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Le forum d'ABC de la langue française

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forum abclf » Messages de Torsade de Pointes

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Marín a écrit:

Il faudrait penser à supprimer d'une bonne fois le dicton «parler comme une vache espagnole».

Je vous rejoins tout à fait sur ce point. C'est une expression que je n'utilise jamais, pour des raisons évidentes. Du reste, on ne l'entend plus guère, heureusement.

Mais tout de même, l'existence de cette expression est «excusable» si l'on se souvient de quoi elle est en fait la déformation. Si je ne m'abuse, elle vient de «parler le français comme un Basque espagnol», lequel Basque espagnol bien sûr ignore le français, et est pris ici par opposition au Basque français, qui, lui, a appris à s'exprimer en français.

Marín a écrit:

En plus, il n'y a plus de vaches en Espagne...

J'ai vu une multitude de vaches, toutes noires, du côté d'Ávila, en 1995...

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(6 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Nina Catach a écrit:

Peu de lettres en français sont en effet biunivoques, c'est-à-dire répondent au principe posé comme idéal pour l'écriture par la Grammaire de Port-Royal : un son, une lettre, une lettre, un son. Seules, en fait, deux d'entre elles, j et v, sont absolument dans ce cas.

Première erreur: j n'est pas 'biunivoque', puisque le même son peut être rendu aussi par g(e), comme dans 'geai'.

On lit parfois aussi gens de science, mais c'est plutôt rare. Au demeurant, ni femme de science ni gens de science ne sont recensés dans le Grand Robert.

Je tiens à rectifier un tantinet ce que j'ai écrit à propos des encyclopédies qui négligent d'indiquer la prononciation des noms propres. Le Petit Robert II (encyclopédique) l'indique bien, assez systématiquement même, mais uniquement là où il y a lieu, c'est-à-dire pour les noms propres dont la prononciation pourrait poser problème, par exemple pour Senlis, Carpentras, etc. Malheureusement, à l'article Aubenas (petite ville de l'Ardèche), aucune prononciation n'a été indiquée!

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(5 réponses, dans Pratiques linguistiques)

On peut dire, je pense, que dans le restaurant et au restaurant (qui comporte, comme le précédent, un article défini, au résultant de la contraction de à et le) sont équivalents. S'il y a une nuance de sens entre les deux, elle doit être ténue.

Quant à dans un restaurant (avec l'article indéfini), il n'a pas d'équivalent construit avec la préposition à: on ne dit pas à un restaurant, de même qu'on dit je suis à l'école, mais pas je suis à une école. Il semble donc que l'article indéfini soit exclu, dans ces cas, après la préposition à introduisant un complément circonstanciel de lieu. Pourtant, cette exclusion n'est pas générale puisqu'on dit à un endroit. Je me demande s'il existe une règle qui décrit ces emplois de à.

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(10 réponses, dans Pratiques argotiques et familières)

Oh! dans ce cas, je préfère laisser la parole aux autres participants, certainement plus avisés que moi.

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(7 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Piotr a écrit:

je viens de découvrir le COS = Complément d'Objet Second, dans Bescherelle.

Tiens, ce bon vieux Grevisse, lui, parle d'un complément d'objet secondaire. Je cite: En tant qu'il vient s'ajouter à un objet direct (exprimé ou implicite), l'objet indirect peut être appelé 'objet secondaire' ; l'objet direct est dit alors 'objet premier': "il enseigne la grammaire (objet premier) aux enfants (objet secondaire)".

À quoi l'on reconnaît que Grevisse savait choisir ses exemples. (À propos, M. Ecirbaf, je ne suis pas prof non plus.)

Quant à la fonction de moi dans ce livre est pour moi, je ne pense pas (mais sans être catégorique) qu'il s'agisse d'un COI. Le COI, selon moi (mais il faudrait que d'autres confirment, ou infirment), suppose que la préposition que s'intercale entre le verbe et le complément d'objet est soit à soit de; c'est la condition pour pouvoir parler de COI, sinon il s'agit alors d'autre chose, p.ex. d'un complément circonstanciel. En l'espèce, je crois que c'est de cela qu'il s'agit, plus exactement d'un complément circonstanciel marquant une 'circonstance' de destination. Il travaille pour ses enfants est l'exemple donné par Grevisse d'un tel complément circonstanciel.

Piotr a écrit:

c'est une construction que l'on rencontre dans plusieurs langues : pour + datif  (allemand, latin, grec, autres ?).

En allemand, la préposition 'pour' (für) est toujours suivie d'un accusatif.

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(10 réponses, dans Pratiques argotiques et familières)

À quel type d'expérience faites-vous allusion exactement?

Gb a écrit:

Marin a écrit:

    y a-t-il des règles pour la prononciation des noms propres?

Pas plus que le lexique commun, je pense.

Ou même plutôt moins, puisque la discordance entre graphie et prononciation est plus grande encore pour les noms propres que pour le lexique commun. Dans la plupart des cas, la prononciation se laisse tout de même déduire de la graphie avec une forte probabilité, mais pour certains noms, c'est chose impossible: le nom de la ville de Caen p.ex., dont la prononciation ne peut pas être devinée à partir de son orthographe, et puis, comme cela a été noté ci-dessus, tous ces noms qui se terminent en s, dont aucun effort de déduction, ni, je le crains, «un instinct bien entraîné» ne permettent de savoir s'il faut les prononcer ou non. Pourquoi prononce-t-on le s d'Arras et de  Senlis, mais pas celui de Carpentras ou d'Amiens? Il y aurait pourtant une solution facile à ce problème: indiquer la prononciation dans les dictionnaires et les encyclopédies. Le Petit Robert, par exemple, donne, à la fin de l'ouvrage, une liste des villes et départements de France, avec leurs gentilés, mais n'a pas eu hélas! cette idée simple et lumineuse d'en indiquer la prononciation. On saura donc que les habitants de Senlis sont des Senlisiens, mais non s'il faut faire sonner la sifflante finale. Il me semble que c'est le dictionnaire américain Webster qui a trouvé le bon système: il a ajouté deux listes en annexe (parmi d'autres annexes), l'une portant des 'biographical names' et l'autre des 'geographical names', l'une et l'autre assez copieuses, avec à chaque élément de la liste une description très sommaire et, surtout, avec la prononciation. Ainsi, j'ai pu facilement trouver la manière de prononcer Bierce: /bi:rs/. Que les dictionnaires français n'ont font-ils autant?

