Sujet : Dont
Bonjour,
Certaines grammaires (ex : Le Grevisse de l'étudiant) classent dont dans la catégorie des pronoms adverbiaux (avec en, y et où).
Pourquoi ? Quel adverbe représente-il ?
Merci d'avance.
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Bonjour,
Certaines grammaires (ex : Le Grevisse de l'étudiant) classent dont dans la catégorie des pronoms adverbiaux (avec en, y et où).
Pourquoi ? Quel adverbe représente-il ?
Merci d'avance.
Bonjour, azinwxon.
Le Grevisse de l'étudiant ne voit-il dans « dont » qu'un pronom adverbial ? Certes, dans certains emplois, parfois contestés, « dont » vaut « d'où » : La cave dont je sors est bien sombre.
Toutefois, je ne nommerais pas « dont » pronom adverbial, mais pronom relatif, lorsque, sans valeur locative, il remplace « de laquelle », « duquel », « desquelles » et « desquels ». « C'est l'artiste dont j'ai oublié le nom » se substitue avantageusement à « C'est l'artiste de laquelle j'ai oublié le nom » !
L'origine de dont est certes adverbiale (d(e) unde), comme en et y, et il existe des emplois adverbiaux du mot en ancien français (au point qu'il est parfois confondu avec donc), mais le Grevisse le range dans la catégorie des pronoms relatifs.
Ce serait bien d'avoir le contexte exact de la mention faite par Grevisse. Dans les différentes grammaires de Grevisse que j'ai (mais je n'ai justement pas le Grevisse de l'étudiant), dont est bien classé dans les pronoms relatifs.
Comme je le disais, c'est le cas dans mon édition. Par contre, il est précisé que dont apparaît parfois dans des relatives averbales ("on compte cent victimes, dont dix enfants") N'y aurait-il pas eu une confusion entre averbal et adverbial ?
Ce serait bien d'avoir le contexte exact de la mention faite par Grevisse. Dans les différentes grammaires de Grevisse que j'ai (mais je n'ai justement pas le Grevisse de l'étudiant), dont est bien classé dans les pronoms relatifs.
Le Grevisse de l'étudiant - CAPES et Agrégation Lettres - Cécile Narjoux - De Boecq Supérieur
Chapitre 6 L'Adverbe - Généralités 1.1 - Définition - Point n°4 page 390
+
Grevisse - Le bon usage - 15ème édition
§723 c) et H1 - page 972
Si la 15e édition est semblable à la 16e que j'ai, "dont" est donc bien classé dans les pronoms relatifs, mais on note aussi ses emplois comme complément de verbe. J'ai peut-être mal lu, mais je ne vois pas parler de pronom adverbial.
Si dont est complément d'un verbe, il peut prendre une valeur circonstancielle, donc "adverbiale" dans la terminologie de Grevisse. C'est peut-être cela ?
Ce serait curieux. Pourquoi distinguer deux « dont », selon que le mot est employé, dans « L'homme dont elle s'occupe m'est inconnu », comme complément de verbe (s'occuper), ou dans « L'homme dont je vois la voiture m'est inconnu », comme complément de nom (la voiture) ?
Oui, et ce n'est surtout pas une raison pour en faire une appellation générique pour le mot. Cette valeur adverbiale n'est pas très importante dans la langue moderne courante, contrairement à celles de en et de y.
La lettre H1 indiquée par le demandeur annonce peut-être une rubrique historique. Comme je l'ai dit, la valeur de dont est souvent adverbiale en AF, et pas seulement dans son emploi relatif. Ex (fabriqué car je ne suis pas à domicile) : Je ne sai dont elle vient (dont < de unde = d'où).
Ex (fabriqué car je ne suis pas à domicile) : Je ne sai dont elle vient (dont < de unde = d'où).
L'exemple de Grevisse (13e, 693, c, Hist) est :
DONT es-tu ? (Rab. Pant. VI)
à quoi il ajoute :
Ont (de unde) est attesté en anc. fr. au sens de « où ? » : un treu par ONT il esgarda. (Doon de Maience, cit. Tobler-Lommatzsch)
En AF (XII-XIIIème), on préfère o ou ou (où) < ubi (nombreux sens, et un homonyme, o (ou) < aut).
Ayant souvenir du pronom relatif « dont » en français classique dans des emplois qui ne seraient plus possibles aujourd’hui, je lis à l'entrée DONT du Robert DHLF : Dont s'employait comme complément de moyen, de manière, de cause avec des verbes qui commandaient autrefois la préposition de, là où l'usage moderne emploie à l'aide duquel, avec lequel, à cause duquel, par lequel (le féminin et le pluriel des pronoms relatifs sont manifestement oubliés).
Le collier dont je suis attaché / De ce que vous voyez est peut-être la cause (La Fontaine, Le Loup et le Chien) : je déduis de cette phrase (mais j'ai probablement déjà rencontré une telle construction) qu'on a dû dire à un moment « Le chien est attaché d'un collier ». Bien. Toutefois, la phrase nettement plus proche de nous Un rasoir dans la [main] droite dont il s'est coupé le cou… (Mérimée, Lettres à M. Panizzi,1870) me laisse sceptique : du vivant de l'auteur, « se couper d'un rasoir » était-il courant ?
La phrase qui suit ce que j'ai cité, à l'entrée DONT du Robert DHLF, à moins que je n'y connaisse vraiment plus rien, confond deux fois « préposition » et « proposition » ! En au moins vingt ans d'utilisation de l'ouvrage, je n'avais jamais vu pareille chose !
Je ne suis pas spécialiste du français classique, mais je sais qu'en moyen français, le complément d'un verbe passif ou pronominal est fréquemment introduit par de, spécialement quand c'est un non animé ; ce complément peut être considéré comme un complément d'agent ou, mieux, comme un complément de moyen, d'où la valeur "adverbiale" qu'on peut prêter à dont.
Cf. FM il le tua de son arme.
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