En complément de la réponse de glop, voici ce que dit Littré :
1. Croître se conjugue avec l'auxiliaire avoir quand il exprime l'action de croître : La rivière a crû d'un pied ; cet enfant a crû de trois centimètres. Il se conjugue avec l'auxiliaire être, quand il exprime l'état : La rivière est crue ; cet enfant est crû de deux pouces.
2. Croître a été employé activement ; c'est du reste un archaïsme, mais qui est de très bon usage dans la poésie et la prose élevée.
Et avec des sources plus contemporaines, pour ce qui est du point 1-, la conjugaison avec être est donnée comme archaïque par Larousse :
Auxiliaire. Croître se conjugue avec l'auxiliaire avoir : les arbres ont crû rapidement. L'emploi de l'auxiliaire être (en vingt-quatre heures, la rivière est beaucoup crue) est archaïque.
Pour ce qui est du point 2- sensagent donne la forme transitive, sans préciser qu’elle est archaïque ou poétique.
croître (v. trans.)
1.augmenter grandement et favorablement.
Voici des exemples de cet emploi :
Tu verras que les Dieux n'ont dicté cet orâcle,
Que pour croître à la fois sa gloire et mon tourment.
Rac. Iph.
Je ne prends point plaisir à croître ma misère.
id. Baj.
Que ce nouvel honeur va croître son audace.
Esther.
C'est donc trop peu pour moi que des malheurs si proches,
Si vous ne les croissez par d'injustes reproches.
Corn. Androm.
.....Vous voulez croître ce désespoir.
Pirron, Gustave.
(source = Féraud, qui précise : Les Poètes sont en possession de l'employer activement,et nous pensons comme M. d' Olivet qu'on ne doit pas la leur disputer. )