Par ailleurs, il faut distinguer la prononciation locale et la prononciation générale. Par exemple, la petite ville de Fumay, dans les Ardennes, se prononce Fumaille par les autochtones, alors que tous les autres francophones de la planète disent Fumet. De même pour Chamonix, qui, si je ne me trompe, est prononcé Chamonisse par les locaux, mais Chamoni (ou rarement Chamonixe) partout ailleurs. Autre exemple: le nom de la rivière Tarn, prononcé Tar localement, mais Tarn ailleurs. Or, ce qui intéresse au premier chef, je pense, notre colistier espagnol, est la prononciation générale (j'hésite à dire 'prononciation officielle', laquelle doit bien exister?).

En examinant les archives sur cette question, comme nous y avait invité Piotr, je vois qu'on s'est interrogé sur la prononciation de Goosse. Je passe sur la fait qu'en néerlandais (puisqu'il s'agit en l'espèce d'un patronyme flamand) le g se prononce un peu comme la jota espagnole ou le ch allemand, son un peu ardu à produire pour le francophone moyen, qui se contentera donc de prononcer /g/; en revanche, je me permets d'insister que le 'oo' doit se prononcer ô (o fermé et long), et fi donc de cet horrible 'goûss'!

Pearl a écrit:

"L'orthographe est une science qui consiste à écrire les mots d'après l'oeil et non d'après l'oreille"  - Ambrose Biecre.

Eh, puisqu'on cause de prononciation de noms propres, comment faut-il prononcer 'Biecre' ?

Perkel a écrit:

Longueur, ou aperture ?

Longueur uniquement. Il y aura aussi une différence de longueur (sans différence de timbre) entre, p.ex., chanté et chantée, et également entre ami et amie, qui sont assez nettement distincts, d'autant plus qu'on aura tendance à prononcer amie comme amille (avec un l mouillé). J'ai parlé tantôt de prononciation belge, mais je me demande maintenant si ce que je dis là ne se limite pas en fait à ma région d'origine, le Borinage, où se pratique (ou se pratiquait) une variété assez traînarde de picard, nommée le borain, proche du rouchi de Valenciennes. Ce substrat picard explique peut-être ces caractéristiques de prononciation.

Piotr a écrit:

Je suppose que le premier et le troisième ne riment pas non plus ... où je n'y comprends plus rien ?

Si, le premier et le troisième riment : i bref.

Valéry a écrit:

Si on avait pu inventer tout simplement un autre mot - imparole...

Imparole passe assez difficilement. Peut-être non parole serait-il plus acceptable.

Du reste, joli site que le vôtre. Splendides photographies !

Valéry a écrit:

N'est-il pas la même chose en ce qui concerne l'adjectif connu ?

Oui, en effet. Le complément d'objet exprimant ce pour quoi, ou la ou les personnes pour qui, telle chose est inconnue, est introduit par la préposition de ; cf. les exemples cités dans les envois précédents. Cependant, pour une raison que je ne m'explique pas, l'on ne dit pas, comme l'on s'y attendrait (ou l'on dira beaucoup moins volontiers) : telle chose est inconnue(ou connue) de moi, mais bien plutôt: telle chose m'est inconnue. Telle chose m'est connue laisse supposer que la préposition introduisant le complément d'objet est à, ce qui semble contredire un peu ce qui précède.

Quant à il était connu à des lieues à la ronde et inconnu au bataillon, bataillon et des lieues à la ronde me paraissent plutôt être des compléments circonstanciels de lieu introduits par la préposition à.

Gb a écrit:

Vous dites /Egy2/ pour aiguë ?

Euh... non. Ma foi, je prononce é-gu (en deux syllabes), comme vous. Ma transcription était une manière assez maladroite de bien marquer la différence entre ce que serait la prononciation de aiguë avec ou sans le tréma.

Cependant...

Beaucoup de locuteurs belges font une différence assez nette entre voyelles brèves et voyelles longues, cette différence de longueur étant chargée de sens. Ainsi, des mots qui, en «français de France», tendent généralement à se confondre (à l'ouïe) seront-ils prononcés en Belgique d'une manière distincte du seul fait de la différence de longueur de la voyelle. P.ex., je ne prononce pas 'sot' et 'seau' de la même manière: voyelle brève dans le premier, longue dans le second, et c'est le cas aussi le cas de 'aigu' et 'aiguë', etc. En France, me semble-t-il, la  différence de longueur des voyelles n'a pas, ou plus, valeur phonologique.

Pour la plupart des Belges donc, le deuxième et le quatrième de ces vers inoubliables de Fombeure ne riment pas  :

C'est Marie-Jannick
De Landivisiau
Qui tue les moustiques
Avec son sabot.

Gb a écrit:

Le tréma indique que la lettre qui le porte ne se prononce pas : donc /stal/.
cf. aiguë, ambiguë, Saint-Saëns /se~ sa~s/..

Votre explication me surprend un peu. Un tréma sur une voyelle indique qu'elle doit être prononcée séparément de la voyelle qui précède, p.ex. aiguë se prononce 'aigu-heu' et non 'aig'. Le tréma sur Saint-Saëns et sur Mme de Staël est donc une aberration orthographique, puisque le groupe 'aë' se prononce comme une seule voyelle. Il faut préciser aussi que Staël est prononcé avec un a long: 'stâle'.

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(16 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Antonin a écrit:

Je voudrais vous demander s'il faut utiliser le subjonctif ou l'indicatif après 'le fait que'. Par exemple:
Le fait que mon père soit ici, irrite mon oncle.
ou
Le fait que mon père est ici, irrite mon oncle.

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je trouve cette question assez difficile et fort subtile. Je n'arrive pas à bien cerner, et à énoncer de façon claire et précise, la différence de sens, si différence de sens il y a, entre l'indicatif et le subjonctif dans ce cas. Je crois que beaucoup de locuteurs utilisent, dans la concersation courante, le mode subjonctif automatiquement, sans trop s'interroger sur une éventuelle nuance hypothétique etc.

Grevisse tente bien d'expliquer la différence — je dis 'tente', car personnellement, l'explication donnée par Grevisse ne m'aide que modérément à y voir plus clair, du moins dans le cas précis qui nous préoccupe ici. Voici cette explication (Bon Usage, §1002bis):

Le verbe de la proposition substantive sujet, ou attribut, ou terme complétif, dans les phrases autres qu’impersonnelles, se met :
a)    À l’indicatif si le fait est situé sur le plan de la réalité ; au conditionnel s’il s’agit d’un fait hypothétique ou éventuel.
b)    Au subjonctif si le fait est simplement envisagé dans la pensée, ou s’il implique une appréciation, ou s’il est chargé d’affectivité.

