Sujet : Mots supprimés des dictionnaires
Poursuivant ma réflexion sur l'appauvrissement volontaire de la langue française, j'ai découvert il y a longtemps que l'Académie Française pour sa neuvième édition avait choisi de supprimer arbitrairement et sans aucune logique quelques 200 mots.
J'ai découvert avec effroi qu'il en était de même pour les dictionnaires grand public et que non pas 200 mais des milliers de mots ont été supprimés du dictionnaire Larousse par exemple.
Sur une longue période, il y en a même plus qui ont été supprimés qu'introduits.
En quel honneur ?
Alors que les allemands (bon, cas particulier, car système de formation de mots très pratique, j'ai retrouvé dans un Larousse bilingue ''zwanzigeuroschein'', c'est vous dire...
À ce rythme là, ça fait une langue très riche. Notons que les français n'hésitent pas dans leurs propres éditions Larousse a enrichir les langues étrangères mais appauvrir la langue française... masochisme) et les anglais nous narguent avec leurs 150 000, 200 000, 400 000 mots, nous ne trouvons rien de mieux que de supprimer des mots courants et utiles.
J'ai par l'exemple sous les yeux la liste des centaines de mots supprimés du Larousse pour l'édition 2012.
En quel honneur faut-il supprimer aérogramme, affixal, affixé, anticonjoncturel, antinévralgique, antisyphilitique, aphatiquement, applicage, archimédien, arrosement, avant-soirée (quoi de mieux pour laisser le champ libre à ''access''...), bastiais, bathymètre, boudinage, bouffonnement, broutement, cafre, ceinturage, centration, congénitalement, consortial, cupidement, débineur, décrotteur, déléguant, délégataire, dévoltage, dévolteur, dialectalisme, dialectophone, diurnal, éborgnage, échaudement, embrayeur, encabanage, encabaner, enjaveler, essuyeur, étouffage, expertement, facticement, forestage, fragmentairement, frégater, globalisant, globalisateur, homarderie, homographique, hyperplan, impolarisable, incendié, inconséquemment, inconstatable, indélébilité, individualisé, indulgencier, inemploi, inexpié, inextensibilité, inforoute, interallemand, interprofession, intonatif, laceur, lésineur, limeur, lunetté, marcionisme, mouvementer, multilinéaire, multinationalisation, néogrammairien, niveleur, paillassonnage, paillassonner, papillonneur, physiocratique, rapprochage, râtelage, râteleur, réactance, réactance, resistor, scrabbler, semi-convergente, silotage, sous-diaconat, sous-diacre, sous-entrepreneur, suffixal, superchampion, suppuré, suprasegmental, surdéveloppé, suremploi, surpaye, surpaie, surpayer, sursalaire, survendre, survente, taylorisation, tayloriser, thermalité, thermopropulsé, thermopropulsif, truquiste, valorisable...
Est-ce que l'on se rend compte du véritable suicide linguistique et culturel que nous sommes en train de commettre ?
D'abord ils sont utilisés, mais même s'ils ne l'étaient pas, la pire manière de favoriser leur utilisation est de les supprimer !
Certains, je ne les connaissais pas, ou n'osais pas les ''inventer'', mais maintenant que je les connais, je suis prêt à les utiliser. Mais voilà qu'on les supprime.
L'autre argument est qu'ils ne se retrouvent pas dans la littérature. Évidemment, s'ils cherchent dans la ''littérature'' d'Angot et ses cris d'oiseaux retranscrits, il n'y aura pas grand chose...
Tout d'un coup d'ailleurs, l'argument passe du langage populaire à la langue littéraire.
Du côté des noms propres, je ne comprends pas pourquoi ArcelorMittal, Areva, Barclays, BASF, Bayer, BNP Paribas, Bouygues, BP, etc... ont disparu. Ça aussi, ce sont des petites entreprises peu connues ?