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Messages trouvés [ 1 à 50 sur 196 ]

Dans :
c’est le manteau avec lequel elle va toujours au marché.
On peut voir 2 déplacements + des petits réajustements.

    Elle va toujours au marché avec ce manteau.
    => C’est avec ce manteau qu’elle va toujours au marché __.
    => C’est ce/le manteau avec __ qu’elle va toujours au marché

La préposition est triste de se retrouver toute seule, mais on ne peut pas non plus faire un "c’est le manteau avec ce manteau qu’elle…". La seule solution disponible est de remplacer ce manteau par un pronom.

    => C’est le manteau avec lequel qu’elle va toujours au marché.

La succession "lequel qu’elle" n’étant manifestement pas très apprécié, on fait sauter que (bien qu’on puisse trouver des "à qui que").

    => C’est le manteau avec lequel elle va toujours au marché.

Ça répond un peu à l’interrogation plus haut :"Quelle qu'en soit l'étiquette, ce "que" est un peu spécial. Je ne sais pas comme on peut en justifier l'utilisation, si ce n'est pas l'usage qui s'en est établi peu à peu."

Je vous suis. Mais qu'est-ce alors?

Hmm…
On me l’avait présenté comme complémenteur, mais c’est plus un niveau de l’arbre syntaxique… je ne vois pas trop quoi rajouter de plus à ce que j’avais dit plus haut (ils indiquent qu’il y a une subordonnée et quelle est la relation entre lui est le verbe appeler (sujet ou complément). On peut, peut-être, les qualifier de conjonction ?

C'est bien ce qu'il me semblait, on n'est pas d'accord smile

Ylou a écrit:

Il me semble pourtant qu'on peut trouver :
1. C'est lui qui est venu.
2. C'est lui que j'ai vu derrière la maison.
3. C'est lui dont je t'ai parlé.
4. C'est lui à qui je dois de l'argent.
5. C'est l'immeuble il a pénétré.
6. C'est la personne à laquelle je me suis adressé.

On trouve quand même la déclinaison du pronom relatif

Bah pas vraiment.

Le qui de "c’est lui qui est venu" est différent de celui de "c’est lui à qui je dois de l’argent". Le 1er est compatible avec les animés et inanimés alors que le 2e n’est compatible qu’avec l’animé (surtout humain).
Si on fait de ces phrases des interrogatives (in situ ?) on obtient :
1. C’est qui qui est venu ?
2. C’est qui que j’ai vu derrière la maison ?
3. C’est de qui que je t’ai parlé ?
4. C’est à qui que je dois de l’argent ?

On voit bien que les qui/que des phrases 1 et 2 ont gardé leurs places alors que les dont/à qui… ont pris la place du pronom lui (libérant l’espace pour le que).


Et d'ailleurs on ne peut pas non plus remplacer "que "par "lequel" dans les phrases :

La personne qui est entrée ressemble à Pierre.
La personne que tu as laissé entrer va devoir ressortir.

Ce qui montre que ce ne sont pas des pronoms.

On peut tout à fait considérer que : c'est lui que j'ai vu derrière la maison peut se décomposer comme suit : C'est lui // je l'ai vu derrière la maison.

On peut le présenter comme cela… mais il y a d’autres façons qui sont peut-être plus pertinentes ou qui posent moins de problèmes (cf l’article de  Blanche-Benveniste).
Cette façon "scolaire" de présenter n’explique pas les énoncés non standards comme :
c’est le manteau qu’elle va toujours au marché avec.
Au lieu du standard :
c’est le manteau avec lequel elle va toujours au marché.
Si on considère que l’élément entre c’est et que a été déplacé, ce genre d’énoncé non standard sont facilement explicable (surtout qu’ils sont possibles dans d’autres langues (par ex. l’anglais).

Je suis pas sûr que l’on soit vraiment d’accord smile

Qui/que dans C’est lui qui vous a appelé ou c’est lui que vous avez appelé ne peuvent pas être remplacé par lequel

C’est lui lequel vous a appelé ; C'est lui lequel vous avez appelé hmm

Donc ici qui/que ne sont pas des pronoms.
Pour moi, qui ou que ne remplacent pas il ou le, mais ils indiquent qu’il y a une subordonnée et quel est la relation entre lui est le verbe appeler (sujet ou complément).

Au sujet de la construction c’est…qu- il y a un passage intéressant dans cette article de Blanche-Benveniste (4e partie)
http://www.cairn.info/revue-syntaxe-et- … age-75.htm

4

(7 réponses, dans Écriture et langue française)

éponymie a écrit:

Les éléments de l'énumération font bien partie de la négation : regardez, ils sont introduits par le déterminant de, caractéristique de la forme négative.

Bonsoir,

Est-ce que le "déterminant de, caractéristique de la forme négative" dont est celui que l'on trouve par ex. dans :

_il n'y a pas de couverts, de verre, d'eau ou de pain sur la table (vs il y a les(/des) couverts, (...) le(/du) pain sur la table)

?

Si c'est bien la cas, il ne semble pas que ça soit vraiment applicable au cas présenté par chivinie.

Il n'y a pas de forme négative dans " Absence d'anomalie structurale (...)." (pour le coup c'est même plutôt possitif), et s'il on remplace absence de par présence de, l’énumération ne change pas.

éponymie a écrit:

J'insiste lourdement.

Par souci de cohérence, une indication de réponse satisfaisante serait donnée par l'analyse du qui dans :

"C'est lui qui vous a appelée."

Dificile de faire de qui un pronom relatif dans ce cas et de ne pas analyser que ainsi pour les fonctions autres que sujet.

Bonsoir,

Il me semble que si qui est un pronom relatif, on doit pouvoir le remplacer par lequel/laquelle. Il doit en aller de même avec que.

éponymie a écrit:

Si l'Académie n'a pas réagi en 2008, c'est qu'il n'y a pas eu de polémique. Qui l'a lancée ? Qui a cherché la polémique ? J'ai ouvert ce fil le 4 février avant donc la communication de l'Académie.

Il semblerait que cette "polémique" soit partie d’un sujet (de 3mn) de LCI/TF1 du mercredi 3 février intitulé : Réforme de l'orthographe : 10 mots qui vont changer à la rentrée
http://lci.tf1.fr/france/societe/reform … 12574.html
faisant suite au : Le bulletin officiel spécial de l'Education nationale n°11 du 26 novembre dernier rappelle que la réforme orthographique applicable lors du parcours scolaire d'un enfant est bien celle de 1990. Les manuels d'orthographe et de grammaire porteront donc, à la rentrée, un macaron portant la mention "Nouvelle orthographe".
Il n’en a pas fallu plus pour voir fleurir des "la France par à vélo #ReformeOrthographe", "Rabelais doit se retourner dans sa tombe #JesuisCirconflexe", etc...

Je pense que l’académie a réagit parce qu’elle a été piquée dans son égo.
Voir leur : L’Académie a réaffirmé qu’il n’appartient ni au pouvoir politique ni à l’administration de légiférer ou de règlementer en matière de langage, l’usage, législateur suprême, rendant seul compte des évolutions naturelles de la langue, qui attestent sa vitalité propre.
Le dico de l’académie étant normatif, il établit le bon usage = le législateur suprême est l’académie…

greg a écrit:

En fait, ce n'est pas exactement ça.


Les aspects grammaticaux adversatifs que sont l'aspect grammatical sécant et l'aspect grammatical global constituent, solidairement, l'aspect grammatical interne :
     aspect interne   =   {  aspect global  ;  aspect sécant  }
(...)

Ce n’est pas vraiment ce dont je parlais…
Je parlais plutôt de ça :

L’aspect grammatical décrit la position du repère par rapport au procès. Deux cas de figure. Primo, un repère extérieur le saisit en bloc : aspect global de marcher, marché (repère L), marche/marchions, marchasse (repère P), marchai, marcherai, marcherais (repère A). Secundo, le repère intérieur au procès le scinde en deux partis : aspect sécant de marchant (repère L), marche/marchons (repère A), marchais (repère A’).

Marc Wilmet, Terminologie, nomenclature, metalangage : l’exemple de verbe français, Bruxselles, Academie royale de langue et de littérature française de Belgique, communication de a la séance mensuelle du 14 janvier 2012

Le trucs qui me chafouine, c'est : les différentes définitions d’un même terme…. D’un côté, un aspect global qui délimite les bornes du procès, et de l’autre un aspect global qui confond les bornes du procès, alors qu’un aspect grammatical modifie tous les verbes de la même façon, quelle que soit l’époque (ou le mode)…



greg a écrit:


J'ai du mal à suivre cette perspective. Ne serait-ce parce que la conjugaison non indicative (infinitif + participes + subjonctifs = 5 tiroirs = 15 formes) n'est basée sur aucune chronologie de type épocal = passé présent futur.

La chronologie ne concerne pas que l’époque, les modes sans époque ont des formes composées chronologiquement antérieures aux formes simples…

greg a écrit:

Les deux subjonctifs simples français, dépourvus d'époque, sont chacun dotés d'un aspect grammatical : l'aspect global.