Le raisonnement ne s’applique pas seulement à la locution « le fait que », mais aussi à « l’idée que », « à cela s’ajoute que », « de là vient que », etc. Grevisse, comme à son habitude, cite une foule d’exemples littéraires, dont je relève quelques unes, comportant la locution « le fait que » :
Sous a) : « Les oppositions que j’ai pu susciter dans ma ville natale ne sont pas liées au fait que je suis Bordelais » (Mauriac).
« Le fait que la production est croissante, et que, par conséquent, la consommation est aussi croissante, est ainsi vérifié » (Fourastié).
« Le fait que Dauger aurait empoisonné son maître prouve, une fois de plus, que ce n’était qu’un valet criminel » (Pagnol).e

Sous b) : « Le fait que nous ayons nos plus grands chagrins avec les femmes qui ne sont pas de notre genre ne tient pas seulement à cette dérision du destin... » (Proust).
« Il n’attache pas grande importance au fait que Napoléon ait laissé une France mutilée » (Malraux).

Si je rapporte cela à la phrase qui nous est soumise, je hasarderai :

Le fait que mon père soit ici, rien que d’y penser (fait envisagé dans la pensée et chargé d’affectivité), irrite mon oncle.
ou
Le fait que mon père est ici (c’est-à-dire se trouve en présence de mon oncle), irrite mon oncle.

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(9 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Ou l'hypallage, qui est aussi de sens voisin ?

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(13 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Antonin a écrit:

Je me demande quelle est la différence de sens entre un arc et une arche.

Pour répondre à cette question, je propose de mettre en oeuvre une technique absolument fantastique, mais à la fois si scandaleusement simple et évidente que personne ici n'a même songé à y recourir : consulter le dictionnaire.

Le Grand Robert en effet donne:

Pour arc:

Archit.
- 1. Courbe décrite par une voûte et formée par un ou plusieurs arcs de cercle. - Voûte.  (long article).
- 2. ARC DE TRIOMPHE, (vx) arc triomphal.

Pour arche

- 1. Vx. Voûte en arc, arcade. - Arc, arcade.

- 2. (Fin XIIe). Mod. Voûte en forme d'arc qui s'appuie sur les culées ou les piles d'un pont. - Pont. Les péniches passent sous les arches. Les arches d'un pont, d'un aqueduc, d'un viaduc. Pont d'une seule arche. - Ponceau. Maîtresse arche : arche principale. Arche biaise. - Arche marinière : arche de grande dimension permettant aux bateaux de passer sous un pont.

Un arc est donc une forme géométrique, et d'autre part un élément architectural, mais qui ne délimite pas un espace.
Une arche ne peut être qu'un élément architectural (une arche ne peut pas désigner une forme; on ne dira pas 'une arche de cercle) et désigne une voûte, c'est-à-dire un élément architectural délimitant un espace (l'espace ou la pièce sous la voûte).

Pourquoi l'Arc de Triomphe et l'Arche de la Défense? Peut-être parce que l'Arche de la Défense tient plus d'une voûte, donne davantage l'impression d'être là pour recouvrir l'espace qui se trouve au-dessous; n'a-t-elle pas d'ailleurs la forme d'un cube, c'est-à-dire que sa largeur est égale à sa profondeur? C'est moins le cas, il me semble, de l'Arc de Triomphe, dont la profondeur, rapportée à sa largeur, est moindre; c'est ici plutôt l'idée d'arc, c'est-à-dire de figure géométrique à deux dimensions, qui prédomine. Enfin, c'est une hypothèse.

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(7 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Springl a écrit:

J'ai mis une réponse hier qui n'apparait pas.

Pourtant, votre réponse s'affiche parfaitement bien sur le site. J'ai même eu droit à des bises!

Springl a écrit:

Merci m'dame!!!

Que de remerciements! Vous m'en voyez, cher Monsieur, toute confuse.

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(7 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Springl a écrit:

Dois je obligatoirement utiliser le plus-que-parfait? Le passé simple est il possible également?

Vu d'ici, je pense que le plus-que-parfait est préférable, étant donné la situation dans le temps du fait décrit. Mais le passé simple est possible également; son utilisation tenderait à indiquer que le coeur du récit commence dès cet instant. Du reste, j'espère que ledit coeur du récit ne sort pas des strictes limites de la bienséance !

Springl a écrit:

et aprés maintes hésitations(...)

Au passage: faites attention aussi à l'accent de après, qui est un accent grave.

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(10 réponses, dans Pratiques linguistiques)

C'est curieux... J'ai répondu au même message sur une autre page...

Eh oui ! Après vérification, le même message a été posté à deux endroits différents (cf. encore un problème de temps, par Springl également).

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(32 réponses, dans Parler pour ne rien dire)

Pearl a écrit:

"Qui couvre chef en cours encourt les foudres du chef".

Si vous me permettez, j'y ajouterais une toute petite couche:
"Qui d'un couvre-chef couvre chef en cours encourt les foudres du chef".
Puisque c'est un peu plus long: copier 95 fois seulement.

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(7 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Springl a écrit:

Elle se  souvenait du jour de leur rencontre comme si c'était hier.  Elle s'était rendue à tout hasard dans une agence de voyage pour y récupérer quelques brochures et[...].

« Elle s’était rendue... » : l’utilisation du plus-que-parfait me paraît correcte puisque l’action désignée est antérieure à la chaîne d’événements que vous voulez décrire (c’est-à-dire la rencontre proprement dite).

Springl a écrit:

Alice et quelques amis s'étaient donnés RDV ( OU se sont donnés RDV?) sur la place Saint-Michel [...].

Plus-que-parfait ou passé composé (ou mieux : plus-que-parfait ou passé simple, puisque je suppose que le passé composé tient lieu ici de passé simple) : cela dépend de votre point de vue. Le rendez-vous fait-il partie de la séquence de faits que vous décrivez (et dans ce cas : passé simple), ou lui est-il antérieur, ne fait-il qu’introduire cette séquence centrale (dans ce cas : plus-que-parfait) ?

En tout état de cause : pas d’accord pour donné , vu que le pronom réfléchi est manifestement COI (ils se donnèrent rendez-vous l’un à l’autre).

Springl a écrit:

Après que  tout le monde se soit installé (OU se fût installé?) et après maintes hésitations, Alice décida finalement de s'en aller (OU avait finalement décidé de s'en aller?).

