Et le bruit caractéristique des petits pieds nus du gamin qui vient vous tirer du lit un dimanche matin : ce plaf-plaf-plaf-plaf inimitable, comment le dénommeriez-vous ? hinhinhinhin !
Quels souvenirs, non pas avec mes enfants, à cause de la moquette de nos F machins, mais avec le dernier-né parmi mes frères et sœur, qui ne cessait pas de sortir de son berceau dès que tout le monde semblait dormir, trottinant partout dans la maison pour venir tous nous voir, qui mourions tous de rire, mais pas vraiment mon père ni ma mère.
L'action peut certainement s'appeler un trottinement, mais le bruit des petits petons sur un sol dur ne peut pas se nommer, en effet. En onomatopée j'aurais dit tip tip tip, et Piotr dit plaf-plaf-plaf-plaf : nos oreilles n'entendent pas pareil, ou nos cerveaux n'analysent pas pareil, ce qui tend à montrer - pour ne pas dire démontrer - que la question linguistique et, à plus forte raison, celle de l'inconscient linguistique qui différerait selon nos langues maternelles, est une fausse question. Tant que la langue ne nomme pas, il n'y a pas d'onomatopée. La seule question serait, dans un premier temps, de savoir comment telle onomatopée parvient à faire l'unanimité, et dans un deuxième temps comment de semblables onomatopées auraient pu donner lieu à des développements dans le vocabulaire et la tonalité de toutes les langues du monde.
Fille légère ne peut bêcher.