Et les 2 subjonctifs composés ?
Le subjonctif ne prescrit pas d’époque, mais le subjonctif imparfait est incompatible avec une principale à l’indicatif présent ou futur…   *il veut/voudra que tu attendisses toute la nuit



BakaGaijin a écrit:

Surtout quand il [ LE SUBJONCTIF ] est introduit avec le verbe attendre ou vouloir.

Au contraire, avec attendre et vouloir l'aspect global (non synonyme de "fini", de "commencé" etc) du verbe régi apparaît dans toute sa clarté : ni le début, ni la fin, ni le "milieu" du procès attendu ou voulu ne sont distingués.



BakaGaijin a écrit:

Dans
  Camilla attend que Charle mange pour l’embrasser.
Charles a de la nourriture dans la bouche (ou met de la nourriture dans sa bouche)
Non point. Camilla peut attendre longtemps avant que Charles ait mis quoi que ce soit dans le gosier.

Je me suis mal exprimé.

Dans
  Camilla attend que Charle mange pour l’embrasser.
Charles doit avoir de la nourriture dans la bouche (ou mettre de la nourriture dans sa bouche), pour que Camilla l’embrasse. Tant qu’il ne le fait pas, pas de bisous.

Et dans
  Camilla attend que Charles s'extraie de l'habitacle, se jette dans ses bras.
Le corps de Charles est plus à l’extérieur de la voiture qu'à l'interieur quand Camilla se jette dans ses bras.

Le point commun est, pour que embrasser et se jeter se réalise, il faut que le point de réalisation de s’extraire et manger soit considère comme atteint. Dès la 1re bouchée pour manger. Dès que la majorité du corps de Charles est à l’extérieur de la voiture pour s’extraire.
Dans ces 2 phrases, je ne vois pas d’aspect grammatical qui modifie l’aspect sémantique des verbes manger et s’extraire.


Alors que dans
  Camilla attend que Charle ait mangé pour l’embrasser.
Charles ne doit plus en avoir (ou ne plus en mettre dans sa bouche), pour que Camilla l’embrasse. Tant qu’il le fait, pas de bisous.

Et dans
  Camilla attend que Charles se soit extrait de l'habitacle, se jette dans ses bras.
Charles est totalement à l’extérieur de la voiture quand Camilla se jette dans ses bras.
Le point commun est que manger et s’extraire sont chronologiquement antérieur à embrasser et se jeter.


Pourquoi une forme ne pourrait pas être dépourvu d’aspect grammatical ?

D'ailleurs ici (p.864)  J.Pohl écrit :

a.    L’aspect neutre, global ou zéro, c'est-à-dire, si l’on veut, l’aspect qui n’en est pas un, est celui qui considère le procès depuis son début jusqu'à son achèvement sans mettre en évidence aucune partie de sa durée, ni cette durée elle-même.

Du coup, il me semble mieux comprendre :

greg a écrit:

À mon avis, le côté "accompli" du PS (passé simple) n'est pas tant dû à son aspect grammatical — qu'il partage avec l'infinitif et le subjonctif présent — qu'à son inscription dans celle des trois époques indicatives qu'est le passé, les deux autres étant le présent et le futur. Ni l'infinitif ni le subjonctif présent ne sont inscrits dans une quelconque des trois époques de l'indicatif — passé, présent, futur.

Le côté "accompli" du PS est dû à son non-aspect grammatical, il contient seulement l’époque passé. Au subjonctif présent, le verbe n’ayant ni époque ni aspect grammatical, il ne reste que son aspect sémantique.

greg a écrit:

La difficulté vient peut-être de ce que le terme global est souvent, et à tort, assimilé à achevé fini terminé.
D'ailleurs global ne veut pas dire commencé débuté entamé non plus.
Le terme global signifie non seulement qu'on confond les traditionnelles deux bornes que sont le début et la fin, mais aussi qu'on les confond avec tout ce qu'il y a entre elles.

Ou c’est que l’on ne parle pas de la même chose…
J’ai l’impression que votre définition de sécant/global est : point de vue intérieur/point de vue extérieur. (Effectivement, le subjonctif, l’infinitif et le passé simple peuvent correspondre à cette définition.)


Pour moi, en gros, sécant/global c’est : repère rendu indéterminé (non-définit)/repère rendu déterminé (définit). L’archétype étant l’opposition imparfait/passe simple. Le subjonctif n’a pas ce côté « accompli » qu’a le passé simple.

greg a écrit:

Le verbe avoir mangé n'est absolument pas synonyme de avoir fini de manger.

Certes. "Avoir mangé" indique que l’action "manger" est antérieur ou qu’elle n’est plus en train de se réaliser.
Quand vous avez mangé un croissant, vous n’êtes plus en train de le manger, la dernière bouchée n’est plus dans votre bouche ou vous ne mangerez pas le reste.

La conjugaison du français étant plus basée sur la chronologie que l’aspect, le subjonctif n’a peut-être pas d’aspect grammatical ? Surtout quand il est introduit avec le verbe attendre ou vouloir.
Avec les formes simples des verbes, on attend le point de réalisation de l’action (=leurs aspects sémantiques).
Avec les formes composées, on attend que l’action ne soit plus réalisée/qu’elle soit antérieur (=aspect lexical).

Dans
  Camilla attend que Charle mange pour l’embrasser.
Charles a de la nourriture dans la bouche (ou met de la nourriture dans sa bouche)

alors que dans
  Camilla attend que Charle ait mangé pour l’embrasser.
Charles n’en a plus (ou ne mettra plus de nourriture dans sa bouche)

Ce qui fait une sacrée différence s’ils se roulent un patin !

Dans
  Camilla attends que Charles s'extraie de l'habitacle, se jette dans ses bras.
Charles est à l’extérieur de la voiture

Et dans
  Camilla attends que Charles se soit extrait de l'habitacle, se jette dans ses bras.
Charles est à l’extérieur de la voiture

9

(12 réponses, dans Réflexions linguistiques)

glop a écrit:

(…)
La vie de chacun de nous, Dieu l’a épargnée.
Question : Dieu a épargné quoi ?
Réponse : la vie (de chacun de nous).
Le COD "la vie" se rapporte au PP "épargné".
Le COD "la vie" est placé avant le PP auquel il se rapporte ; Le PP prend donc la marque du féminin

Ca me fait penser… les dicos parlent des constructions :

Epargner quelqu’un.
Epargner quelque chose.
Epargner quelque chose à quelqu’un.

Mais jamais de la construction :

Epargner quelqu’un de quelque chose

Pourquoi donc ?


yd a écrit:

C'est bien parce que l'accord du participe passé demande un peu d'intelligence qu'il ne faudra jamais y renoncer, sous peine de mort du français.

C’est pas gentil pour rabah75 et tous ceux qui s’interrogent sur cet accord (qui doit faire partie du top 3 des questions posé sur ce forum)…

MissFranglais a écrit:

Pour les deux petites phrases ci-dessous, je considère que j’utilise le système du récit, parce que l’énonciation se fait à la troisième personne.
J’aimerais pouvoir utiliser l’indication de temps « aujourd’hui », mais ce genre d’indication appartient au système du discours.

Je ne vois pas en quoi « aujourd’hui » ne pourrait pas être utilisé dans le récit ! Je pense que vous pouvez le conserver dans ces 2 phrases.


Sinon vous pouvez aussi le tourner comme ça :
Ce jeudi la maison est glacée ; le feu se meurt dans la cheminée.
Charles s’assoupit dans son fauteuil préféré. Il est déçu de sa journée parce qu’ il a reçu la lettre de Camilla, qu’il avait tant     appréhendée.

greg a écrit:

Tu as raison d'aborder l'aspect sémantique par la catégorie de la télicité :
    s'extraire → verbe télique
    manger → verbe atélique.

Je pensais plutôt aux aspects sémantiques perfectif/imperfectif
(imperfectif=l’évènement peut se prolonger (l’évènement est réalisé à la borne initiale (jouer, vivre, manger)) ;
perfectif= l’évènement ne peut pas se prolonger, à moins d’être réitéré (l’évènement est réalisé à la borne finale (naitre, mourir, s’extraire))).

Cependant, l'aspect sémantique de tel ou tel verbe ne change pas l’aspect grammatical — global — du subjonctif présent :
    il aurait voulu que tu manges
    il voulait que tu manges
(…)
Dans tous les cas, l'action de manger n'est ni "achevée" ni "commencée" ni "en cours".

Justement, je ne vois pas ce qu’il y a de global :

Ce procès est au contraire appréhendé sous forme indivise, toutes bornes (initiale et finale) saisies et confondues.

Si

    Camilla attend que Charles s'extraie de l'habitacle
   Camilla attend que Charles se soit extrait de l'habitacle.

sont interchangeable du fait de l’aspect global du subjonctif présent alors

    Camilla attend que Charle mange pour l’embrasser.
    Camilla attend que Charle ait mangé pour l’embrasser.

devrait être interchangeable… mais ils ne le sont pas… la borne finale n’apparait pas dans (..)que Charle mange(…).
Le verbe manger garde son aspect sémantique imperfectif.