Après que est toujours suivi de l’indicatif, en l’espèce le passé antérieur :
« Après que tout le monde se fut installé ».

« Alice décida finalement de s'en aller » : le passé simple, me semble-t-il ici.
Au demeurant, puisque vous utilisez le passé simple, indiquant par là que votre texte appartient au code écrit, voire relève du registre littéraire, l’esprit de suite devrait vous commander d’utiliser le passé simple (au lieu du passé composé) également dans la phrase précédente.

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(11 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Mais qu'en est-il de la préposition 'dans' placée devant un nom de pays ou de région? On dit: 'je roule dans le Périgord', mais pas 'je roule dans la France'.  Cela ne tient pas au fait que Périgord est une région, et France un État, car on ne dit pas non plus 'je roule dans la Provence'. Cela tiendrait-il alors au genre? Non, car si on dit 'je roule dans le Maine, dans le Borinage, etc.', on ne dit pas 'je roule dans le Mexique, dans le Japon'.

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(2 réponses, dans Parler pour ne rien dire)

Papy a écrit:

mon prof m'a enseigné une nouvelle leçon sur Les Maudits Français. Je suis vraiment étonné que ce soit la langue française au Québec qui est appelée de la sorte.

Attention, ce n'est pas la langue française qui est stigmatisée ici, mais les Français (notez le pluriel et la majuscule: Les Maudits Français). Cette expression reflète le ressentiment des Québécois suite à la désinvolture avec laquelle la France a abandonné le Canada aux Anglais à l'issue de la guerre de sept ans (perdue par la France; c'est la défaite la plus désastreuse de son histoire, et la plus lourde de conséquences, car se soldant par la perte de l'Inde et de l'Amérique du Nord, laquelle, dès lors, sera anglo-saxonne).

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(30 réponses, dans Pratiques linguistiques)

Gilles a écrit:

Étant à demi Anglais, je peux vous assurer qu'ils ne sont ni infiniment supérieurs ni infiniment inférieurs aux Français.

Ne perdez pas de vue, cher monsieur, que vous êtes ici sur un forum français, et que vous risquez de vous faire exclure si vous persistez à tenir des propos aussi modérés. Sachez que seules deux options se présentent à vous. Soit vous débinez les États-Unis en ressassant les clichés habituels ; soit (surtout si vous êtes Français) vous vous élevez très haut au-dessus de la masse en affirmant que les Français manquent de liberté intellectuelle, sont d’un conservatisme qui s'ignore, manquent d'humour et de fantaisie, ou tout simplement de tolérance, font preuve d’un conservatisme étriqué, d’un esprit bien borné, et que leur culture n’en est qu’une de corbeau.

Il vous faudra choisir. Pour ma part, et pour ce coup-ci, j’adopte la deuxième option, et j’ajoute les axiomes suivants :

Les Français sont tous racistes.

Tous les Français puent du bec.

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(30 réponses, dans Pratiques linguistiques)

Gb a écrit:

Un grand manque d'humour, un conservatisme étriqué, un esprit bien borné. Ajouter une bonne dose de culture de corbeau.
Si mon idée des Anglais est juste, ils sont infiniment supérieurs, hein, les Monthy Pyton c'est quelque chose ça.

Mon problème avec cette citation de vous, c'est que je n'arrive pas à distinguer dans quelle mesure il est à prendre au premier degré (mais peut-être ne le savez-vous pas vous-même).

Il n'y avait tout de même pas que Desproges et Averty en France dans les années 70 et 80; il faut citer aussi Reiser, Wolinski, Topor, la bande à Hara Kiri, etc... — la liste est infinie. Il est vrai qu'on n'avait guère l'occasion de les voir à la télé. Mais qu'on ne dise pas qu'il n'y avait pas d'humoristes haut-de-gamme en France!

La réponse n'est-elle pas plus simple?

Il n'y a qu'une seule différence entre les deux phrases: la présence de NE dans la première, et son absence dans la seconde — pour le reste, elles sont identiques. En français écrit correct, dans une phrase complète (comme le sont les deux phrases qui nous sont soumises ici) la négation PAS est toujours précédée dans la phrase par la négation NE. De ce point de vue donc, seule la phrase avec NE est correcte.

Mais il peut s'agir de la transcription d'un dialogue familier, dans une langue peu soignée. Dans ce cas, la phrase sans NE est recevable.

Il n'y a donc entre les deux phrases qu'une différence de registre, pas de sens. Dans les deux, la principale est affirmative, et la subordonnée négative.

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(27 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Piotr a écrit:

(...) dit une fois et répété trois fois, cela fait bien quatre occurrences.

Fort bien, fort bien.

Mais j'en reviens à bis repetita placent : quoi c'est-y qu'ça veut dire exactement ?

30

(8 réponses, dans Réflexions linguistiques)

James a écrit:

Je tique sur "générativistes", que je viens de vérifier sur trois dictionnaires en ligne différents; il ne s'y trouve pas.

Allusion à la grammaire générative et transformationnelle de Noam Chomsky, grammaire simpliste et bien incapable de rendre compte correctement des phénomènes linguistiques, ni de l'anglais, ni d'autres langues.

Aubert a écrit:

dans "Combien de phénomènes cette phosphorescence n'a t-elle pas donnés à étudier", je pense que le sujet, c'est "Combien de phénomènes". En effet, on peut très bien dire "Combien de phénomènes n'a t-elle pas donné( ...) à étudier".

Aurai-je la cruauté de commenter ?

Comment Combien de phénomènespourrait-il être le sujet d’un verbe placé au singulier, étant donné que phénomènes est un pluriel ? Supposons même que vous ayez raison, quel est alors dans la phrase la fonction de phosphorescence ? Vous n’allez tout de même pas nous dire que là où il est situé dans la séquence Combien de phénomènes cette phosphorescence n'a t-elle pas ..., c’est-à-dire entre le sujet et le verbe, il est COD !

Puisque combien de phénomènes est un pluriel et ne peut donc être le sujet que d’un verbe au pluriel, il s’ensuit qu’il est exclu que combien de phénomènes soit le sujet. Dans la phrase qu’on nous a soumise, seul, par conséquent, phosphorescence peut être sujet, et, étant donné l’ordre des mots et les données de la syntaxe française ordinaire, phénomènes ne peut être que COD.

Si phénomènes avait été le sujet, et phosphorescence le COD, la phrase eût été : Combien de phénomènes n’ont-ils pas donné à étudier cette phosphorescence ?

