Pour éviter de friser le ridicule, le mieux est souvent de la boucler.
Lorsqu'on ne mâche pas ses mots, ils sont parfois durs à avaler.
On dira ce qu'on veut mais la cuite reste l'une des meilleures sources de mots crus.
Quelques scientifiques en connaissent un rayon sur le soleil. ça fait peu.
Ceux qui répondent inlassablement "Dieu vous le rendra !" doivent confondre le Golgotha avec le Mont-de-Piété.
On peut manquer de rien sans avoir tout.
On ne va pas se mentir
Il est légitime de se demander si le mensonge n’est pas une religion tellement ses fidèles le pratiquent avec une assiduité que les bigotes de Saint-Nicolas du Chardonnet leur envieraient. Par sa volonté sans faille de nous faire croire tout et n’importe quoi, on est tenté d’élever le menteur patenté au rang de messie de la négation du réel, de grand gourou de la roublardise, au point de faire prendre des lanternes pour des messies à des individus éclairés. Le bon menteur est un artiste, une sorte de peintre en boniment qui vous prend dans sa toile sans s’emmêler les pinceaux.
Il développe des dons d’acteur, une capacité de persuasion, une imagination hors du commun pour réussir à nous faire perdre le fil avec aplomb sans plomber son avenir. Si le bon mensonge est un art, c’est aussi et surtout un art de destruction massive. La plus scientifiquement prouvée des vérités se dilue aisément dans le bobard soigneusement distillé.
Vous me rétorquerez que rester franc vingt ans après l’arrivée de l’euro est ringard et que le mensonge peut être salvateur. Peut-être, mais il ne sauve que les apparences et se termine souvent en sauve-qui-peut. On peut mentir par omission mais mieux vaut ne pas se louper car en cas d’accident, on paie toujours plus que la franchise.
Mais ne nous mentons pas, le succès du mensonge n’est pas près de se démentir. Un anti-mythes efficace risque de se faire attendre plus longtemps que le prochain roman de Marc Lévy.
A suivre, pour que l’humour réponde encore et toujours à l’horreur !