C'est ma faute, florentissime avait bien précisé :

Mais « s'extrayât », cette forme du verbe « s'extraire » à l'imparfait du subjonctif, est inventée pour l'occasion, le verbe extraire n'ayant pas de passé simple à l'indicatif.

Mais c'est que l'accord devrait plutôt se faire en u voir en i pour être "régulier" (s'extrut/s'extrit....  je prefere en i   smile)

MissFranglais a écrit:

Camilla s’approche de la Rolls-Royce, ouvre la portière, attend que Charles s’extraie de l’habitacle, se jette dans ses bras.
ou
Camilla s’approche de la Rolls-Royce, ouvre la portière, attend que Charles se soit extrait de l’habitacle, se jette dans ses bras.
Est-ce que la séquence des événements impose ici l’utilisation du subjonctif passé ?

Même si ici ce n’est pas obligatoire, je préfère la version avec le subjonctif passé, qui (comme tous les temps composés) indique que l’évènement s’extraire est antérieur a l’évènement se jeter.

greg a écrit:

Malgré la différence théorique de sens entre s'extraire et s'être extrait, tes deux phrases sont interchangeables en discours, en pratique :
    Camilla attend que Charles s'extraie de l'habitacle
    Camilla attend que Charles se soit extrait de l'habitacle.
Je pense que c'est parce que le subjonctif présent s'extraie est grammaticalement perfectif — ou d'aspect global si tu préfères.
Autrement dit, le procès s'extraire, au subjonctif présent, n'est pas rendu comme étant en cours ou sécant.
Ce procès est au contraire appréhendé sous forme indivise, toutes bornes (initiale et finale) saisies et confondues.


Est-ce vous ne confondez pas aspect grammatical et aspect sémantique ?
Par ex :
Camilla attend que Charle mange pour l’embrasser.
Camilla attend que Charle ait mangé pour l’embrasser.
Il ne me semble pas que le subjonctif apporte un aspect global.

florentissime a écrit:

Ici, il s'agit d'une séquence dynamique, tout évènement s'enchaînant, dont le récit peut se rendre au passé simple.
Nous avons ainsi l'alternative suivante :
•    Camilla s’approcha de la Rolls-Royce, ouvrit la portière, attendit que Charles se fût extrait de l’habitacle, se jeta dans ses bras.
•    Camilla s’approcha de la Rolls-Royce, ouvrit la portière, attendit que Charles s'extrayât de l’habitacle, puis se jeta dans ses bras.

Je trouve que le subjonctif plus-que-parfait fait anachronique… le subjonctif passé suffit amplement : Camilla s’approcha de la Rolls-Royce, ouvrit la portière, attendit que Charles se soit extrait de l’habitacle, se jeta dans ses bras.

Abel Boyer a écrit:

Je suis étonné par cette pub pour une marque de chaussures :
http://img11.hostingpics.net/pics/535075PA120001a.jpg
"Made of Japan"
traduit par
"Élaboré au Japon"

Bah, la loi les oblige de traduire, mais ils ne pouvaient pas écrire « fabriquer en Japon » ou « fabriquer avec du Japon ».  Fallait bien qu’ils trouvent quelque chose...

Il semblerait :

Émile Littré: Dictionnaire de la langue française (1872-77)
IMMANQUABLE (in-man-ka-bl'; l'Académie dit de prononcer i-mman-ka-bl'; mais la prononciation la plus usuelle est in) adj.
Qui ne peut manquer d'être, de se faire.
      BOURDAL., Pensées, t. I, p. 50: Ces désirs nous amusent pendant la vie, ils nous trompent, et, par une suite immanquable, ils nous damnent
      LA BRUY., IV: Il ne faut pas penser à gouverner un homme tout d'un coup.... il faut tenter auprès de lui les petites choses ; et de là le progrès jusqu'aux plus grandes est immanquable

http://artflx.uchicago.edu/cgi-bin/dico … LITTRE1872

Enfin pour l’académie au moins  smile

Abel Boyer a écrit:
P'tit prof a écrit:

Au demeurant, ce n'est pas le a qui se nasalise devant double n ou double m, mais le double m ou n pour transcrit la nasalisation : an- pour noter /ɑ̃/, -née pour la seconde syllabe.
La voyelle s'est dénasalisée mais on a conservé l'orthographe.

Est-ce un hasard si grammaire est relié à grammatica ?
Selon Catch, Mézeray (1673) « ne rattache pas à la nasalisation le redoublement de consonne, motivé uniquement d'un point de vue étymologique : »
http://img15.hostingpics.net/pics/960772Capture.png

Dans un sens, si on considère que la règle du n qui devient m devant m, b ou p, n’appartiennent pas au système phonologique du français, tous les doubles m (et la majorité des doubles consonnes) sont motivés par l’étymologie.
Mais effectivement, le cas de grammaire semble être différent du n qui se transforme en m, selon le wiktionnaire il viendrait du grec ancien grapho + suffixe –ma = gramma… cela indiquait peut-être une accentuation du m ?
https://fr.wiktionary.org/wiki/%CE%B3%C … %CE%B1#grc


Cela me fait penser à cet autre mot dont la prononciation varie : immangeable

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(52 réponses, dans Pratiques linguistiques)

yd a écrit:

Vous avez encore des gens qui se nourrissent, d'un côté ou de l'autre, de la fausse querelle entre interventionnistes et évolutionnistes, alors que les deux ne s'excluent que pour ceux qui le veulent bien, autrement dit qui le font exprès.

C’est quoi ça les interventionnistes ?
Je ne connaissais que les créationnistes et les évolutionnistes.

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(52 réponses, dans Pratiques linguistiques)

Abel Boyer a écrit:

Je note que Larousse a donné une définition qui s'accorde mieux avec le fait que la noyade ne soit pas nécessairement mortelle

Ainsi que le dico un chtouille spécialisé de l’académie de médecine :

noyade
Asphyxie par la pénétration bronchoalvéolaire d’un liquide, le plus souvent de l’eau (eau de mer, eau douce, eau chlorée des piscines).

glop a écrit:

En fait l'électrocution est une électrisation létale.

J’me suis déjà électrocuté et pourtant je ne suis pas mort… électriser ne serait il pas plutôt rendre électrique ou charger électriquement et électrocuter : donner ou recevoir un choc électrique ?

Ylou a écrit:

Il y a cependant bien un moment où le processus s'achève. Mais on ne s'est pas mis d'accord sur l'instant où la mort est effective.

Plus ou moins, pour l’OMS c’est la mort cérébrale, mais ça doit dépendre des moyens à disposition lorsqu’on doit constater la mort. Tout le monde n’a pas un électroencéphalogramme dans la poche… dans ces cas il ne reste plus que l’arrêt définitif de l’activité cardiaque.

yd a écrit:

Les scientifiques ne pourront jamais cerner précisément la mort, qu'ils ne peuvent au mieux que constater, de façon plus ou moins certaine, après coup, pour cette bonne et simple raison que l'âme leur échappe, soit qu'ils la nient, soit qu'ils l'estiment hors de leur domaine de compétence : sans rupture du lien entre l'âme et le corps, il n'y a pas de mort. La mort ne peut donc être autre chose que l'instant de cette rupture. Les scientifiques devraient déduire de leur incapacité certaine à identifier l'instant de la mort la preuve certaine de la réalité de l'âme, mais ne veulent rien en savoir de peur de réduire à néant leur conception de la science : retour à la case départ.

Z’estes dur avec eux… Déjà c’est quoi une âme ? Est-ce que c’est différent de l’esprit ou de la conscience ? Si oui, en quoi c’est différent ? Et comment constater la rupture, sans possibilité de retour ?

Certains, malgré tout, s’intéressent à l’âme, un médecin du début du 20e siècle aurait trouvé qu’elle pense 21 grammes… D'autres aujourd’hui s’intéressent aux expériences de mort imminente… aussi il y a eu cette expérience sur des rats

Il y a deux autres faits objectifs qui auraient dû prouver aux scientifiques l'existence de l'âme : le premier est qu'il nous est impossible de quitter de nous-mêmes en esprit notre corps - et ce n'est pas faute d'avoir tout fait, dans toutes les cultures du monde, pour nier cette impossibilité ou pour prétendre s'en affranchir (…) le deuxième est la non efficience directe de l'esprit : dans notre corps les facultés de l'esprit sont limitées. Cette limitation nous est imposée, et elle ne peut nous être imposée que par l'une des lois de l'univers.

Objectifs… pas sûr…
Les lois de l’univers ! Ils avouent eux même (les scientifiques) qu’ils ne comprennent que 5% de l’univers (le grand tout).
Là aussi il faudrait définir de quel univers vous parlez, de notre petite partie (notre galaxie, notre système solaire, notre planète) ou du grand tout ? Sans oublier que ce qui est vrai ici, peut ne plus être vrai dans une autre galaxie… ou pas…
Limité ! Bien moins qu’on ne le pense et bien plus qu’on ne le croit !