Aubert a écrit:

le "t" en question, ne peut pas se rapporter à "phénomènes".

Le t n’a jamais été en question. Le t n’est là que pour l’euphonie, et n’a d’autre fonction dans la phrase que d’empêcher un hiatus.

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(13 réponses, dans Parler pour ne rien dire)

Merci de cette mise au point. Mais nos intervenants vietnamien et argentins posaient la question de l'utilité d'une telle formation dans leur pays respectif.
À quoi bon se former à devenir prof de français si le français a cessé d'être enseigné dans les établissements scolaires là-bas? On voit là hélas! tout à fait concrètement, in vivo, le recul de notre langue dans le monde. En Amérique du Sud, le français était première langue étrangère jusque dans les années 70; cependant, aujourd'hui, «on n'apprend plus le français au collège», écrit notre ami argentin. Ça me rend un peu tristounet.

32

(27 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Si je suis conséquent avec ce que je viens d'écrire, je devrais demander à Valéry d'intercaler une virgule entre sincères et parce qu'ils, ce qui donnerait:

Je passe mon temps à créer des mondes, des mondes privés où je suis exilé volontaire, des mondes à la fois fictifs et réels mais des mondes sincères, parce qu’ils marquent un vrai désir sans y penser, venant de mes fonds.

Mais il y a autre chose qui me chiffonne: quel est le sujet de sans y penser? Je suppose qu'il s'agit du je du début de phrase; c'est ce je qui crée des mondes sans y penser, sans que ce soit intentionnel. Or, en lisant la phrase, on a l'impression que ce sont les mondes qui font telle ou telle chose sans y penser. Le problème est le fait que le sujet de marquent un vrai désir et le sujet de sans y penser ne sont pas identiques, alors que, selon une régle stricte (et très contraignante) de la grammaire française, ils devraient l'être. On peut résoudre le problème en exprimant le sujet de sans y penser, par exemple comme ceci: parce que, sans que j'y pense, ils marquent un vrai désir. Mais je conviens que la phrase coule moins bien ainsi.

33

(27 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Mon compatriote Martial a écrit:

N'y a-t-il pas toujours une virgule avant MAIS et CAR ?

Ce doit être vrai, sans doute, pour car, étant donné que ce mot sert toujours de conjonction de coordination reliant entre elles deux propositions, et la virgule paraît donc obligatoire. Mais ce n'est pas le cas de mais, qui peut joindre des propositions, mais aussi des segments de phrase, des groupes de mots ou simplement des mots. Dans ces derniers cas, il me semble que la virgule peut être omise. Par exemple: «Il est riche mais mal élevé», etc.

34

(27 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Guillaume a écrit:

Pour faire plus clair : si le mot "monde" est écrit quatre fois, est-il répété trois fois, ou quatre fois ?

Excellente remarque. Que veut dire alors bis repetita placent? Qu'est-ce qui plaît: les choses faites (ou dites) deux fois, ou trois fois?

Cela me rappelle un problème similaire: je me suis demandé, et en fait je me demandais depuis longtemps, ce que veut dire, par exemple, deux fois plus grand: multiplié par deux, ou multiplié par trois? Dans mon enfance, certains me corrigeaient quand je disais deux fois plus grand en voulant dire multiplié par deux, et m'engageaient à dire plutôt deux fois autant. Eh bien, je sais aujourd'hui qu'ils avaient tort, car j'ai récemment trouvé dans le Grevisse (je ne puis plus vous dire à quel article, hélas! mais je tâcherai de le retrouver) que, par exemple, dix fois plus long signifie multiplié par dix, et non par onze.

Pourrait-on dire, par analogie, que répété trois fois indique trois, et non quatre, occurrences de quelque chose?

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(33 réponses, dans Promotion linguistique)

Aubert a écrit:

Au fait, je ne suis pas du tout sûr qu'il faille employer l'imparfait en ce qui concerne "Double Je".

Je ne pense que si. Il me semble avoir lu quelque part que Pivot avait mis un point final derrière l’émission Double Je. Mais on pourra se consoler en écoutant sur France Culture l’émission « Double culture », qui est un peu bâtie sur le même principe, savoir : un entretien d’une vingtaine de minutes avec une personnalité étrangère ayant assimilé la culture française au point de s’en être fait comme une seconde identité. Le site de France Culture est là :
France Culture, liste des émissions (faire coulisser la barre de défilement jusque tout en bas, puis cliquer sur l’imagette rouge « Double culture »).

Quant à ses dictées, je ne suis pas sûr qu’il ait contribué uniquement à sacraliser l’orthographe et à insuffler aux francophones, envers elle, une crainte révérentielle paralysante. Ne serait-ce pas plutôt l’inverse ? Avec ses dictées carabinées, qui sont effectivement, comme l’a souligné P’tit Prof, tout à fait tirées par les cheveux, caricaturales, truffées de vocables rarissimes qu’aucun citoyen normalement constitué ne sait écrire (quand déjà il les connaît), Pivot a fait de l’orthographe une sorte de sport national, aussi vain, par exemple, que l’athlétisme (être capable de courir telle distance en moins de x secondes, quoi de plus futile) ? Vues sous cet angle, les dictées pivotiennes auraient plutôt pour effet de « désamorcer » la fameuse orthographe, car elles en font en quelque sorte une pure affaire de superchampions, hors de portée du citoyen lambda, auquel on pardonnera peut-être plus facilement de faire une faute. Tomber de temps en temps dans un des multiples pièges insidieux de l’orthographe française cesserait alors d’être considéré comme un brevet d’imbécillité. Mais c’est peut-être une vision optimiste.

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(27 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Piotr a écrit:

sa triple répétition de 'monde' (trois fois, le nombre magique).

Oui, mais malheureusement, le mot 'monde' figure quatre fois.

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(6 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Minou a écrit:

vérarenne.

Mouais.

La prononciation flamande est: veur-HHHâââ-reun, c'est-à-dire h (véritablement) aspiré, a fermé et long, accent tonique sur la deuxième syllabe. Mais je reconnais que c'est un exercice difficile pour le francophone moyen. L'on se contentera donc de: veur- a - reun.

Tenez, il y a quelques semaines, j'étais encore dans son patelin d'origine, Sint-Amands, à m'envoyer un plat d'anguilles «au vert», à la table d'une terrasse de restaurant surplombant l'Escaut, très pittoresque à cet endroit. Coquet tombeau du poète sur la berge.

