Bonjour,
Ce sujet de discussion semble dater un peu. Cela dit, le thème me tient à coeur et je tiens à faire part de mon désaccord profond.
Voici donc la réponse "toute faite" que l'on un peu partout ailleurs sur le net et bien sûr dans tout bon ouvrage traitant de la grammaire française ( aussi bien les ouvrages "spécialisés" que les grammaire de 6ème ) :
Les verbes impersonnels ou employés impersonnellement sont accompagnés du pronom il, parfois ce, que la tradition appelle sujet apparent, par opposition au sujet réel (ou logique), qui répondrait à la question qu'est-ce qui...?
Ce découpage est d'après moi illogique. Il résulte d'une longue tradition grammaticale pas très rigoureuse. La linguistique étant une science relativement récente, les outils qu'elle a apporté sont encore très mal intégrés à la bonne grammaire d'école qui ne fait que ressasser les mêmes schémas depuis des années.
Du sujet
La fonction d'un groupe de mots dans la phrase n'est pas de répondre à une question, mais d'apporter un élément dans sa construction :
- le sujet du verbe indique l'auteur de l'action
- le COD ce sur quoi porte l'action
Et bien non !!! Certainement pas !!!
Anne lave la vaiselle.
Dans ce cas ci Anne agit effectivement : elle tiens le rôle de l'agent.
Anne a peur du chien.
Anne fait elle quelque chose ici ? Non, on serait même tenté de dire qu'elle subit. Plus précisément, elle ressent qqch vis à vis d'un élément extérieur. Elle tiens le rôle d'expérient.
Anne subit les coups de son mari ivre.
La pauvre Anne agit encore moins ici : elle remplie complétement le rôle de patient.
Anne me manque beaucoup.
Cette fois ci ce n'est plus Anne qui ressent, c'est moi vis-à-vis d'elle. Anne tiens le rôle du stimulus.
Ce que l'on constate dans ces 4 phrases, c'est qu'Anne en est systématiquement le sujet. Mais qu'elle n'agit que dans la 1ere. On notera par ailleurs qu'aucune de mes phrases n'utilise de passif. Donc même avec la voix active le sujet n'est pas nécessairement celui qui agit. En faite ce fait est tellement fréquent que c'en est presque une hérésie de continuer à lire dans les livres de grammaire que le sujet est "celui qui agit".
Syntaxe, morphologie, sémantique, discours
Une phrase peut s'analyser à de multiple niveau. On peut notamment en voir 4 :
- la syntaxe c'est l'ensemble des règles de construction qui permettent dans une langue donnée de constituer des phrases en assignat à chaque mot une fonction particulière ;
- la morphologie est souvent assez liée à la syntaxe, elle traite de la forme prise par les mots pour assurer les fonctions qu'ils acquièrent dans une phrase donné (les déclinaisons sont un exemple ) ;
- la sémantique est l'analyse du sens de la phrase ;
- le discours est l'analyse de l'échange d'information que constitue la phrase dans un contexte locuteur / interlocuteur donné.
Malheureusement comme ce genre de découpage reste récent, longtemps les notions de chaque niveau sont restés indistinctes. C'est extrèmement vrai pour la notion de sujet, notion fourre-tout par excellence.
De nos jour on se met généralement d'accord pour dire que le sujet doit rester une notion syntaxique (ou morpho-syntaxique).
En français c'est la fonction adoptée par le syntagme nominale qui provoque l'accord en nombre et en personne du verbe principale. Par ailleurs il se trouve très fréquemment devant le verbe en question.
L'individu qui agit (volontairement) correspond à la notion sémantique d'agent. On peut trouver plein d'exemples dans lesquels l'agent n'est pas exprimé par le sujet.
Sujet apparent ou réel ?
Avec ces éléments on s'aperçoit rapidement que la distinction "Sujet apparent / sujet réel" est mal fichu.
il coulait une eau saumâtre de ce mur
Il n'y a qu'un sujet dans la phrase c'est "il". Peu importe qui fait quoi. Peu importe si "il" représente qqn ou qqch. Si l'on parle de sujet on parle de syntaxe, PAS de sens !
Et "une eau saumâtre" alors ? quel est sa fonction ? Et bien il me semble que la meilleur approche effectivement un COD.
D'ailleurs ce syntagme possède des propriétés du COD. En passant par un pronom :
Il en coulait de ce mur.
Hors "en" assume classiquement en tant que pronom soit la fonction de COD indéterminé, soit la fonction de COI introduit par la proposition "de".
Dans la phrase :
Une eau saumâtre coulait de ce mur
"une eau saumâtre" est effectivement bien sujet mais ça ne change rien. Ce sont deux phrases syntaxiquement distinctes, même si sémantiquement équivalentes !
Les phrases :
a) On casse la branche.
b) La branche casse.
sont sémantiquement (presque) équivalente. Pourtant "la branche" est COD dans a) et sujet dans b) . Elle par contre patient dans les deux.
Fin de mon coup de gueule 
Evidemment vous avez le droit de ne pas être d'accord.