Il est tout de même extraordinaire - on atteint là au paroxysme de l'irrationnel au nom du paroxysme du rationnel - que la science ait pour objet fondamental l'étude des lois de l'univers sans jamais s'être rendue compte que des lois qui régissent l'univers ne peuvent ressortir que d'une puissance, qu'on ne peut concevoir autrement que comme un esprit, supérieure aux forces et aux lois de l'univers. La conscience de ce que notre esprit est limité devrait tous nous amener à la conscience d'un esprit qui, par les lois de l'univers, nous impose ces limites.

Si, je le peux wink
Pour moi votre truc est aussi le parfait contrexemple de l’adage ce qui se conçoit bien s’exprime clairement


C’est votre opinion, et vous avez bien raison de l’avoir, même je ne la partage pas totalement…

greg a écrit:

Les jugements personnels sur la façon de parler sont une chose.
La manière de s'exprimer en est une autre.
Qu'on aime ou qu'on aime pas il faut que tu soyes et la bagnole à mon frère, ça existe et c'est on ne peut plus français. La fréquence d'emploi, c'est un autre sujet.
C'est pareil pour Sylvie est un excellent candidat/judoka/rugbyman/chef/professeur/agent etc.

J'vois pas trop le rapport, surtout que je n’ai pas dit que ce n’était pas français ni que ça n’existait pas.
J’ai dit que c’était peu naturel, que ce n’était pas très polie ou respectueux ou civique, que cette construction n’est pas aussi commune que cela, que vous aurez du mal à trouver des Sylvie est un excellent judoka/rugbyman !
Comme vous aurez du mal à trouver des Sylvie est un beau candidat pour ce poste ou des Sylvie est un excellent pâtissier !

Je ne te suis pas : nous disons la même chose, non ?
Peut-être insistais-tu sur l'ordre : mâle puis simple animé ?
Si tel est le cas, je ne saisis pas la notion d'ordre à quoi tu fais référence.
Quand les choses sont indifférenciées en langue, la notion d'ordre n'est pas pertinente.
Quand les choses sont dénouées en discours, il n'y a pas d'ordre non plus.

Oui j’insiste sur être humain mâle puis générique, puisque c’est du masculin générique et non du générique masculin. smile
Edit : Plus sérieusement, plusieurs études ont montré que la valeur générique du masculin a ses limites…
Par ex. celle de Chatard, Guimond et Martinot en 2005 qui montre qu’une offre d’emploi présentée au masculin (c.-à-d. la profession écrite au masculin) à des adolescentes entre 14 et 15 ans induisait une perception d’auto-efficacité, une confiance et une motivation moins importante à entreprendre les études leur permettant d’y accéder que dans le cas ou l’annonce était rédigée au masculin et au féminin, ou dans une forme épicène.



Exemple avec une autre catégorie grammaticale : le cas.

Je ne pense pas que cela soit absolument comparable. Le genre, surtout quand il s’applique à des êtres humains, est moins grammatical que sémantique.

Néanmoins, puisque vous parlez le japonais je crois, vous pourrez nous dire comment s'explique cette incohérence totale ?

Le japonais est tellement différent du français que le traducteur automatique s’y perd...(même pour un humain ça peut être très dur)
Par ex une phrase comme :

J’ai mangé des pains au chocolat à quatre heures

devient en japonais :

4hàCHOCOLATPAINdemangéai        (Quatre heure à chocolat pain de mangé ai)

Que voudrait dire, en bon français, la version japonaise dont ceci est peut-être censé être la traduction ?

Très difficile de deviner ce qu’ils voulaient dire à l’origine !!!
Pour avoir une idée, je suis allé sur la page de cette boulangerie en activant google translate et j’ai eu ça :

3 minutes à pied de la gare de Nakano. Il fonctionne dans le centre de Saint-Maur rue commerçante bondée de personnes chaque jour.
Quoi qu'il en soit, comme cuit debout Engagement «Maple melon pain", "Big pain au curry d'œufs», «sel Batapan", également cuits plusieurs fois par jour.
Le pain de croquette de l'engagement de la baguette, également un large assortiment de Melon vante.
S'il vous plaît venez nous rendre visite.

Alors qu’une traduction vite faite donnerait plutôt :

(...)Notre boutique se trouve au milieu (centre) de la galerie marchande très fréquenté du Sun Mall
Malgré cela, soucieux de proposer du pain frais, nous faisons plusieurs fournées de nos "pain melon au sirop d’érable", "pain fourré à l’œuf et au curry", "pain au beurre salé", etc. par jour
De plus, nous sommes fiers de notre exigence qui s’applique aussi à une large variété de produits qui va de la baguette, du pain croquette jusqu’au pain melon.(...)

Ils ont peut-être voulu dire quelque chose proche de :

Notre exigence de ne proposer que du pain fait maison est très apprécie des clients.
Plusieurs fois par jour, nous préparons et cuisons surplace une gamme qui va du pain au curry, pain melon au sirop d’érable, pain au camembert moelleux, pain aux pommes, jusqu’au pain long au bacon.
Venez faire votre opinion sur tous nos produits au moins une fois.

???

Cette construction me semble très commune.

Mouais… mais je doute fortement que l’on rencontre plus de :
Sylvie est un excellent judoka,
que de :
Sylvie est une excellente judoka,
et surtout de :
Sylvie est une excellente judokate.
Il y a aussi une question de politesse, je ne trouve pas très polie, ou respectueux de parlé d’un(e) individu(e) en particulier avec du générique.

Le nom candidat, pris tel quel, isolément, confond en lui les deux possibilités adverses dont nous discutons :
     simple animéité = générique quant au sexe
     sexuation mâle = non générique quant au sexe.
Seul le discours (l'emploi) dénoue ce qui est confondu en langue.

Oui, mais je pense que c’est plutôt
1 sexuation mâle = non générique quant au sexe.
2 simple animéité = générique quant au sexe.

Le discours seul ne permet pas toujours de faire la différence entre masculin et générique. dans :
Tous les Français de plus de 21 ans sont appelés à élire leurs représentants
Si en 1970 cette formulation peut concerner les hommes et les femmes, en 1870 les femmes n’étaient pas concernées.

Suivant le type de texte ou de discours, il est nécessaire de lever toutes ambiguïtés.



yd a écrit:

Si Vaugelas a été le premier à dire le masculin l'emporte, on devrait pouvoir retrouver s'il retraduit un principe qui est déjà appliqué ou s'il le fonde. Car si le principe était déjà appliqué, cela tendrait à prouver qu'originellement il était bien celui de l'exclusivité féminine, que Vaugelas et ceux qui le suivirent, ne pouvant nier le principe, auraient retourné en le masculin l'emporte.

Il ne le fonde pas, mais ce n’était pas l’usage le plus courant.

Malvestiez, honte ne peresce
ne chiet pas, car ele ne puet.
(Chrétien de Troyes, Perceval ou le Conte du Graal, vers 412-413)

« Au ciel est revollée et Justice et Raison », Ronsard, Discours des misères de ce temps (1562), v.182-183.

« Surtout j'ai cru devoir aux larmes, aux prières, consacrer ces trois jours et ces trois nuits entières », Racine, Athalie (1691)


chapitre 50 de Gargantua de Rabelais,
"Item ce que tant hommes que femmes une foys repceuz en religion après l’an de probation estoient forcez & astrainctz y demourer perpetuellement leur vie durante, feut estably tant hommes quefemmes là repceuz, sortiroient quand bon leurs sembleroyt franschement & entierement",

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A8gl … imit%C3%A9

Il y a aussi

« Madame de Sévigny s’informant de ma santé, je lui dis : Madame, je suis enrhumé. Je la suis aussi, me dit-elle. Il me semble, lui dis-je, Madame, que selon les règles de notre langue, il faudrait dire, Je le suis. Vous direz comme il vous plaira, ajouta-t-elle, mais pour moi je croirais avoir de la barbe si je disais autrement. »
Ménage, Menagiana, ou les bons mots, les pensées critiques, historiques, morales et d’érudition de Monsieur Ménage, recueillies par ses amis, seconde éd.augmentée. Paris, Delausne, 1694, p. 87.

