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Le forum d'ABC de la langue française

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Revue du sujet (plus récents en tête)

44

Pierre Félix Louis s’est offert un Ÿ pour devenir l’écrivain Pierre Louÿs...

43

Zarg en vadrouille a écrit:

Bref passage doublé d'un pinaillage : n'écrit-on pas "icône" s'agissant d'imagerie religieuse et "icone" (sans accent circonflexe) quand il s'agit d'informatique ?

Le Petit Robert donne pour cette acception (quand il s'agit d'informatique) icone (sans circonflexe et n. m.) - mais ajoute que la récommandation officielle serait une icône (avec circonflexe et n. f.).

En plus, dans son acception du domaine linguistique (ce qui est appellé symbole chez Saussure et désigne un signe qui a une similitude avec son référent, par ex. une onomatopée), le TLFi met un chapeau à icone, le Petit Robert pas...

...le chaos parfait. big_smile

42

piotr a écrit:

Ça le fait souvent quand je "rafraîchis" l'affichage (icône Actualiser).

Bref passage doublé d'un pinaillage : n'écrit-on pas "icône" s'agissant d'imagerie religieuse et "icone" (sans accent circonflexe) quand il s'agit d'informatique ?

(message déplacé et fusionné -gb)

41

Bonjour,

Perkele a écrit:

Nous pouvons en toute bonne conscience et avec la bénédiction de l'Académie, employer le mot icône au féminin et avec son accent circonflexe dans les deux acceptions.

J'ai bon ?

Ben je dirais que oui ! smile

Cordialement,
O.N.

40

Olso a écrit:

Pendant qu'en Russie, les foules défilent de nouveau devant leurs icônes en se signant de la main gauche...

Vous avez dû voir une image inversée, cher Olso wink


Donc si je résume : le sens premier d'icône est image en général (représentation). Même s'il a pu prendre, pendant en temps, en français le sens spécialisé d'image pieuse, il peut tout à fait s'étendre à un deuxième sens (lié à la représentation) sans pour autant changer de genre ou perdre don accent circonflexe.

De surcroit, en 1998, la Commission générale de terminologie mettait un terme au flottement en retenant le nom féminin « icône » dans le domaine de l'informatique et en refusant la forme « icône » au masculin.

Nous pouvons en toute bonne conscience et avec la bénédiction de l'Académie, employer le mot icône au féminin et avec son accent circonflexe dans les deux acceptions.

J'ai bon ?

39

Cher Silène,
Étant moi-même un peu âgé, barbu, légèrement bedonnant et d'une sobriété tolérant bien les transgressions, j'ai toujours considéré le bouteiller de Dionysos comme devant être d'assez bonne compagnie. Pour tout savoir sur lui, la meilleure approche, et de loin, est de consulter le site de mon ami australien Aaron Atsma qui donne toutes les références aux textes anciens et contient un grand nombre de données iconographiques :
http://www.theoi.com/Kronos/Seilenos.html
Ce site est en anglais (non commercial wink ) mais, autant que je sache, ne possède aucun équivalent.
J'ajouterai cependant un détail provenant de mes études mycéniennes et qui laisse supposer que le nom de Silène aurait une grande antiquité en Grèce, excluant les hypothèses sur une origine thrace ou phrygienne. La tablette PY Ta 707, trouvée à Pylos, contient un inventaire de mobilier et, à la ligne 2, on lit :
(linéaire B) to-no ku-te-se-jo e-re-pa-te-ja-pi o-pi-ke-re-mi-ni-ja-pi se-re-mo-ka-ra-o-re qe-qi-no-me-ne a-di-ri-ja-te-qe po-ti-pi-qe 1
(transcription proto-grecque) thronos kuteseios elephanteiaphi opikelemniaphi seiremokrasorei dedinomenei andriatei te portiphi te : 1
(sens) un trône de cytise avec des montants d'ivoire, sculpté avec des têtes de sirènes, des guerriers et des génisses : 1
C'est du moins la traduction commune. Malheureusement, les sirènes ne se reconnaissent que très mal à leur tête, leurs corps d'oiseaux (à l'époque) étant le seul critère ! Comme le graphie du linéaire B ne distingue pas, entre autres, "l" de "r" (e-re-pa = elephas), j'ai toujours pensé qu'il fallait comprendre des têtes de silènes, figures d'hommes barbus.
Vous auriez alors, mon cher, quelques trois millénaires et demi d'antiquité !