J'ai deux liens "géographiques" avec Verhaeren, puisque 1) ma femme est originaire de Hamme, bourgade située juste en face de Sint-Amands, sur l'autre rive, et que 2) Verhaeren possédait une maison dans ma région natale, à Roisin, au lieu-dit Caillou-qui-bique. Du reste, ces deux endroits (la digue de l'Escaut à hauteur de Sint-Amands et le site du Caillou-qui-bique) sont de très jolis lieux de promenade.

Je signale aussi, si cela vous intéresse, que vous pouvez entendre la voix de Verhaeren (parmi d'autres voix de poètes), dans un enregistrement de 1913, ici:

La Revue des ressources, Bibliothèque sonore

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(13 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Le Robert II (encyclopédique) écrit "de Hitler" (notamment dans l'article sur Goering et dans celui sur Hess).

En Allemand, le h est évidemment aspiré; il l'est même fortement, prononcé avec sensiblement plus d'intensité que, par exemple, en anglais ou en néerlandais. Mais quelle est la pertinence de cela en ce qui concerne la prononciation de ce nom par des francophones? Est-ce un argument en faveur de la prononciation "de Hitler" (et "de Heidegger", 'de Hegel", etc.)? Je ne sais. Mais j'imagine que ceux qui connaissent un peu l'allemand pencheront pour un h aspiré dans ces cas.

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(8 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Ehmb a écrit:

désolé me suis trompé, message effacé.

Je pense que c'est à tort que vous avez effacé votre message, car il était pertinent! J'ai eu le temps de le lire, et si je me souviens bien, vous vous demandiez si le COD n'était pas étudier plutôt que les phénomènes. On pourrait en effet interpréter la phrase ainsi: la phosphorescence n'a pas donné des phénomènes, mais nous a porté(s) à nous intéresser à des phénomènes.

Je trouve dans Grevisse: «Eu, donné et laissé, suivis d'un infinitif introduit par à, sont logiquement invariables quand le sens indique clairement que le pronom complément doit être rapporté, non au participe, mais à l'infinitif: Les volcans que j'ai eu à nommer (...), La comète qu'on m'a donné à décrire, La grosse somme que vous m'avez laissé à chercher. L'usage des bons auteurs se plie à ces exigences du sens; il sait d'ailleurs faire, à l'occasion, entre l'accord et l'invariabilité de ces participes, une certaine distinction: Les ennemis que j'ai eus à combattre(...), dont le sens est: j'ai eu des ennemis et je les ai combattus; Les ennemis que j'ai eu à combattre(...) dont le sens est: j'ai dû combattre des ennemis.»
Mais Grevisse concède: «D'une façon générale, à moins que le sens n'impose absolument l'invariabilité, les auteurs considèrent qu'il est indifférent de rapporter au participe ou à l'infinitif le pronom complément et optent, sans raison impérieuse, tantôt pour l'accord, tantôt pour l'invariabilité.»
Bon Usage, §794, remarque 4.

Reste à déterminer si, dans la phrase ci-dessus, le sens impose ou non absolument l'invariabilité. Je pense qu'il est aussi légitime de considérer que les phénomènes ont été produits («donnés») par la phosphorescence (et donc accord), que de dire que la phosphorescence a conduit à étudier certains phénomènes (et donc pas d'accord).

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(41 réponses, dans Pratiques argotiques et familières)

J'ai eu le temps au bureau de compulser quelques dictionnaires, mais sans véritable résultat. Pour geuzennaam, le dico néerlandais-français ne donne que surnom. Le dico néerlandais-anglais, plus inspiré, donne (proud/honorary) nickname. Le dico néerlandais-allemand enfin, donne: mit Stolz getragener Zuname (soit: sobriquet porté avec fierté).

J'ai tenté de trouver des équivalents dans le moteurs de recherche, dans le genre de sobriquet d'orgueil (il y a bien des chevaux d'orgueil) ou sobriquet d'honneur (il y a bien des doigts et des bras du même nom) — mais en vain.

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(9 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Piotr a écrit:

C’est une phrase que j’ai vu utiliser : je me plante peut-être, mais moi j'accorderais volontiers que j'ai vue utiliser, le pronom que étant situé avant le verbe, et on pourrait dire que j'ai vue être utilisée.

Je ne suis pas de votre avis. Il s'agit en l'espèce d'un participe passé suivi d'un verbe à l'infinitif. Rappelez-vous: les chanteurs que j'ai entendus chanter (accord), mais les chansons que j'ai entendu chanter (pas d'accord). L'accord se fait quand le COD qui précède est sujet du verbe à l'infinitif (les chanteurs chantent), et ne se fait pas quand il est COD de cet infinitif (les chansons ne chantent pas, on les chante). Dans le cas qui nous préoccupe: la phrase n'utilise pas (phrase n'est pas sujet de  l'infinitif qui suit le participe passé), mais elle est utilisée, d'où: la phrase que j'ai vu utiliser.

Oarsman a écrit:

je prononcerais peut-être sans l' "e muet": "préfér'rez" [pRef?R:e] - avec un [R:] géminé entraînant l'ouverture de la deuxième voyelle du mot, soit: [?]  ouvert.

Pour recentrer un peu la question, prenons le cas de vous mourez (indic. présent) opposé à vous mourrez (futur simple), où il n'y a pas de e muet intercalé. Prononcez-vous ces deux formes conjuguées de la même manière? Les prononcer différemment implique un doublement de la consonne R, ce que je trouve assez malaisé, étant donné notre R grasseyé (le R roulé des Italiens et des Espagnols se laisse doubler plus facilement). Je note par ailleurs que le Robert donne comme prononciation du mot factorerie : [factoRRie].

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(8 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Aubert a écrit:

Ne serait-ce pas plutôt  "phosphorescence", le COD ?

Non, 'phosphorescence' est le sujet, puisqu'il est la réponse à la question: qui (ou qu'est-ce qui) a donné à étudier?

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(121 réponses, dans Promotion linguistique)

Papageno a écrit:

Quid de tout l'art américain, Faulkner, Heminghway, les frères Cohen, Orson Welles, Hopper, le jazz/rock/blues, Cary Grant...etc...etc...?

Tout à fait d’accord. Il est déplacé de réduire la culture des États-Unis à Madonna, Dallas et McDonald. De même, faire de George Dégueuliou Bush la véritable incarnation de ce pays est injuste à l’égard des nombreux contre-pouvoirs qui existent et agissent là-bas ; il me paraît plus approprié de dire que ce type et sa clique sont indignes d’un pays comme les États-Unis d’Amérique.