Remarque, "La pour le" : « C’est une faute que font presque toutes les femmes, et de Paris, et de la Cour. Par exemple je dis à une femme, "quand je suis malade, j’aime à voir compagnie", elle me répond "Et moi quand je la suis, je suis bien aise de ne voir personne". Je dis que c’est une faute de dire "quand je la suis", et qu’il faut dire "quand je le suis". La raison de cela est que ce "le", qu’il faut dire, ne se rapporte pas à la personne, car en ce cas là il est certain qu’une femme aurait raison de parler ainsi, mais il se rapporte à la chose (…) Néanmoins puisque toutes les femmes aux lieux où l’on parle bien, disent "la", et non pas "le", peut-être que l’usage l’emportera sur la Raison, et ce ne sera plus une faute. Pour "les" au pluriel, il ne se dit point, ni par la Raison, ni par l’usage.
Observation : la règle que M. de Vaugelas établit dans cette Remarque est appuyée sur de si fortes raisons que personne ne doit se dispenser de la suivre. Ainsi on ne peut trop s’opposer à l’abus que les femmes font de la particule "la", quand elles l’emploient au lieu de "le", il faut dire absolument dans la phrase proposée, "et moi quand je le suis", c’est-à-dire, quand je suis malade, en supposant que c’est une femme qui parle, et non pas, quand je la suis.
Observations de l’Académie Française sur les remarques de M. de Vaugelas, 1704, Tome I, XXVII.

http://www.siefar.org/la-guerre-des-mot … p;li=art17

Ce n'est pas moi qui ai pris la photo, mais j'en ai vu beaucoup du même tonneau, dans ce fabuleux pays.
A vous de trouver lequel smile
http://www.tomachi.org/Photos/bonjour_bon.jpg



J’espère que le blogueur qui l’a publié m’excusera de l’utiliser ici

glop a écrit:

Si je dis que Madame X a été élue à la présidence du Conseil et qu’elle est donc le deux cent cinquième président du Conseil, on me rétorquera qu’elle n’est pas président mais présidente. Pourtant, ce n’est pas en disant qu’elle est la première présidente que je résoudrai le problème puisque cette nouvelle phrase n’indique plus combien de personnes ont occupé ce poste.

Vous pourriez aussi dire : Pour la 250e présidence du Conseil, Mme X ,a été élue présidente ou encore Mme X a été élue présidente du Conseil, elle est donc le 250e président du Conseil ainsi que la 1re présidente.


Il faudrait, à mon sens, réconcilier les francophones avec la forme neutre qui est indispensable lorsque les genres sont mélangés ; et, pour cela, perdre l’habitude de rabâcher que c’est le masculin qui l’emporte.

yd a écrit:

J'allais suivre, avant d'arriver à la dernière phrase : si l'on dit que le masculin l'emporte, on transpose en l'homme domine, ce qui attise l'accusation de langue sexiste.

C’est bien cette conception qui a été promue à partir de la moitié du 17e (Vaugelas en 1647, Scipion Dupleix en 1651, l’abbé Bouhours en 1675) pour s’imposer définitivement au 18e (Beauzée en 1767). Avant la tendance générale était plutôt l’accord de proximité.

On pourrait aussi perdre l’habitude de dire que le féminin dérive du masculin, qu’il se construit à partir du masculin, et préférer dire que c’est une flexion

Dans ma façon de comprendre la langue française, il est plus juste de dire qu'en français seul le féminin est exclusif, et que tout le reste découle, avec des avantages et des inconvénients, de ce principe de l'exclusivité féminine.

Pas vraiment, -at n’appelle pas de une alors que –ate peut appeler un ou une. Comme quoi le masculin n’est pas totalement non-marqué et le féminin pas totalement marqué.
Si je ne me trompe pas, l'origine de cette théorie vient d'une analyse du russe par Roman Jakobson, ou il avait trouvé :
      Non-marqué = 1 générique, 2 masculins
      Marqué = féminin
Le gros inconvénient de cette analyse c’est que ça peut donner :
      Homme = 1 humain, 2 mâle
      Femme = femelle de l’humain
Ce qui convient parfaitement à celles et ceux qui emploient présidente pour épouse d’un président ou qui envoient des courriers à Madame Pierre Dupont. Mais ça ne colle pas avec couturière…

éponymie a écrit:

Certes : "Cette femme est un bon juge" et "Cette femme est un bel homme". Autant on peut dire ça de toutes les femmes qui font bien leur travail de juge, autant les cas où on peut utiliser la seconde me semble très limités et ne s'appliquent justement pas à des femmes.

Pour moi, dans "Cette femme est un bon juge", juge ne se rapporte plus à un animé, alors que dans "Cette femme est une bonne juge", juge se rapporte à un animé (et même une animée).

.
Dans "Cette femme est un bel homme", c'est plus difficile, homme se rapporte-t-il plus de l'animé ? ou de l'idée d'un animé (l’ humain male) ?...  En tout cas, je comprend qu'une femme c'est travestie en homme...
Dans "la femme est un homme comme les autres" je trouve qu'il y a la même ambiguïté, et c'est tout l’intérêt de cette formule smile
Dans "les droits de l’homme par contre, homme ne se rapporte plus vraiment à un animé, plutôt à une conception, une idée d’une espèce ou d’une classe d’animée. Quelque chose de plus inanimé qu’animé.
Dans "madame le juge", juge ne se rapporte pas à Mme, mais à l’objet juge.
Dans "madame la juge", juge se rapporte à Mme, donc à une animée.

Finalement, le masculin générique (ou généralisant) ne signifirait-il pas plus un inanimé qu’un animé ? ou un entre-deux ?

éponymie a écrit:
éponymie a écrit:

On constate que dans 5 cas sur 6, l'accord dépend uniquement du genre grammatical, donc :

  1. nm : eunuque

  2. nf : femme

  3. nm, nf : enfant

  4. nm, nn : homme

  5. nf, nn : estafette, vigie, girafe

  6. nm, nf, nn, M/F : ministre, juge

Il ne nous reste donc que le sixième cas pour lequel l'accord au masculin peut s'appliquer même si l'animé est femelle (ce qui le distingue du troisième cas).

Une simplification :

  1. nm : eunuque, cerf, bœuf, taureau, mouton, bélier, lionceau

  2. nf : femme, biche, génisse, brebis, lionne

  3. nm, nf : enfant

  4. nm, n : homme, zèbre, lion

  5. nf, n : estafette, vigie, girafe, vache

  6. nm, nf, M : ministre, juge

Je récapitule :

  • nm : (nom de) genre masculin

  • nf : (nom de) genre féminin

  • n : neutre, représente un animé mâle ou femelle, sans influence sur l'accord au masculin ou au féminin

  • M : neutre non neutre, représente un animé mâle ou femelle, l'accord au masculin peut s'imposer sur le  féminin

Neutre non-neutre...  (-_-; )   

Il me semble que les numéros 4 (homme, zèbre, lion) et 6 (ministre, juge) sont très proche, utilisation du masculin comme générique, qui peut aussi être appliqué au numéro 3

greg a écrit:
Ylou a écrit:

Candidat est neutre. Encore une fois : tant mieux.

Le nom candidat est sémantiquement de genre antiféminin, en langue, avant emploi en discours.
En discours, en aval de la langue, son genre sémantique est soit le neutre soit le masculin :

Ce ne serait pas plutôt inverse, candidat est masculin, c’est seulement suivant le contexte qu’il marquera le générique.

Sylvie est un excellent candidat à ce poste → neutre sémantique

Bien que cette construction soit acceptée, au nom du masculin générique, elle n’est pas très naturelle. Il y a un problème de correspondance entre le féminin du prénom et la marque masculine –at de candidat, ce qui est gênant même pour un enfant* de 3 ans.

*ici aussi, masculin générique



glop a écrit:

C’est l’article qui indique le genre de ces mots.
(…)
De plus, j’ai constaté qu’un aspect important du « problème » n’est jamais abordé ; c’est l’absence de marque spécifique du genre masculin en français.
(…)
J’espère que nous n’en arriverons pas là et je reste persuadé que la meilleure chose à faire aujourd'hui est de perdre l’habitude de définir comme masculins les mots écrits sans marquer leur genre alors que cette forme est en réalité polyvalente.

Excusez-moi mais ce n’est pas totalement juste. Les marques du masculin existent en français.
Ce n’est pas seulement l’article qui indique le genre d’un mot, les mots bien souvent portent en eux les indices de leurs genres. Les finales en –ot, -at, -isme par exemple vont toujours appeler un un.
L’habitude qu’il faudrait pas prendre, c’est de définir par neutre, non-féminin, non-marqué une utilisation du masculin (le genre soi-disant le plus noble) comme générique.

yd a écrit:

Il y a probablement eu un recul au XIXe, mais il faut se méfier car c'est un siècle très différent du XXe, très contradictoire et très contrasté par rapport au XXe. Le Moyen-âge avait connu les escrivaines, avec quel bonheur, je n'en sais rien ; le mot fut perdu, mais il n'est pas dit que ce fut au XIXe, et il revient maintenant tout doucement

.
Moi j’aurais dis une apogée mais bon… Le 20e aussi très contrasté.
Le moyen âge a aussi connu autrice, amatrice et présidente (mais pas actrice). Ses mots ne se sont pas « perdus » tout seuls, ils ont été écartés des dictionnaires à partir de la fin du 17e avec le 1er dictionnaire de l’académie.

La présidente, ça viendra ; mais on a eu tort de vouloir passer le féminin en force, ce qui ne peut que retarder l'échéance.

