éponymie :  1 fonction du magistrat éponyme/ temps pendant lequel il occupait ses fonctions. 2 Liste des magistrats éponyme.

On peut donc dire que les consuls romains étaient éponymes, mais on ne peut pas dire qu'une poubelle est un éponyme !

Reprenons lentement :
ce terme, directement importé de l'Antiquité grecque, est employé par les historiens dans son sens propre, et tant que l'on parle de Grèce, il est intangible.

Je veux bien admettre une extension de sens, du magistrat au personnage de roman et à la rivière qui baptise un département, mais pas une inversion de sens.
Inversion de sens, c'est ce que j'ai vu sur le premier site signalé par gb : l'auteur commence par donner la bonne définition, tirée par lui d'un dictionnaire ancien, puis bifurque sans prévenir et fait du parrain le filleul ! tour de passe-passe injustifié.

Je dis parrain, car, en bon français, on nomme parrain la personne qui donne un nom. Donc, le préfet Poubelle est le parrain (involontaire) de la poubelle. Mais dire que la poubelle est la marraine du préfet, c'est absurde !

Conclusion : je vote pour
1) le maintien d'éponyme dans son sens propre ;
2) l'usage de
— parrainage pour le glissement de sens qui nous mène du préfet Poubelle aux poubelles, et du ministre Godillot aux godillots ;
— parrain pour les porteurs du nom, Poubelle et Godillot ;
— filleul pour la poubelle et le godillot.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

32 Dernière modification par Papageno (19-05-2006 02:19:54)

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

C'est sans doute encore un connerie, mais puisque j'ai rien dit depuis un bail, pourquoi pas " etymolgie patronymique"? Dans le cas de klaxon, je crois bien qu'on parle d' "etymologie populaire"...

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

P'tit prof a écrit:

Conclusion : je vote pour

S'il s'agit de voter, on a le droit de choisir les candidats que l'on veut. Mais la pratique du vote veut en général que la majorité l'emporte...

Je constate - j'ai déjà constaté, dans des interventions précédentes - qu'il existe aujourd'hui sinon une majorité absolue, du moins une imposante proportion d'usages d'éponyme dans le sens nouveau "objet, etc. baptisé d'après un nom propre". En cliquant dans google sur "éponymique" (le mot ne se trouve pas dans les dictionnaires consultés, mais il existe néanmoins), on découvre par exemple :

- un article du "Français dans le monde" qui contient un intertitre : "L'éponyme, verbe, nom, adjectif" ;

- Un texte de la Société francophone de médecine d'urgence qui, sous l'intitulé "Lexicographie et sémantique" parle d'"expressions éponymiques" pour le type maladie d'Alzheimer ;

- un autre texte médical qui évoque dans le même sens les "éponymes banalisés de langue anglaise", etc.

L'emploi dans ce sens paraît désormais bien fixé dans la langue contemporaine.

Allons, un geste vis-à-vis de la minorité : P'tit prof, accepteriez-vous, pour la question initiale de Pearl, les termes "dérivation éponymique" ou "emploi éponymique"  ?

P.S. Je pensais que vous réagiriez, légitimement cette fois, contre l'emploi répété ici de "dieu Paris". Pâris n'était que berger, si je ne me trompe. Il est d'ailleurs mort à la guerre de Troie, ce qui n'est pas courant pour un dieu.

Re-P.S. Bien entendu, Papageno a raison pour "klaxon". C'était une plaisanterie de votre part, n'est-ce pas ?

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Nous ne devons pas vivre sur la même planète, car je n'ai jamais rencontré aucun des emplois de éponyme que vous signalez comme « bien fixés dans la langue contemporaine. »

Par contre, je me heurte de plus en plus souvent, dans les rubriques culturelles des revues, à des phrases telles que :
Mme Y qui joue le rôle de Phèdre dans la pièce éponyme... Madame Bovary, dans le roman éponyme...
C'est cela qui m'agace profondément.

Cela dit, de M. Poubelle à la poubelle, il y a bien eu éponymie, mais l'éponyme, c'est le Préfet. Le mot poubelle n'est pas un éponyme, mais un dérivé, dérivé sans épithète.
Dérivé par éponymie.

P.S. Klaxon n'est pas un nom de personne. Il a été forgé par les ingénieurs de la firme à partir du verbe grec klazein, retentir avec bruit.

