Sujet : "Interpellant" employé comme adjectif
Bonjour,
Selon moi, "interpellant" ne s'emploie pas comme adjectif.
Qu'en pensez-vous ?
Merci !
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forum abclf » Écriture et langue française » "Interpellant" employé comme adjectif
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Bonjour,
Selon moi, "interpellant" ne s'emploie pas comme adjectif.
Qu'en pensez-vous ?
Merci !
Dans les faits, "interpellant" s'emploie bien comme adjectif ; une recherche sur internet montre de nombreux exemples de "c'est interpellant", voire "c'est très interpellant". On en comprend aisément le sens : cela nous interpelle (au niveau du vécu !).
Est-ce un bon usage ?
Probablement pas le meilleur, du moins pour l'instant.
Effectivement, on le lit et on l'entend, mais comme vous dites, est-ce un bon usage ?
Tout est là !
En tant que correctrice, je me dois de me conformer au bon usage - du moins il me semble...
Jacques Mercier, dans une chronique langagière de La Libre, datée de 2004, se montrait plutôt accueillant pour cet adjectif.
https://www.lalibre.be/2004/10/08/monsi … DFRGEX2BQ/
Près de 20 ans plus tard, on peut difficilement l'être moins, car l'usage s'est répandu, comme le montre ce graphique.
Il s'agit incontestablement d'une mode, dont nous ne voyons que la vague montante. Durera-t-elle, nous n'en savons rien. Mais il y a fort à parier que oui, comme se poursuit l'usage du verbe interpeller dans une acception semblable, et il faut bien noter que l'Académie réprouve cet usage du verbe :
Ce verbe ne signifie pas « attirer l'attention ». On ne doit pas dire, par exemple : Cet évènement nous interpelle, mais s'impose à notre attention, nous incite à agir, nous révolte, etc.
On peut en déduire qu'elle n'approuve surement pas non plus l'adjectif tiré du participe présent dans cette même acception !
Merci.
J'ai toujours veillé justement à ne jamais employer "interpeller" dans ce sens.
Je condamne donc d'autant plus l'adjectif qu'on en a tiré... de surcroît très laid à l'oreille.
Le problème, c'est que lorsque vous le faites remarquer à autrui dans le cadre de votre profession (prof, correcteur), autrui passe outre.
Sous votre lien, Abel, je lis à propos du verbe interpeller : dans le cas qui nous occupe, c'est au figuré: inviter à faire prendre conscience de sa présence (lisez les journaux: partout, l'injustice nous interpelle).
Cette définition… m'interroge ! Je trouve « inviter » faible et « faire » inutile, voire susceptible d'induire en erreur. L'injustice nous pousse (pour le moins) à une prise de conscience, elle nous… interroge ! Or ce verbe, bizarrement, n'est pas proposé par l'Académie. D'ailleurs, je suppose fort que le glissement de sens a eu lieu sous son influence, eu égard, en particulier, au préfixe commun inter-.
Je pense donc que notre langue aurait pu se passer de ce nouveau sens d'« interpeller » et je l'évite.
Mais en présence d'un fait linguistique, il n'est pas question, pour l'observateur neutre, me semble-t-il, de faire comme si de rien n'était : « interpeller » gardera très probablement sa nouvelle acception.
J'ai toujours veillé justement à ne jamais employer "interpeller" dans ce sens.
Je condamne donc d'autant plus l'adjectif qu'on en a tiré... de surcroît très laid à l'oreille.
Les adjectifs formés ainsi sont légion ! Bien sûr, tous les verbes ne subissent pas cette évolution de leur participe présent mais j'ai l'impression qu'ils sont à peu près tous susceptibles de la subir.
Quant à la beauté et à la laideur des mots, les définir relève pour moi de la gageüre…
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