greg a écrit:En fait, ce n'est pas exactement ça.
Les aspects grammaticaux adversatifs que sont l'aspect grammatical sécant et l'aspect grammatical global constituent, solidairement, l'aspect grammatical interne :
aspect interne = { aspect global ; aspect sécant }
(...)
Ce n’est pas vraiment ce dont je parlais…
Je parlais plutôt de ça :
L’aspect grammatical décrit la position du repère par rapport au procès. Deux cas de figure. Primo, un repère extérieur le saisit en bloc : aspect global de marcher, marché (repère L), marche/marchions, marchasse (repère P), marchai, marcherai, marcherais (repère A). Secundo, le repère intérieur au procès le scinde en deux partis : aspect sécant de marchant (repère L), marche/marchons (repère A), marchais (repère A’).
Marc Wilmet, Terminologie, nomenclature, metalangage : l’exemple de verbe français, Bruxselles, Academie royale de langue et de littérature française de Belgique, communication de a la séance mensuelle du 14 janvier 2012
Le trucs qui me chafouine, c'est : les différentes définitions d’un même terme…. D’un côté, un aspect global qui délimite les bornes du procès, et de l’autre un aspect global qui confond les bornes du procès, alors qu’un aspect grammatical modifie tous les verbes de la même façon, quelle que soit l’époque (ou le mode)…
greg a écrit:
J'ai du mal à suivre cette perspective. Ne serait-ce parce que la conjugaison non indicative (infinitif + participes + subjonctifs = 5 tiroirs = 15 formes) n'est basée sur aucune chronologie de type épocal = passé présent futur.
La chronologie ne concerne pas que l’époque, les modes sans époque ont des formes composées chronologiquement antérieures aux formes simples…
greg a écrit:Les deux subjonctifs simples français, dépourvus d'époque, sont chacun dotés d'un aspect grammatical : l'aspect global.
Et les 2 subjonctifs composés ?
Le subjonctif ne prescrit pas d’époque, mais le subjonctif imparfait est incompatible avec une principale à l’indicatif présent ou futur… *il veut/voudra que tu attendisses toute la nuit
BakaGaijin a écrit:Surtout quand il [ LE SUBJONCTIF ] est introduit avec le verbe attendre ou vouloir.
Au contraire, avec attendre et vouloir l'aspect global (non synonyme de "fini", de "commencé" etc) du verbe régi apparaît dans toute sa clarté : ni le début, ni la fin, ni le "milieu" du procès attendu ou voulu ne sont distingués.
BakaGaijin a écrit:Dans
Camilla attend que Charle mange pour l’embrasser.
Charles a de la nourriture dans la bouche (ou met de la nourriture dans sa bouche)
Non point. Camilla peut attendre longtemps avant que Charles ait mis quoi que ce soit dans le gosier.
Je me suis mal exprimé.
Dans
Camilla attend que Charle mange pour l’embrasser.
Charles doit avoir de la nourriture dans la bouche (ou mettre de la nourriture dans sa bouche), pour que Camilla l’embrasse. Tant qu’il ne le fait pas, pas de bisous.
Et dans
Camilla attend que Charles s'extraie de l'habitacle, se jette dans ses bras.
Le corps de Charles est plus à l’extérieur de la voiture qu'à l'interieur quand Camilla se jette dans ses bras.
Le point commun est, pour que embrasser et se jeter se réalise, il faut que le point de réalisation de s’extraire et manger soit considère comme atteint. Dès la 1re bouchée pour manger. Dès que la majorité du corps de Charles est à l’extérieur de la voiture pour s’extraire.
Dans ces 2 phrases, je ne vois pas d’aspect grammatical qui modifie l’aspect sémantique des verbes manger et s’extraire.
Alors que dans
Camilla attend que Charle ait mangé pour l’embrasser.
Charles ne doit plus en avoir (ou ne plus en mettre dans sa bouche), pour que Camilla l’embrasse. Tant qu’il le fait, pas de bisous.
Et dans
Camilla attend que Charles se soit extrait de l'habitacle, se jette dans ses bras.
Charles est totalement à l’extérieur de la voiture quand Camilla se jette dans ses bras.
Le point commun est que manger et s’extraire sont chronologiquement antérieur à embrasser et se jeter.
Pourquoi une forme ne pourrait pas être dépourvu d’aspect grammatical ?
D'ailleurs ici (p.864) J.Pohl écrit :
a. L’aspect neutre, global ou zéro, c'est-à-dire, si l’on veut, l’aspect qui n’en est pas un, est celui qui considère le procès depuis son début jusqu'à son achèvement sans mettre en évidence aucune partie de sa durée, ni cette durée elle-même.
Du coup, il me semble mieux comprendre :
greg a écrit:À mon avis, le côté "accompli" du PS (passé simple) n'est pas tant dû à son aspect grammatical — qu'il partage avec l'infinitif et le subjonctif présent — qu'à son inscription dans celle des trois époques indicatives qu'est le passé, les deux autres étant le présent et le futur. Ni l'infinitif ni le subjonctif présent ne sont inscrits dans une quelconque des trois époques de l'indicatif — passé, présent, futur.
Le côté "accompli" du PS est dû à son non-aspect grammatical, il contient seulement l’époque passé. Au subjonctif présent, le verbe n’ayant ni époque ni aspect grammatical, il ne reste que son aspect sémantique.