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Le forum d'ABC de la langue française

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Sujet : Des œils ?

Bonjour,

Est-ce qu'il est correct d'utiliser le pluriel "des œils" pour signaler le fait qu'il y a plusieurs œils, mais pas une paire d'yeux ? (Par exemple une série d'œils individuels sur une table de dissection). J'ai l'impression que yeux fonctionne plutôt pour une paire ou une série de paires, mais je ne sais pas vraiment si cette impression est fondée.

https://fr.wiktionary.org/wiki/%C5%93ils Ici on trouve un exemple de Pagnol qui utilise le mot œils pour bien signaler que les yeux ne marchent pas par paire, ils sont différents. Est-ce que cet usage est courant, ou a minima correct ?

Re : Des œils ?

Bonjour Zieu.  Pour l'élément architectural - oeil de boeuf, on met "Des oeils de boeuf".

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Re : Des œils ?

Effectivement. Mais j'ai lu que c'était spécifique à ce sens du mot œil. Est-ce qu'on peut étendre ce pluriel pour l'organe, dans le cas d'utilisation spécifique que j'ai mentionné ?

Re : Des œils ?

Non, l'exemple de Pagnol est évidemment non grammatical et humoristique pour désigner deux yeux qui ne sont pas pareils !
Mais en dehors de quelques composés comme œils-de-bœuf et œils-de-perdrix, c'est bien yeux qu'on utilise au pluriel, qu'ils aillent par deux ou pas. Du reste, on parle des yeux à la surface du bouillon ! On mange (si on aime ça) des yeux de bœuf !
Bon, un peu de poésie dans ce monde de brutes :

Les yeux


Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d’ombre.

Oh ! qu’ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n’est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu’on nomme l’invisible ;

Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n’est pas vrai qu’elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l’autre côté des tombeaux
Les yeux qu’on ferme voient encore.

René-François Sully Prudhomme, La vie intérieure

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Re : Des œils ?

D'accord, merci pour votre réponse et pour ce poème !

Bonne journée

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