Hier par exemple, en visitant le site :

http://www.lexilogos.com/etymologie_oil_oc.htm

je trouve le texte lamentable suivant (pour le situer d'abord : après nous avoir exposé le pays de langue d’oc et le pays de langue d’oïl, on entreprend de nous expliquer ce qu’est le pays de langue d'ok) :

Okay, c'est le pays de Mickey! Et la langue d'ok sera aussi la langue de la toile, si nous refusons de résister à l'uniformisation du monde!
Quelle est l'origine de ce O.K.? on l'ignore! Ok a le sens de all right. Ces deux lettres sont certainement les initiales (phonétiques) de all correct!...
Il existe d'autres hypothèses, cependant peu crédibles. Par exemple, l'origine militaire: ok voudrait dire zero killed! zéro mort! le chiffre 0 peut être prononcé comme la lettre O.
Si l'origine ne peut être certifiée, ce qui est certain, c'est que cette expression est née aux Etats-Unis, au XIXe siècle!

Et si vous êtes l'auteur d'un site sur la toile, résistez à l'uniformisation du monde! Evitez ces boutons [ok!] que l'on trouve sur de nombreux sites et préférez-lui celui de [oc!]. Non seulement c'est plus sympa, mais c'est surtout moins ringard! Apprenons à dire oc dans la lenga de l'amor plutôt que ok dans la langue du caca-cola... qui donne le hoquet!
La langue d'oc, c'est la langue de l'amour courtois ; la langue d'ok, c'est la langue du sexe.

Papageno a écrit:

et le monolinguisme farouche et borné.

On peut être monolingue et très cultivé ; on peut être multilingue et un parfait crétin. Apprendre des langues étrangères ne fera jamais un génie d’un imbécile. J’ai des amis francophones qui ne connaissent que le français (passons sur les quelques mots à peine de néerlandais et d’anglais qu’ils sont capables de baragouiner), ne lisent qu’en français, mais sont cependant très cultivés et en connaissent plus long sur un tas de sujets que moi qui pourtant connais pas mal de langues. La littérature en langue française, y compris contemporaine, est d’une richesse prodigieuse, et il est impossible d’en faire le tour. De plus, j’estime qu’un Français, au même titre qu’un États-Unien, a le droit d’être unilingue dès lors qu’il ne quitte pas son pays. Le monolinguisme est parfaitement honorable. Le fait, sans plus, de connaître une ou plusieurs langues étrangères, ne signifie rien ; en faire la condition nécessaire et suffisante d’ouverture d’esprit, de qualité humaine etc. est une imposture.

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(111 réponses, dans Promotion linguistique)

Je voudrais dire encore une chose concernant la RDC, avec laquelle mon pays a, comme on dit pudiquement, des liens historiques. La nouvelle à l’origine de ce fil est un canular, il est vrai. Cependant, j’ai lu plus d’une fois déjà un canular du même genre, c’est-à-dire en rapport avec le même pays et tendant au même message. Dès lors qu’un canular est à répétition, il cesse d’être un simple canular, et devient de l’intoxication, plus ou moins orchestrée, visant un but plus ou moins précis. Il semble que la RDC subisse une pression assez forte en ce moment de la part de groupes ou de pays qui, eux, ont très bien compris où est leur intérêt.

P.S. : Pour prouver que je n’invente rien lorsque je dis que la RDC comptera 180 millions d’habitants d’ici quelques décennies :

WorldDataSheet

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(3 réponses, dans Parler pour ne rien dire)

Dans Google anglais, tout de même 15.300 occurrences pour «train à grande vitesse».

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(111 réponses, dans Promotion linguistique)

Monsieur l'Ambassadeur a écrit:

Arrêtons ce nationalisme et chauvinisme ringard.

Oui bien sûr : chauvinisme ringard, combat d’arrière-garde, il me semble avoir déjà entendu cela quelque part.

Selon Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur, il faudrait sans doute, à cette nouvelle venant de la RDC, feindre l’indifférence, prendre un air désabusé, ou mieux : s’en réjouir, se féliciter des défaites du français, et puis se confondre en auto-flagellations, reconnaître ses insuffisances, que dis-je, revendiquer son infériorité ! Après vous, messieurs les Anglais !

Personnellement, je n’ai pas honte de dire que mon sang s’est glacé quand j’ai lu cette (fausse) nouvelle ; je n’ai pas, moi, la hauteur de vue de monsieur l’Ambassadeur. La disparition du français dans la RDC, par simple décision du gouvernement actuellement en place (et non parce que le peuple congolais le désirerait) eût été proprement une catastrophe, une position de première importance, une de plus, perdue au profit de l’anglais ; dans le cas de la RDC, pays grand comme quatre fois la France, 180 millions d’habitants d’ici cinquante ans selons les prévisions, c’est, ni plus ni moins, un désastre. Mais s’en émouvoir, c’est, aux yeux d’un ancien ambassadeur de France, témoigner d’un nationalisme rance.

Mais quelle est ce parallèle qui est fait entre la situation du Congo d’une part, et celle de l’île Saint-Martin et de la Guinée équatoriale d’autre part ? On parle un créole anglais sur cette île ; c’est un fait connu et entendu. Mais quel rapport avec le Congo ? On n’y parle pas de créole anglais, ni même de pidgin, et la population, dans sa grande majorité, ne réclame pas que l’anglais devienne langue officielle. Si le français langue officielle est une usurpation en RDC, en quoi l’anglais le serait-il moins ?

Quant au pidgin en Guinée équatoriale, il ne concerne que la seule île de Fernando Pô. Dans la partie continentale du pays, ce sont les langues bantoues, au premier rang desquelles le fang, qui règnent, aux côtés de l’espagnol, langue de l’ancien colonisateur. Le pidgin, du reste, demeure très éloigné de l’anglais proprement dit. Toutes ces informations se trouvent sur l’excellent site de l’université Laval, « L’aménagement linguistique dans le monde », dont voici l’adresse :
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/g … oriale.htm

Que peut-on lire encore sur ce même site? Oh ! rien, sans doute, que notre ambassadeur ne connaisse déjà. Cependant, les faits décrits peuvent n’être pas connus de certains des colistiers ; je me permets donc la citation suivante:

Arrivé au pouvoir (en 1979), le colonel Teodoro Obiang Nguema Mbazogo (devenu depuis général) adoucit un peu les méthodes de son oncle. Il proclama d’abord une amnistie pour les exilés, mais son régime continua de violer délibérément les droits de l'homme, de pratiquer le népotisme et l’autocratie, de perpétuer la corruption endémique ainsi que l’incompétence et l’irresponsabilité. Formée de plusieurs centaines de militaires marocains (environ 700 hommes), sa Garde présidentielle sema l’effroi et brisa toute velléité d'opposition. Considérant la Guinée équatoriale comme sa propriété privée, le président Teodoro Obiang en disposa à sa guise; il s'appropria les meilleures terres et préleva une taxe à des fins personnelles sur l'exploitation pétrolière. Comme son oncle Macías, il fit régner la terreur, et plus de 100.000 habitants, sur les quelque 350.000 que comptait alors le pays, durent chercher refuge au Cameroun, au Gabon et au Nigéria. Selon l’organisme Amnistie International (rapport de 1993), la torture y serait systématiquement appliquée: «Coups assénés à l'aide de bâtons, de fouets et de matraques sur la plante des pieds, le dos et les fesses, décharges électriques sur les parties génitales, et suspension des prisonniers par les bras ou les pieds». On estime que 10 % des suppliciés en meurent. Par ailleurs, au mépris de toutes les conventions internationales, les prisonniers sont soumis au travail forcé et «contraints de travailler dans les plantations appartenant au président». Quant aux femmes, elles sont violées et «obligées de danser nues devant les gardes de sécurité».
En août 1982, Obiang fut reconduit pour sept ans dans ses fonctions de chef de l'État par le Conseil militaire. Depuis, le régime, continuellement menacé par des tentatives de putsch, ne semble survivre qu'en recourant à l'aide massive de l'étranger, notamment celle de la France qui s'évertue à supplanter l'Espagne.
Le gouvernement français a même réussi à faire entrer le pays dans la zone franc en 1985 — l’ékwélé a été remplacé par la franc CFA (ou Communauté financière africaine) —, alors que l’Espagne restait encore le principal bailleur de fonds. Toutes les inscriptions des nouveaux billets équato-guinéens en franc CFA portent des inscriptions en français, ce qui peut occasionner quelque inconvénient, car la monnaie précédente avait toujours porté des inscriptions seulement en espagnol. Cette poussée vers l'Afrique francophone irrita certains militaires qui s'opposaient à l’envahissement de la France en Guinée équatoriale. Depuis l’adoption du franc CFA, les dirigeants équato-guinéens peuvent maintenant sortir de l’argent du pays et tirer de plantureux profits dus à l’exploitation du pétrole.
Candidat unique du Parti démocratique de Guinée équatoriale, le général Teodoro Obiang fut réélu au suffrage universel avec 99,9 % des voix, lors des élections présidentielles de juin 1989. Au cours des années quatre-vingt-dix, la garde prétorienne d’origine marocaine, que les Équato-Guinéens appelèrent dorénavant les «tontons macoutes», fut dirigée par le propre frère du général Obiang, tandis que les soldats étaient formés, entraînés et équipés... par la France.
En septembre 1988, la visite en France du président Teodoro Obiang, reçu chaleureusement à l'Élysée, traduisit le rapprochement des deux pays. La Guinée équatoriale sollicita son entrée dans la Francophonie (1989) et le français fut officiellement élevé au rang de «langue de travail» dans le pays. Le 23 avril 1993, lors d’un second séjour, le dictateur équato-guinéen a eu droit aux mêmes honneurs. En 1998, le français est devenu la «seconde langue officielle» de la Guinée équatoriale.

Tout cela est choquant, n'est-ce pas, mais peu apte néanmoins à étonner quiconque connaît la « Françafrique » durant les années miterrandiennes (voir à ce sujet les communications de l’association Survie France). Alors, question à Son Excellence : vous qui fûtes, selon vos propres dires, ambassadeur de France en Guinée équitoriale (au passage, notez l’orthographe exacte du nom de ce pays) de 1992 à 1998, êtes-vous en paix avec votre conscience ? S’est-il agi, au moyen de votre petite mesquine remarque sur le « chauvinisme ringard », de tenter de vous payer une bonne conscience au rabais ?

Le site de l’association Survie France :
SurvieFrance

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(41 réponses, dans Pratiques argotiques et familières)

gb a écrit:

Au contraire, je crois que c'est une situation tout à fait envisageable de voir des groupes opprimés reprendre à leur compte les mots péjoratifs dont les accablaient leurs adversaires.

On peut aussi citer le mot gueux, qui a d'abord servi à désigner, par dénigrement, les protestants pendant les guerres de religion, mais qui a ensuite été adopté, par bravade, par les intéressés par se désigner eux-mêmes, en particulier dans les Pays-Bas espagnols. Le mot est passé en néerlandais, notamment dans le composé watergeuzen, gueux de mer, lesquels ont joué un grand rôle, autant symbolique que militaire, dans la naissance des Pays-Bas au 16e siècle. Il s'agit,une fois de plus, d'un de ces aller-retour de mots, puisque gueux était à l'origine un mot néerlandais.

En néerlandais aujourd'hui, le mot geuzennaam (litt.: 'nom de gueux') désigne un terme de mépris appliqué à un groupe, mais que ce groupe , par défi, adopte lui-même. Comment appelle-t-on cela en français?

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(82 réponses, dans Jeux de mots...)

P'tit prof a écrit:

L'anglais (la langue) mélange les torchons et les serviettes.

Ce sont surtout les francophones qui les mélangent. J'entends par là qu'il y a une très grande variabilité d'une région francophone à l'autre dans le domaine des torchons et des serviettes. Je tique toujours (pendant une fractionn de seconde) lorsque j'entends dire un Français qu'il essuie sa vaisselle avec un torchon; dans ma région d'origine (le Borinage, dans le Hainaut belge), un torchon est une serpillière. En Belgique, le mot 'serviette' est réservé au bout de tissu dont on se sert pour s'éponger la bouche pendant les repas. Pour les autres usages, nous avons les essuie-mains, essuie-vaisselle, ou tout simplement les essuis.

P'tit prof a écrit:

towel: un mot français, soit dit en passant : toele, que nous écrivons toile.

Le mot toile viendrait du latin texere. C'est le mot touaille qui a une origine commune avec l'anglais towel, du moins d'après le Robert. Le Webster fait dériver le mot anglais directement du français.

Papageno a écrit:

Qui a dit exactement cette phrase sur les langues et les armes?

Il y a tout un article à ce sujet dans Wikipédia anglais:

Wiki Language-dialect_aphorism.

Il y est dit notamment:

« Weinreich clearly stated that he was not the author of the famous statement, but was attempting to bring it to the attention of a broad audience. »

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