P.P.S Je m'élève fortement contre la proposition selon laquelle le berger Pârisssssss est l'homonyme de la ville de Pari ! Non seulement ce n'est pas le même a, mais encore les deux mots ne riment pas.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

35

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

P'tit prof a écrit:

Nous ne devons pas vivre sur la même planète, car je n'ai jamais rencontré aucun des emplois de éponyme que vous signalez comme « bien fixés dans la langue contemporaine. »

Si, si, nous vivons sur la même planète. Gb et moi-même avons signalé plusieurs de ces emplois, accessibles en quelques clics. Vous en citez vous-même dans la suite de votre texte. Le sens ancien du mot s'est inversé, en quelque sorte.
Avez-vous les mêmes objections à l'égard du mot "hôte", que vous avez sûrement rencontré et qui signifie aussi bien "celui qui reçoit" que "celui qui est reçu" quelque part ? Il me semble que ce cas est comparable à celui d'éponyme.

36 Dernière modification par Perkele (19-05-2006 21:53:36)

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Et où comptabilisez-vous l'immense proportion de francophones qui ignorent jusqu'à l'existence de ce mot ?

"La douceur est invincible." Marc Aurèle

37

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Cher ou chère Perkele,
Je ne comprends pas la question. Il y a une multitude de mots dont l'existence est ignorée par "une immense proportion de francophones".
Je vous répondrai volontiers si vous voulez bien préciser votre pensée.

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Je loue ma maison à mon hôte, c'est entendu.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

39

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Et bien ! Que d'échanges sur le sujet ! Je ne me doutais pas, en postant ma petite question surgie à la suite de propos cueillis au vol et en partie seulement à la radio, que cela susciterait tant de débats !
Merci à tous pour vos interventions et tentatives d'apporter une réponse à ma question.

"On ne fait jamais d'erreur sans se tromper."  J. Prévert.

40

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Pierre Enckell a écrit:

Cher ou chère Perkele,
Je ne comprends pas la question. Il y a une multitude de mots dont l'existence est ignorée par "une immense proportion de francophones".
Je vous répondrai volontiers si vous voulez bien préciser votre pensée.

Effectivement, Pierre Enckell, il y a une multitude de mots français dont l'existence - et, par conséquent le sens - est ignoré par une immense proportion des francophones, notamment des mots qui pourraient être qualifiés de "savants" ( dont "éponyme" pourrait faire partie, comme l'a fait en son temps "obsolète*").

Je ne vois donc pas pourquoi le sens des mots devrait s'aligner sur l'erreur d'interprétation de quelques uns qui n'ont pas pris la peine, avant de les répéter, de vérifier leur sens.

* Je rencontre de nombreuses personnes convaincues qu' "obsolète" est un mot du domaine exclusif de l'informatique.

"La douceur est invincible." Marc Aurèle

41

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Le sens d'un mot n'est pas quelque chose qui existe en soi, indépendamment des gens qui utilisent ce mot : ceux qui ne le connaissent pas ou ne l'utilisent pas, aussi nombreux soient-ils,  n'ont donc rien à voir dans l'affaire.

Parmi ceux qui utilisent aujourd'hui "éponyme" et ses dérivés (éponymie, éponymique), il me semble bien qu'une forte proportion le font dans le sens étendu que vous appelez "erreur d'interprétation". Voyez tous les exemples cités précédemment. En googlant, sans tenir compte des pures définitions issues de dictionnaires (puisque l'évolution de sens est relativement récente, et n'a pas encore été enregistrée par ces dictionnaires), mais en relevant uniquement les emplois dans le langage courant, on pourrait sans doute mieux évaluer cette proportion. Ils sont en tout cas plus que "quelques-uns".

Qu'on le veuille ou non, c'est l'interprétation par ses utilisateurs qui détermine le sens d'un mot. Un sens n'est pas fixé pour l'éternité. Voyez par exemple l'adjectif "formidable" qui veut dire aujourd'hui "extraordinaire, énorme", alors qu'étymologiquement il signifiait "qui inspire la crainte", comme des puristes l'ont longtemps signalé en protestant contre l'évolution du sens. Ou "bougre", qui a eu successivement les sens "Bulgare/hérétique/homosexuel" avant de signifier simplement "type", comme dans "un bon bougre". De telles évolutions sont nombreuses, et courantes.

Si chacun avait pris la peine, comme vous le demandez, de vérifier le sens (et la forme!) des mots qu'il utilise, le français n'aurait jamais évolué, et nous parlerions encore latin...

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

C'était ma neuvième (et c'est ma dixième) intervention sur la question. Il me semble que mes arguments devraient être pris en considération : P'tit prof m'a déjà l'air à moitié convaincu. Mais je pars en voyage demain pour une semaine, et jusqu'à dimanche en huit je laisse donc le champ libre à tous ceux qui estiment que le sens étymologique est sacré !

43

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Il est naturel qu'une langue évolue. Mais ne ne vois pas pourquoi on précipiterai cette évolution au point de risquer de ne plus se comprendre à dix ans d'intervalle, et cela en acceptant n'importe quoi.

