Avant d'aller à l'école il faut manger, et avant de manger il faut récolter.
Ceci explique qu'aux époques où les choses étaient encore à l'endroit, quand un paysan disait qu'il avait besoin de ses enfants, l'école lui foutait la paix.
Encore dans les années 60, qui plus est dans un milieu urbain, dans le primaire mes professeurs se lamentaient - on les comprend - mais sans protester, parce que beaucoup d'élèves manquaient le premier mois à cause des vendanges : c'était récurrent, pour employer un mot à la mode.
J'attends de voir si je serai contredit sur mon message précédent, concernant les corrections entre 1887 et 1987. Mais reconnaissez que le fait de n'avoir voulu examiner que les seuls correctifs au bénéfice de 1987 contre 1887 n'a pu venir que de l'inculture volant au secours de l'inculture, non ?
J'allais de moi-même apporter un correctif à mon résumé, forcément très imparfait, parce que le grand bonheur de ma grand-mère maternelle, qui ne parlait que le français, était de discuter des heures durant avec les montagnards et paysans de Saint-Gervais : c'était dans l'entre-deux-guerres, et donc dès cette époque, les paysans d'une des dernières régions à être devenue française savaient causer sans peine en français. Peut-être, me direz-vous, que la pratique du français dans cette région avait été bien plus ancienne que son rattachement à la France : je suis un ignorant sur cette question. Mais sauf dans cette dernière hypothèse, chapeau à l'école de ces époques, d'une manière. Alors comment écrivaient-ils le français, voilà ce que je ne sais pas : c'était déjà très bien de le bien entendre et de le bien parler.
Si les instituteurs s'étaient donné la priorité à l'enseignement de la langue orale, à mon avis ils avaient bien vu : ceci pourrait expliquer les difficultés en orthographe dans la correspondance de nos poilus. À mon avis en leurs temps on voyait mieux l'ordre des priorités, là était sur nos temps à nous leur grande supériorité.