ivan a écrit:'L'amour est plutôt une pathologie. On dit "il est tombé amoureux" et pas "il s'est levé amoureux". Le grammairien Michel Sardou le dit clairement: elle court, elle court la maladie d'amour... Je me demande, comment un tel mot a pu vous plaire, chère Ysaur...
La question d'origine est :
« Quel est pour vous le plus beau mot de la langue française ? (ou les trois plus beaux mots...) »
Faut-il entendre, par là, sa consonnance, son aspect graphique ou bien son sens ?
J'ai répondu, ici, en pensant à sa signification plus qu'à son esthétisme.
Et j'ai cité l'Amour, en précisant bien en général.
L'amour de la Nature, des animaux, des arbres, des fleurs, de la mer, des couchers et levers de soleils, des clairs de lune, des nuages, de la pluie, des orages, de la neige, des nuits étoilées, du ruissellement des cascades, du frémissement des feuilles qui tombent en automne...
De la liberté, de la solitude, du silence, du pépiement des oiseaux, du glissement d'un cygne immaculé sur un lac scintillant, d'une chatte qui allaite patiemment ses petits, d'une rose perlée de rosée, d'un feu de cheminée crépitant, d'une larme qui coule sur la joue d'un homme ému...
De la peinture, de la sculpture, de la musique, des orgues majestueuses qui font frémir, de la littérature, de la poésie, des églises flamboyantes et de leurs vitraux multicolores...
De San Francesco d'Assisi, d'une ballerine aérienne exécutant des entrechats en tutu de gaze, de la bonne chère servie dans une vaisselle raffinée, des encens et parfums capiteux, des étoffes soyeuses, d'un voilage de dentelle qui frissonne au vent...
De notre si belle et passionnante langue française.
Bref, de tout ce qui peut embellir l'âme et enrichir l'esprit, de tout ce qui donne envie de vivre, d'exister.
Il n'est pas que le banal « amour pathologique » , autrement dit maladif, dont vous parlez.
Et celui d'une mère pour son enfant, qu'en pensez-vous ?
Quant à Sardou, qui ose chanter, aussi,
J'ai envie de violer des femmes,
De les forcer à m'admirer,
Envie de boire toutes leurs larmes
Et de disparaître en fumée
dans son titre « Les villes de grande solitude » ,
je me demande bien quelle idée il peut se faire de l'amour.
Quoi qu'il en soit, je ne regrette pas d'avoir choisi ce mot parce qu'il est d'une importance primordiale dans ma vie et que j'aime aimer. Et, malgré ce que vous dites, je souhaite à chacun beaucoup d'amour(s) pour supporter, embellir et sublimer sa vie.
« Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles, la blanche Ophélia flotte comme un grand lis »