Je peux lancer la mode demain qu'un escalier s'appelle désormais un manteau. Mais à quoi bon ?

Que le sens de certains mots change (ou plutôt que ces mots se dotent d'un sens supplémentaire) ne prête pas en conséquence tant que ce nouveau sens n'est pas en désacord avec le sens des racines qui composent le mot.

La construction des mots "savants" français fait précisément qu'on peut en retrouver le sens si on l'ignore. Ce serait domage de perdre cet avantage en ne canalisant pas l'évolution sémantique.

Il est facile de faire clairement savoir aux quelques uns qui l'emploient sans trop savoir pourquoi, qu'un éponyme est celui qui donne son nom.

"La douceur est invincible." Marc Aurèle

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Je ne suis pas convaincu du tout, du moins pas par l'argumentation de Pierre Enckell.
Pour la bonne raison qu'éponyme n'est pas un mot du langage courant, comme formidable ou étonnant, qui se sont usés à force de servir.
Eponyme est un terme technique qui appartient aux historiens. Andreas nous dit qu'il n'existe pas d'équivalent en allemand, je lui conseille d'ouvrir une histoire de la Grèce et d'y chercher l'archonte éponyme d'Athènes. Cela se dit forcément en allemand, et sans doute, comme en français, sous une forme peu éloignée du grec.
Il n'est donc pas permis d'en modifier le sens par ignorance. Chacun se souvient de la mésaventure de Colette enfant et du presbytère : sa mère ne s'est pas extasiée sur son génie poétique, elle n'a pas dit que cette enfant faisait avancer la langue, elle lui a ri au nez.
Tout le monde fait un jour l'expérience d'employer de travers un terme technique devant les professionnels de la chose, et tout le monde sait ce qu'il en coûte. Je ne vois pas pourquoi les termes relevant de l'Histoire ou de la critique littéraire pourraient être mis à toutes les sauces, quand il est impossible de confondre une bielle et une buse sans se faire montrer au doigt.
Cela dit, je finis par où j'aurais dû commencer, j'ouvre mon Bailly. Il m'apprend que le terme grec est réversible : il signifie « surnom », « qui tire son nom de quelque chose » et « qui donne son nom à quelque chose. »
Donc, ne soyons pas plus grecs que les grecs, poubelle est bien un éponyme, et Phèdre est bien le personnage éponyme de la pièce éponyme.
Je me fixais sur un des sens du mot par ignorance.

Mais je reste sur ma position : respect au sens étymologique, car, comme le dit si bien Perkele :

Je ne vois donc pas pourquoi le sens des mots devrait s'aligner sur l'erreur d'interprétation de quelques uns qui n'ont pas pris la peine, avant de les répéter, de vérifier leur sens.

... ne supra crepidam  sutor iudicaret. Pline l'Ancien

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

P'tit prof a écrit:

j'ouvre mon Bailly. Il m'apprend que le terme grec est réversible : il signifie « surnom », « qui tire son nom de quelque chose » et « qui donne son nom à quelque chose. »
Donc, ne soyons pas plus grecs que les grecs, poubelle est bien un éponyme, et Phèdre est bien le personnage éponyme de la pièce éponyme.

C'est une belle marque d'honnêteté, cher P'tit prof, de fournir ainsi une attestation qui va à l'encontre des sentiments que vous avez exprimés précédemment.

Mézalor, mézalor, comme l'écrivait Raymond Queneau, mais alors toute cette polémique était vaine ! Ah ! Puisque les Grecs, il y a 2000 ans et plus, employaient le mot dans ce sens, cela nous donnerait le droit de le faire aussi !

Mais constater qu'une quantité de Français et de francophones, parfois universitaires et même linguistes, l'emploient en 2006 dans le même sens, c'est propager une erreur grossière et condamnable, comparable à baptiser l'escalier "manteau", et qui irrite considérablement les tenants du sens étymologique pur.

J'avoue que l'autorité du dictionnaire de Bailly, même si elle me réjouit en l'occurrence, me semble moins forte que celle de l'usage qui, pour l'Académie française elle-même (du moins en théorie), doit primer sur les autres considérations. Je n'ai fait ici que montrer à quel point cet usage est répandu.

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Je le répète, il n'est pas question d'usage, ici, mais de terminologie.
Même si l'usage se répandait de dire chambre à air à la place de carburateur, les garagistes seraient fondés à défendre becs et ongles l'usage correct de carburateur.
Je ne sache pas que, puisque le public parle d'infractus du myocarde, les cardiologues aient renoncé à infarctus...