Passer en force !!! Présidente dans le sens « celle qui préside » est attesté depuis le moyen-âge ! Et apparais aussi dans la 8e édition du dico de l’académie. Si celle qui préside une association peut être appelée une présidente, pourquoi celle qui préside une assemblée nationale ou un Etat ne pourrait-elle pas l’être ? Pas’que ce n’est pas dans un dico qui décrit les usages d’une époque où c’était inaccessible aux femmes ? Et surtout circonscrire l’usage du féminin à des postes moins "prestigieux" que la présidence d’une assemblée nationale ou d’un Etat, n’est-ce pas un tantinet sexiste ?

P'tit prof a écrit:

Ce n'est pas la langue qui est sexiste, ce sont ses usagers.

Et comme il n’y a pas de langue sans usagers…

Notre discussion repose sur une base fausse : considérer qu'il manque des féminins  en français, et vouloir en créer à toutes forces.

La base fausse c’est de considérer qu’il n’y a pas, et en aucune façon, de masculin, mais seulement un "non-marqué" strictement égal au neutre et de prétendre qu’il n’y a aucun lien, en aucune façon, entre genres grammaticaux est sexe.
N’importe quel enfant de 6 ans sait que les suffixes –eur, –ien, -ais appellent un un, et que –euse, -trice, -ienne, -aise appellent un une.
A la limite les mots vraiment grammaticalement neutre appellent un ou(inclusif) une, comme élève, enfant, le suffixe -iste, etc.

Pour reprendre votre exemple : boulanger, boulangeur, boulangeuse.

Tiens, après avoir soutenu que auteur est parfaitement neutre, vous nous faites un masculin en –eur !

glop a écrit:

Pourtant, c’est le souci de distinction entre adjectif et substantif qui m’incite à prendre mes distances avec certains mots malencontreusement féminisés.

C’est le principe des noms de métier, ainsi que des gentilés, etc. ils sont autant des substantifs que des adjectifs.

Bonjour,

Sur wiki il y a aussi :
Le mot képi est emprunté à l'alémanique Käppi. C'est un diminutif de l'allemand Kappe, « chapeau », lui-même emprunté (viiie siècle) au latin cappa « manteau à capuchon » d'où découleront la cape, la chape, etc.L'artisan qui fait des képis a reçu le nom de Képissier.

P'tit prof a écrit:

Si je devais le dire, ce serait plutôt : Vous n'avez pas torT, mais pour moi vous avez tort, seulement cela me fatigue de le répéter, derechef, iterum et da capo.

Désole pour la faute d’inattention. Que vous trouviez que j’ai tort n’implique pas que vous ayez raison, ni n’enlève l’impression de goujaterie de votre formulation.

yd a écrit:

Le XIXe siècle aurait donc été incorrigiblement sexiste pour n'avoir pas dès cette époque nommé colonelle une femme probablement introuvable dans le monde avant la Seconde Guerre mondiale. La seule opinion qui pourrait tirer argument de cette affirmation serait celle qui dénierait tout sexisme à la langue du XIXe siècle.

C’est parce que la société considérait que la place d’une femme digne de ce nom était incompatible avec certaines activités que par exemple le TLFi n’enregistre à l’entrée du substantif présidente seulement la définition épouse d’un président.
Dire, aujourd’hui, Mme le président, n’est pas spécialement suivre la linguistique du français, c’est surtout suivre les habitudes sociolinguistiques d'époques qui, considéraient, au pire, que les femmes n’avaient pas les capacités de l'être, au mieux, qu’elle n’avaient pas à se mêler d’affaire d’homme.

Petit florilège :
« Eminemment discontinues, elles se plieront difficilement au métier de l’homme politique ; ni elles ne tiendront à l’exercer » Maurice Hauriou sociologue (3e république)

« Déjà la vue du corps féminin nous apprend que la femme n’est pas faite pour les grands travaux ni intellectuels ni physiques » Arthur Schopenhauer

« Les occupations intellectuelles trop assidues, trop abstraites produisent des aménorrhées, de l’hystérisme, du névrosisme. N’oublions pas que l’adjectif « hystérique » vient  « d’utérus » Cesare Lombroso phrénologue

«Les mots qui manquent [...] sont en général des réticences d'une raison et d'une justesse exquises, dont notre langue  surtout a le secret, des exemples de sage économie et non des marques de pauvreté [...] l'absence du mot enseigne l'inanité ou l'absurdité de la chose [...] c'est précisément lorsqu'il s'agit d'exprimer une femme qui compose de la musique, de la peinture, de l'architecture, de la poésie, de la sculpture ou de la littérature, que la langue est tout à coup frappée de mutisme et d'impuissance !... Ce n'est point un hasard, mais un fait-exprès de la grammaire française, la plus judicieuse, la plus intellectuelle, la plus philosophiques des grammaires. » Emile Deschamps

« Les femmes cherchent un féminin à « auteur » : il y a « bas-bleu ». c’est très joli, et ça dit tout. A moins qu’elles n’aiment mieux « plagiaire » ou « écrivaine ».  Jules Renard

«[…] les femmes qui écrivent ne sont plus des femmes. Ce sont des hommes, — du moins de prétention, — et manqués ! Ce sont des Bas-bleus. » Barbey d'Aurevilly

« Si je veux observer la loi des contrastes, qui gouverne l'ordre moral et l'ordre physique, je suis obligé de ranger dans la classe des femmes dangereuses aux gens de lettres, la femme honnête, le bas-bleu et l’actrice ; — la femme honnête, parce qu’elle appartient nécessairement à deux hommes et qu'elle est une médiocre pâture pour l'âme despotique d'un poëte ; le bas-bleu, parce que c'est un homme manqué ; — l’actrice, parce qu’elle est frottée de littérature et qu’elle parle argot, — bref, parce que ce n'est pas une femme dans toute l'acception du mot, — le public lui étant une chose plus précieuse que l’amour. » Baudelaire

P'tit prof a écrit:

Poire trop mâchée n'a plus de goût...
Continuez seul puisque ça vous amuse tant...

Ça doit votre façon (assez spéciale) de dire « vous n’avez pas tord » .
(et encore je suis gentil)

greg a écrit:

Notre langue réserve toujours des surprises.

C’est pas faux smile

BakaGaijin a écrit:

Quand on parle d’êtres humains, on accorde avec le genre sémantique. Surtout si on ne parle que d’1 seul être humain, nommément de surcroit.


    la victime, Monsieur Dupont, a été retrouvée noyée
     Monsieur Dupont, la victime, a été retrouvé noyé
     
     le témoin, Madame Durand, a été autorisé à déposer
     Madame Durand, le témoin, a été autorisée à déposer

Et c’est vrai que j’ai oublié de rappeler que je ne parlais que des noms de métier, de loisir, etc. et des gentilés...
Dans ces cas aussi il y a surement 4 ou 5 mots irréguliers, mais ce n’est pas sûr que ce soit à chaque fois dû à une impossibilité intrinsèque à la langue, et auteur ne fait de toute façon pas partie de ceux-là.

lol

P'tit prof a écrit:
BakaGaijin a écrit:

En parlant d’un inanimé (forcement sémantiquement neutre), c’est vrai, on accorde avec le genre grammatical

Quand on parle d’êtres humains, on accorde avec le genre sémantique. Surtout si on ne parle que d’1 seul être humain, nommément de surcroit.

Tiens, c'est nouveau, ça : le genre  grammatical lié au sexe ! greg vous dira que non.

Prenons 2 mots grammaticalement neutres, père et mère :
  Père est blond tandis que mère est brune.
  Père est content, mais mère n’est pas contente.

Vous vous basez sur quoi pour accorder ? Leurs haleines ?

Tandis qu'il est courtois de l'appeler par son prénom, prénom qui n'est pas sa signature.

Ce n’est pas non plus spécialement très discourtois, son prénom fait partie de son identité...

Madame Hustvedt ne veut pas que l'on souligne le fait qu'elle est une femme !

Et au moins, je ne souligne pas le fait qu’elle est une femme avec un Madame. wink

Bonjour,

Son successeur, Jacques Lacipière, fit appel à l’architecte Alberto Balli pour rafraîchir le décor précédent – « refroidir », diront certains – en reprenant le nom initial de l’établissement qui avait eu tant de succès.

Ici rafraichir aurait plutôt le sens de donnée un coup de neuf. Pour donner une image, c’est comme la remasterisation d’un disque vinyle vers un CD, où l’on efface les imperfections, là aussi certain trouve que le son est plus froid (ou moins chaud) sur un CD (ou mp3) que sur un vinyle.

P'tit prof a écrit:

Vous ne faites pas l'effort d'entre dans mon raisonnement, et le vôtre est hors sujet.

J’ai envie de vous dire la même chose.

Le fonctionnement du français, justement, Protagoras, n'implique pas d'accorder au féminin les noms neutres : à genre neutre, forme non marquée des adjectifs.

(0_0)

En parlant d’un inanimé (forcement sémantiquement neutre), c’est vrai, on accorde avec le genre grammatical :
une habitude suédoise / un fauteuil suédois

Mais, ici, vous ne parlez pas d’un inanimé !

