La citation en cause a été mise en ligne par quelqu'un qui se plaint de ne l'avoir pu comprendre, or, quand on ne comprend pas, on recopie de travers...
Je ne vous permets pas.
Si le lecteur moyen de 2011 ne le comprend plus, c'est tragique : cela prouve que le niveau de l'enseignement a vertigineusement baissé.
Mais ce n'est pas la faute de Proust.
Il ne faut pas mettre en cause la pauvreté de compéhension des lecteurs.
Ses phrases interminables n'ont même pas une musicalité agréable.
On dirait qu'il cherche à infliger une torture à son lectorat. Que son but est de provoquer, sans cesse, le doute sur la propre intelligence du lecteur.
Lui faire comprendre qu'il n'appartient pas à une certaine élite littéraire, seule capable d'aller au bout de ses oeuvres .
Quand vous avez 300 pages de ce même acabit, c'est flagrant.
Or précisément, que dans une phase aussi peu rapide, les visages, non plus emportés dans un tourbillon, mais calmes et distincts, me parussent encore beaux, cela m'empéchait de croire, comme je l'avais fait si souvent quand m'emportait la voiture de Mme de Villeparisis, que, de plus près, si je me fusse arrêté un instant, tels détails, une peau grêlée, un défaut dans les ailes du nez, un regard banal, la grimace du sourire, une vilaine taille, eussent remplacé dans le visage et dans le corps de la femme ceux que j'avais sans doute imaginés; car il avait suffi d'une jolie ligne de corps, d'un teint frais entrevu, pour que de très bonne foi j'y eusse ajouté quelque ravissante épaule, quelque regard délicieux dont je portais toujours en moi le souvenir ou l'idée préconçue, ces déchiffrages rapides d'un être qu'on voit à la volée nous exposant ainsi aux mêmes erreurs que ces lectures trop rapides où, sur une seule syllabe et sans prendre le temps d'identifier les autres, on met à la place du mot qui est écrit, un tout différent que nous fournit notre mémoire.
in " A l'ombre des jeunes filles en fleurs"