Vous nous dites que les usagers de référence sont des universitaires et des linguistes. Raison de plus pour que l'on soit exigeants à leur égard ! C'est leur métier, leur raison d'être, de savoir le sens des mots et de les employer correctement.

En matière de mots grecs, je regrette de devoir vous dire que l'autorité de Bailly est supérieure à celle des usagers barbares (je prends barbare dans le sens grec).

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

P'tit prof a écrit:

En matière de mots grecs, je regrette de devoir vous dire que l'autorité de Bailly est supérieure à celle des usagers barbares (je prends barbare dans le sens grec).

Ah, j'ai une totale révérence, barbare que je suis et qui n'ai jamais fait de grec que pendant un an et il y a bien longtemps, pour Bailly et tous ses savants confrères quant à l'interprétation du grec ancien.

Mais c'est du français d'aujourd'hui qu'il s'agit dans cette question. Le grec ancien est très utile pour déterminer l'étymologie de certains mots actuels, mais il ne saurait en fixer le sens.

Ainsi, dans un fascicule récent du FEW de Wartburg (n° 158, 2000), le grec autarchia "pouvoir absolu" est donné à juste titre comme étymon (= origine) du français autarchie, lequel mot ne signifie pas "pouvoir absolu" mais, presque à l'opposé, "philosophie individualiste prônant le gouvernement des citoyens par eux-mêmes".

Quelques pages plus loin, le grec automolos "qui marche de soi-même" est l'étymon du français automolite "variété d'aluminate de zinc", alors que ce minéral n'a pas plus de jambes que les petits bateaux qui vont sur l'eau.

Vous pouvez éventuellement dire que ces mots sont "mal formés". Mais vous n'allez pas, je suppose, contester leur usage en signalant que le dictionnaire de Bailly les ignore ou les contredit ?

Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Je suis démocrate, mais je ne suis pas partisan de la démocratie là où elle n'a que faire : la somme des angles d'un triangle, cela ne se décide pas par vote à mains levées. Si par hasard, un gogolito quelconque établissait que la majorité des utilisateurs déclarent que la somme des angles d'un triangle est inférieure à deux droits, les mathématiciens ne modifieraient pas leurs théorèmes pour si peu !

L'usage courant prononce infractus, à cause de l'image de la fracture. Les cardiologues, nonobstant l'usage, persistent et signent infarctus. Les termes techniques n'ont pas à se plier à l'usage. L'archonte éponyme donnait son nom à l'année en cours : c'est une donnée historique, et n'en déplaise aux usagers, les historiens ne vont pas se mettre à parler d'année éponyme. Le terme exact, c'est archonte éponyme. Les clercs ne vont pas se laisser chasser de leur domaine par les ignorants, ce serait le monde à l'envers, comme le disait Perkele.

La discussion porte sur le sens du mot éponyme, et de lui seul. Il ne s'agit pas de savoir si automobile est un monstre mal formé, et cinoche une abusive troncation d'un beau mot bien formé sur des racines grecques. Eponyme est un emprunt littéral, un terme technique. Si le grand public l'emploie de travers, on peut rectifier, comme Sido rectifiait l'erreur de sa petite Gaby.
Je le répète, l'argument du grand nombre n'a pas de valeur ici.

Ou alors, autant entériner tout de suite agoniser d'injures, enduire d'erreur, vieux comme mes robes, fier comme un petit banc et les pieds de la dame au clebs...

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Plus que la peur du monde à l'envers, ce qui motive ma position est la peur de voir disparaitre ce moyen de compréhension qu'est le découpage en racines.

En effet, il permet de retrouver le sens de mots qu'on n'a jamais rencontrés ; il permet donc de comprendre un texte qui a été écrit il y a des années et nous garantit la compréhension des textes que nous écrivons aujourd'hui.

Que certains aspect du langage évoluent : oui ; que de nouveaux mots (quelle que soit leur origine) apparaisent : oui ; qu'on ne tienne plus compte de l'étymologie : non.

Je trouve légitime de revendiquer que ce que je suis en train d'écrire avec précision aujourd'hui soit compris dans le même sens aujourd'hui, et le soit toujours dans quelques années (même si c'est avec l'aide d'un dictionnaire).

Continuont à distinguer le langage relâché du langage soutenu.

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Re : vulgarisation (?) des noms propres (antonomase)

Au demeurant, dans le cas d'éponyme, il ne s'agit pas d'un mot forgé à partir de racines grecques, mais d'un mot emprunté tel quel. On l'a pris tel quel parce que la langue en avait besoin, on ne va pas en changer le sens pour se rallier à la majorité.
Comme le dit bien Perkele, l'étymologie est un fil rouge qui permet d'accéder au sens des mots, il ne faut pas couper ce fil.

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