Quand on parle d’êtres humains, on accorde avec le genre sémantique. Surtout si on ne parle que d’1 seul être humain, nommément de surcroit.
exemple avec le parfaitement neutre (même étymologiquement) karatéka :
John, karatéka américain / Mary, karatéka américaine
Karatéka prend le genre sémantique de la personne qu’il désigne.

Il en va de même avec Siri, auteur américaine, ne pas le faire serait discourtois.

P'tit prof a écrit:

BakaGaijn, elle  est bien bonne, en effet, et vous vous vous êtes surpassé ! Sophismes, paralogismes en rafale, feinte incompréhension, bravo ! C'est tout un art de se faire passer pour un âne bâté.
Je formulerai cependant une légère critique : on ne rit jamais de ses propres blagues, cela fait prétentieux.

Tiens ! Nouvelle étape, les noms d’oiseaux !
Chapitre 63 de l’art d’avoir raison… vous n’avez plus d’argument, devenez désobligeant...

P'tit prof a écrit:

Effet similaire ? Madame Hustvedt ne veut pas être qualifiée de woman-writer. En la qualifiant d'auteure, américaine de surcroit, en soulignant doublement qu'elle est femme, c'est vous qui créez l'effet similaire.

Le français n'est pas l'anglais ! Je ne souligne rien, je ne crée rien, j’accorde. Je ne fais que suivre le fonctionnement du français (notez que mes remarques ne portaient que sur américain et un).
Vous ne pouvez pas faire de Siri, auteur américaine (ni Siri, autrice américaine) le strict équivalent de Siri, american woman-writer et inversement.


Vous transcrivez la forme, vous n’adaptez pas le fond.
Avec woman-writer l’anglais indique quelque chose qui n’a pas a l’être, et en français vous n’indiquez pas quelque-chose qui devrait l’être.

lol

P'tit prof a écrit:

Première entourloupette : une synecdoque (à moins qu'il ne s'agisse d'une métonymie) transfère à la langue un trait qui ne concerne que ses utilisateurs.

La cause inexistante, c'est le prétendu sexisme de la langue. La conséquence inexistante, c'est la prétendue absence de neutre en français.

Quand les utilisateurs et les utilisatrices l’utilisent de façon sexiste, elle l’est.
Je nie qu’en parlant d’une personne en particulier un gentilé, par exemple, puisse être neutre.

Troisième entourloupette : réduire la question aux seuls noms de métier, et lier la présence d'un dérivé féminin à la reconnaissance par la langue (ainsi douée d'autonomie...) d'une équivalence des fonctions.

Vous semblez oublier que les noms de métier, loisir, etc. fonctionnent de la même façon que les gentilés. Donc oui, ils se distinguent d’autres noms (des noms de meuble par ex.).


Historiquement parlant, la boulangère ne fait pas le pain

 
Ah bon !! pourtant Celle qui fabrique et vend le pain
Et pour auteur

la bouchère ne tue pas les bêtes...

En 2015 les bouchers non plus.


Certes, la chevaleresse combat, la demanderesse este en justice, mais la colonelle ne commande pas un régiment !

Et pourquoi cela ne pourrait en aucun cas devenir possible ? Pas’qu’un utilisateur sexiste du 19e de langue en a décidé ainsi ?



Ce n'est pas la langue française qui admet que hommes  et femmes puissent exercer le même métier, c'est la société... et  encore... Jusque dans les années trente une agrégée n'était pas le féminin d'un agrégé  il existait deux concours distincts, le masculin et le féminin, et les épreuve du concours masculin étaient plus difficiles que celles  du concours masculin.
Ce parallélisme des formes ne sous-entendait donc aucune équivalence de  fonction...

Désole, je ne vis pas en 1930. Époque pas du tout sexiste pour le coup !!



Bouquet final, préparé par ce qui précède et magnifique paralogisme : il faut comprendre qu'en usant du mot auteur, parfaitement neutre, totalement non marqué, convenant donc aux femmes comme aux hommes j'exclus les femmes ! A la base de ce raisonnement la prémice sexiste qu'un auteur ne saurait être qu'un homme...

Faudrait déjà que prouviez que un auteur soit parfaitement neutre quand il désigne un être humain en particulier. Et que vous arrêtiez de vous baser uniquement sur des exemples qui sentent bon le sexisme de la société française du 19e

Le raisonnement sexiste, c'est de faire des  femmes une catégorie séparée

Que voulez-vous, le français est une langue sexiste, et on ne peut rien y faire grand-chose.
Comme c’est une langue sexiste, dans le cadre des noms de métier, etc., et surtout parlant de quelqu’un en particulier, il n’existe pas de genre neutre.
Par contre, en ayant à chaque fois une forme masculine et une forme féminine, le français reconnait qu’un homme ou qu’une femme puisse faire le même métier.
Mais, quand vous écrivez, Madame Hustvedt est un auteur anglophone, vous excluez les femmes du métier d’auteur.

Se faisant, vous créez un effet similaire au woman writer qui insupporte Siri Hustvedt.

P'tit prof a écrit:

Ce  que moi je trouve bizarre c'est de préciser que Marie est l'épouse de Pierre... Fallait trouver un meilleur exemple !

Je n’ai fait que reprendre votre construction, ce n’est pas sur moi qu’il faut le jeter (Pierre).

Madme Hustvedt ne veut pas être rangée dans une catégorie à part, les-dames-qui-écrivent. Elle écrit, point. Une personne qui écrit est un auteur, point. Madame Hustvedt est un auteur anglophone, et toc.

Dire qu’elle est autrice américaine/auteure américaine/auteur américaine, la mettrait dans une autre catégorie que auteur de nationalité américaine !

Si c’est pas une façon de penser bien sexiste ça !!!

P'tit prof a écrit:

Si j'ai préféré la forme non marquée à la forme marquée du féminin, c'est par respect pour madame Hustvedt dont je venais de rappeler qu'elle refuse la qualification de woman writer. C'eût été offensant pour  elle  de la mettre au féminin... et  totalement illogique !

Ce qui eût été offensant pour elle c’est auteur femme/écrivain femme (dénomination malvenue aussi en français), mais je ne vois pas en quoi elle serait offensée d’être américaine, romancière ou auteure/autrice/auteuse.

C'est toute la beauté des épicènes : masculins, féminins... ou neutres, à volonté.

Je reste sceptique… des énoncés comme :

   Marie, pianiste français (et épouse de Pierre…)
   Marie, élève français (et épouse de Pierre…)
ou
   Dans l’interview de l’élève français (et épouse de Pierre), Marie….

me paraissent franchement bizarres.

Ylou a écrit:

Je peux formuler sans réticence : La victime portait des moustaches.
J'ai du mal à formuler (moi, mais peut-être pas quelqu'un d'autre) : C'est une victime moustachue.

Si la victime est une femme qui porte la moustache... pourquoi pas smile

On dira : c'est une belle fripouille et jamais c'est un beau fripouille
La vedette de la soirée est monsieur Untel. Il ne vient à l'idée de personne de choisir de changer l'article : le vedette...Alors pourquoi le fait-on avec professeur?

Peut-être pas'que professeur est un nom de métier, à la différence de victime, fripouille, vedette etc.

P'tit prof a écrit:

Peut-être parce que prof professeur ingénieur proviseur dirlo censeur sont des neutres avant d'être des masculins.
Ce sont de parfaits antiféminins — sans sexisme aucun.

Exactement.
Pourquoi vouloir mettre au féminin des termes qui ne sont pas au masculin ?

Il m'est tombé une fois sous les yeux une interview de  Siri Hustvedt, auteur américain (et épouse de Paul Auster...)  où  elle refusait énergiquement d'être dite femme auteur (woman writer en V.O.), attendu qu'on ne dit pas homme auteur (man writer en V.O.).
Dédié à tous les féminiseurs compulsifs.

On n'a pas dit neutre, on a dit épicène !
un épicène peut s'accorder au féminin ou au masculin, selon le sens.

Incompréhensible !
Si « auteur » n’est pas masculin, pourquoi écrivez-vous « auteur américain » en parlant d’une Américaine !
Si « auteur » est épicène, pourquoi écrivez-vous « auteur américain » en parlant d’une Américaine !

Le grand malentendu des féminiseurs, c'est qu'ils confondent allègrement genre grammatical et sexe des personnes. En vertu de cette confusion, ils dénaturent artificiellement les mots.

Le grand malentendu ne semble pas être seulement chez vos féminiseurs...

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(3 réponses, dans Pratiques linguistiques)

Bonjour/Bonsoir,

András a écrit:

Pour dire "c'est louche" en verlan j'opte pour deux sortes de prononciation : c'est chelou et c'est ch'lou.

Tiens ! il me semble ne jamais avoir entendu, ou prononcé ch’lou… par contre, je prononce (et entend) souvent une variante où la dernière voyelle est remplacé par un /s/ (ça pourrait s’écrire cheulse).