Pour ce qui est de pictogramme, voire de picto, je trouve cela fort bien venu, ma seule objection étant que icône est déjà bien implanté et (mais je me répète) n'a rien qui justifie une exclusion.

Amicalement,
Dominique

PS : Les lecteurs voudront bien m'excuser cette incursion dans les abysses de la langue française mais il me semblait intéressant de montrer jusqu'à quelle profondeur l'histoire de mots comme trône, éléphant ou cytise pouvait descendre.

38

Mon cher Dominique Thillaud,

Je vous remercie beaucoup pour le long développement que vous avez consacré à ma petite suggestion.

Et, comme je n’aime rien d’autre que de me coucher le soir un peu moins ignorant que je ne l’étais le matin au lever, je vous sollicite pour m’éclairer sur la « parenté d’idée » entre mon pseudo et l’angélologie (ou angéologie) qui, comme chacun sait est « l’étude consacrée aux anges » (Grand Robert 6 vol. éd. Augmentée 2001).

Comme je ne me prends pas pour un ange, j’ai cherché les différentes acceptions du terme en question, et n’ai pas trouvé de lien avec la qualité d’ange.

Voici le fruit de ces recherches infructueuses, et que vous compléterez sûrement.

**************** Début de citations ******************
ÉMILE LITTRÉ
1. SILÈNE (si-lè-n'), s. m.
1° Demi-dieu, fils de Pan et d'une nymphe, père nourricier et compagnon de Bacchus. Les satyres et Silène.
Les silènes, les autres compagnons de Bacchus.
Terme d'antiquité romaine. Petite figure de marbre représentant un silène.
2° Nom donné au satyre circé (midi de l'Europe) de Latreille, qui est un papillon.
HISTORIQUE.
XVIe s. Silenes estoient jadis petites boistes.... painctes au dessus de figures joyeuses et frivoles.... pour exciter le monde à rire, quel fust [ainsi que fut] Silene maistre du bon Bacchus, RAB. I, Prologue de l'auteur.


2. SILÈNE (si-lè-n'), s. f. Genre de plantes de la famille des dianthacées (caryophyllées) ; on y distingue : la silène muscipule, dite vulgairement attrape-mouche, c'est la silène attrape-mouche de certains auteurs ; la silène enflée de Smith (Europe), appelée vulgairement carnillet ou cornillet, et bec d'oiseau, c'était le cucubale behen de Linné ; la silène noctiflore, dite fleur de la nuit, LEGOARANT.

Dict. Hachette en CDR
SILÈNE
Dionysos, dans la myth. gr., fils de Zeus et de la mortelle Sémélé. Identifié avec Bacchus dans la myth. romaine, il est le plus jeune, le plus populaire, mais aussi le plus complexe des dieux de l’Olympe: bon vivant (dieu de la Vigne), gai, tout en étant cruel jusqu’au paroxysme. Son culte, important, est aussi celui de l’art et de la poésie et a donné naissance au théâtre grec.

silène n. m. BOT Plante herbacée (fam. caryophyllacées) dont une espèce, le silène à bouquet (Silene armeria), est cultivée pour ses fleurs pourpres ou roses.

