Ce qui vient de dire P'tit prof ne m'étonne qu'à moitié :
J'ai été laconique au sujet de la faute que j'ai signalée, parce que pour moi il ne s'agit pas d'une inattention : déjà, j'avais dû lire le passage à trois reprises pour bien comprendre - déduire, devrais-je dire - ce qu'on prêtait à chaque personnage, mais croiser une rencontre ne peut pas passer à une relecture. Celui qui a écrit cela est certainement fier, à juste titre, d'être publié dans Wikipédia, il ne peut pas ne pas être revenu dessus. Or en effet il laisse, il ne voit absolument pas qu'on ne peut pas parler comme ça. C'est la logique - le discours, ce qui permet de s'exprimer - de la langue qu'il a perdue ou qu'il n'a jamais eue. Bien sûr qu'on en arrive à appeler quelqu'un une rencontre ; mais on ne peut pas en même temps appeler quelqu'un une rencontre et oublier dans l'instant pourquoi on l'appelle une rencontre. En l’occurrence, ladite rencontre était la première...
Sur Wikipédia : il y a des pages très intéressantes et en effet, certaines sont irremplaçables dans la mesure où l'on ne peut pas se documenter correctement sur tout et qu'une page de Wikipédia bien faite permet quand même souvent d'aller plus loin qu'une encyclopédie sur papier : c'est un autre genre encyclopédique, disons. Je n'aurais jamais rien acheté sur Coco Chanel, mais j'ai appris des tas de choses sur sa page dédiée dans Wikipédia, qui est assez bien maîtrisée. Ou encore sur la fin atroce de l'Armée blanche par une clé sur un amiral dont j'ai tort d'oublier le nom. Je peux retrouver par un autre nom.
Mais j'en suis encore à ouvrir des centaines d'onglets en une journée, c'est-à-dire toujours bien plus que ce que j'arrive effectivement à lire. Comment échappe-t-on à ça, je ne sais pas.
Je relis exceptionnellement un livre que j'avais vraiment étudié pour vérifier un peu mon travail et ma mémoire : L'Aquitaine carolingienne, de Léonce Auzias, mort à 39 ans en 1934, avant l'achèvement de l'ouvrage, celui-ci étant édité en l'état sous la direction, si j'ai bien compris, de Joseph Calmette. J'avais pesté contre ce livre à longueur de pages, en oubliant dans quelles conditions il fut écrit et publié. L'entreprise était très difficile, car c'était le premier ouvrage du genre sur le sujet. Depuis 34 je suppose qu'on a avancé, quoique ça n'ait rien de sûr. Ce que je reproche à Wikipédia c'est de ne pas citer cet auteur sur une page telle que celle consacrée à Guillaume de Gellonne. Il y a de nombreuses périodes et de nombreux sujets - le merveilleux plus ou moins celtisant en fait partie à mon avis - effroyablement compliqués. Le premier qui s'y investit complètement, et ce fut le cas d'Auzias sur son sujet, on est forcément redevable envers lui, on ne peut pas taire son nom et ses travaux : quelque chose ne va pas chez nos universitaires actuels.
Fille légère ne peut bêcher.