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(40 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Bonjour/Bonsoir,

Roméo31 a écrit:

Le subj. ne serait pas lié à l'existence d'un doute (entre autres)  ? Je crois que ous ramez complètement à contre-courant !  Voyez, parmi tant d'autres opinions de grammairiens, celle de Cellard, dans Le subjonctif, chez Duculot.

Pas spécialement ! on peut exprimer un doute sans utilise le subjonctif, et utiliser le subjonctif sans exprimer un doute.

Ylou a écrit:

A quoi sert réellement le subjonctif?

Tous ceci me fait penser à ce passage de Danielle Leeman-Bouix dans « Les fautes de français existent-elles », que je trouve assez pertinent :

« D’où le soupçon : le subjonctif est-il correctement défini par les grammaires ? (…) Comparons les deux phrases :

_J’espère que tu réussis ta vie
_Je souhaite que tu réussisses ta vie.

Le regard porté sur l’évènement est-il exactement semblable selon que l’on dit J’espère ou Je souhaite ? Non : dire Je souhaite laisse entièrement et également possibles ta réussite et ta non-réussite ; en revanche, l’espoir repose sur une probabilité, une certitude, si minime soit-elle : quelque chose existe qui me permet d’espérer ; la balance n’est alors pas égale entre les deux possibilités, elle penche – ne serait-ce que très légèrement – en faveur de l’hypothèse de la réussite. Ce qui distingue, donc, les deux modes, c’est que le subjonctif pose à égalité les éventualités que l’évènement se produise et ne se produise pas, tandis que l’indicatif l’établit comme probable ou certain.  Dans :

_Je veux que Paul vienne

la venue de Paul est entièrement indéterminée, en ce sens qu’il existe autant de chance qu’il vienne que de chance qu’il ne vienne pas : Je veux ne permet pas de faire pencher la balance d’un cote ou de l’autre. En revanche :

_Je pense qu’il viendra

témoigne d’un choix en faveur de l’hypothèse positive : la venue est considérée comme probable. Et la certitude totale, qui exclut – toujours dans la pensée de celui qui parle – la possibilité que Paul ne vienne pas, est illustrée par des phrases comme :

_Je sais que Paul viendra.

Dans :

_Il est fâcheux que tu sois là
_Je m’étonne que tu sois là
_Je regrette que tu sois là

la subordonnée exprime un fait bien réel ; mais, pour porter un jugement, le locuteur doit se placer dans la situation (mentale) ou les deux possibilités sont également envisageables : ce qui me permet de regretter ta présence, c’est d’imaginer ton absence et de comparer l’effet produit par ta présence et ton absence. De même, dans :

_J’ai dîné bien que Paul m’ait quittée

la subordonnée s’oppose à la principale parce que l’on s’attend à ce que le départ de Paul me coupe l’appétit ; c’est-à-dire que, là encore, deux possibilités sont également envisagées (quoique l’on sache l’une démentie par les faits). »

Morphologiquement l’indicatif exprimerait seulement le temps (et la personne), alors que le subjonctif servirait à exprimer, comment dire, qu’il y ait une autre, voire plusieurs, possibilité(s), qu’il y ait autre chose…
Par ex. entre

_Je pense que ce plat n’est pas bon
_Je ne pense pas que ce plat soit bon

dans la 1re on exprime la négation de bon, dans la 2nd une autre possibilité
ou encore avec :

greg a écrit:

Quelle différence d'ordre mental perçois-tu entre : c'est la seule solution que nous ayons et : c'est la seule solution que nous avons ?

Pour moi dans la 1re l’emploi du subjonctif indique que plusieurs solutions ont été envisagées. Dans la 2nd l’indicatif indique seulement qu’il n’y a qu’1 solution, que d’autres solutions aient été envisagées ou non n’est pas exprimé.

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(2 réponses, dans Pratiques linguistiques)

lol ni l'un ni l'autre...  je devrais même faire attention si jamais je voyage dans cette région (vu les définitions qu'en donne wiki)

glop a écrit:

Merci pour vos réponses.

Si je comprends bien, l'action de mixer ou de mouliner des légumes permet donc d'obtenir une mixture, mais je ne sais toujours pas ce que l'action de mixer des prises de sons ou des images (autrement dit le mixage) permet d'obtenir.

Bonjour,
Pour moi c'est l'action qui est différente, le moulin écrase les légumes, le mixeur les coupes.
Mixer de la vidéo ou du son, c'est les couper en morceaux pour les réarranger (donc les mélanger)...

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(53 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Bonjour,

Pour répondre à la question "qu'est ce qu'un mot", on peut ce demander ce qui n'est pas un mot.
Par exemple, il me semble que les affixes ne sont pas considérés comme des mots

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(257 réponses, dans Réflexions linguistiques)

Bonjour,
Il y a quelques trucs qui me chafouine dans vos propositions.
Si vos "ɷ" et "ʚ" remplace efficacement les "ou" et "eu / œu".Je trouve qu’il y a un problème avec votre "ɷa" qui remplacerait "oi" et les "eɷe" ou "aɷ" pour /o/.
La diphtongue "oi" peut être décomposée soit en "oua" soit en "oa". Dans "roi" j'entend plus "roa" que "roua". Le cris du corbeau "croâ" ressemble beaucoup a la "croix".

Pour les "eɷe" ou "aɷ", la transcription étant beaucoup trop éloigné de la prononciation en Francilien moderne, cela rend la lecture (et l’écriture) moins facile.

Et apparemment il en est de même avec "ɷa", puisque même vous écrivez des "ɷe" a la place de "ɷa"
Ex :

Ma proposition est de pɷvɷer (et non devɷer absolument !) noter tɷt timbre qui pʚt être maintenu, c'est-à-dire tɷte vɷeyelle pure, par un signe unique.

Sɷeyons modeste. Il y a une nécessaire continuité à respecter. Les changements que je propose sont déjà absolument considérables.
Ne pas en rajɷter est question de sagesse.
Et puis, laissons des choses à faire pɷr les générations suivantes.

Justement ne serait-il pas plus sage de laisser la nouvelle lettre "ɷ" hors des "oi", "eau" et "au"  ?

vh a écrit:

Les Américains et Canadiens qui conduisent à l'étranger peuvent avoir de gros problèmes.

Cela me fait penser à ce passage de "La cle des gestes" de Desmond Morris : "Le mouvement obscène du pouce, toujours en vigueur en Sardaigne, est facilement pris pour un signe amical du pouce dresse ou celui des auto-stoppeurs. En Sardaigne, cela veut "assieds-toi la-dessus", ce qui pourrait causer des surprises aux auto-stoppeurs etranger non prevenus."

Alco a écrit:

Bonjour à tous,
je me pose des questions sur les deux expressions « bras d'honneur » et « doigt d'honneur ». Où se situe l'honneur ? Il me semble plutôt que ces gestes n'honorent pas vraiment ceux qui les exécutent...

Il s'agit moins d'honneur que d'honorer

Ces "gestes obscènes" ne sont pas vraiment signe d'une quelconque décadence. Leurs origines se perdent même dans la nuit des temps... la première mention du geste appelé "doigt d'honneur" remonte à la Rome antique.

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(28 réponses, dans Pratiques linguistiques)

Abel Boyer a écrit:
lardenais a écrit:

On voit de plus en plus de slogans publicitaires en anglais, de noms de produits en anglais, de noms d'associations du style Saint-Machin sporting club, des enseignes de boutiques en anglais (pas toujours bien orthodoxe, et avec de grosses sottises qui doivent choquer les anglophones).

Mon œil a été attiré ce matin par l'affiche de promotion du magasin de mon quartier "Sushi Shop" :
http://img4.hostingpics.net/pics/816287sushishop.jpg
L'offre Christmas et la lunch box ! Ce dernier est peut-être dû à l'influence du film The lunchbox, laissé sous ce titre en France alors qu'il est sorti sous le titre Saveurs indiennes au Canada.
Ce magasin "Sushi Shop" voisine d'ailleurs avec "The King Burger" et un fleuriste "Happy". Un peu plus loin, un "Natur'House".

Cuisine indienne... et sushi... curieux mélange :-)
L'influence viendrait peut-être du bentô? Bien qu'il me semble que cette chaine de resto (qui se veut haut de gamme) s'inspire plus de Los Angeles que de Tokyo.

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(92 réponses, dans Promotion linguistique)

P'tit prof a écrit:

M'enfin...
C'est-quoi-t'est-ce, cette dent bleue ? Quel est le lien entre le manque d'hygiène buccale et les TICE ? Quelqu'un peut me faire un dessin ?

En gros,un système de communication radio entre des appareils numériques, pour qu'ils puissent papoter entre eux et former un réseau.

oliglesias a écrit:

Et même si "pourriel" comme création me semble fort judicieux, rien ne me fera dire autre chose que "spam" aujourd'hui. Peut-être que les générations futures diront "pourriel".

Moi aussi. Surtout que c'est associé à ça
http://wiki.p2pu.org/f/1290072299/spam_can_open.jpg

Un truc pas vraiment désirable, et qu'on n'a pas vraiment envie d'ouvrir.

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