Larousse du XXe siècle - 6 Vol éd. 1933

SILÈNE n. m. Bot. Genre de caryophyllacées.
— Zool. Espèce de macaque (vetulus silenus), propre à l'Inde méridionale. V. MACAQUE, et VETULUS.
ENCYCL. Bot. Les silènes sont des herbes annuel:. bisannuelles ou vivaces, et parfois des demi-arbrisseaux à feuilles opposées, à fleurs souvent groupées en cymes. Le fruit est une capsule uni-loculaire. On compte trois cents espèces de silènes, répandues dans l'hémisphère nord, dont trente-sept sont françaises. Parmi les plus répandues on cite : le silène enflé (carnillet), le silène armeria, le silène penché. Les silènes armeria, pendula, acaulis, sont cultivés en bordure et corbeilles pour leurs fleurs.
SILÈNE. Myth. gr. Génie phrygien des sources et des fleuves, représenté avec la queue, les sabots et les oreilles du cheval ; symbole des eaux. Il devait à sa nature le don de la sagesse et de l'inspiration prophétique.
Entré dans le cortège de Bacchus, il devint le père nourricier du dieu, et le père des satyres. La tradition populaire faisait de lui un vieillard grotesque, toujours ivre, le plus souvent monté sur un âne. Dans l'églogue VI de Virgile, Silène, pris et enchaîné par deux faunes et une nymphe, leur chante l'origine du monde.
— Iconogr. Silène a été souvent représenté dans l'art antique : vases peints, bas-reliefs, terres cuites, statues de marbre, bronzes. Plusieurs statues conservées (Louvre, Vatican) montrent Silène portant le petit Dionysos, et font de lui un vieillard à l'expression grave et paternelle; mais le Silène populaire, celui que nous montrent le célèbre Silène ivre de Pompéi, les bas-reliefs bachiques, les peintures de vases, était entièrement grotesque : petit, trapu, ventru, chauve, velu, avec un nez camus ; et il était toujours ivre.
Dantan aîné a figuré l'Ivresse de Silène dans un bas-relief de marbre qui a paru au Salon de 1868. Mais l'oeuvre capitale de sculpture moderne qu'ait fournie ce sujet est le groupe du Luxembourg, de Dalou (en bronze).
Le Triomphe de Silène a été peint par Van Heemskerk (musée du Belvédère), Gérard Honthorst (Louvre), A. Van Dyck (musée de Bruxelles), le Titien (1640), etc. Rubens a peint l'Ivresse de Silène (pinacothèque de Munich) ; c'est une superbe débauche de couleur et de formes. Ribera a traité le même sujet dans une de ses plus énergiques toiles (musée de Naples; 1626). [V. planches Beaux-Arts CXXVIII et CXXX.]

**************** Fin de citations ******************

À ce point de votre lecture (tout au moins, je l’espère !), je tiens à vous préciser que les éléments qui m’ont amené à choisir Silène comme pseudo sont plus «  Génie phrygien des sources et des fleuves, représenté avec la queue, les sabots et les oreilles du cheval ; symbole des eaux. Il devait à sa nature le don de la sagesse et de l'inspiration prophétique. » et « Plante herbacée (fam. caryophyllacées) dont une espèce, le silène à bouquet (Silene armeria), est cultivée pour ses fleurs pourpres ou roses », que les autres aspects de ce personnage mythologique…

Or donc, point d’ange dans tout cela (ni de sexe, d'ailleurs!)

Pour en revenir à ce qui est le véritable cœur de ce « fil », à savoir « icône », je reconnais que j’ai, un peu vite, proposé sa modification en « symbole », ce qui est effectivement réduire considérablement le sens dans la hiérarchie dont vous donnez l’exemple « Proposeriez-vous de remplacer chat par félin ou mammifère pour éviter de le confondre avec le chas d'une aiguille ? ». Je vous en donne acte, et reconnais bien volontiers le côté infondé (ou plutôt, mal fondé) de ma proposition.

Comme, malgré tout, mon intérêt pour la langue française est « titillé » par l’utilisation (que je trouve abusive) de mots empruntés à l’anglais, sans effort de « francisation », je propose cette fois-ci une substitution à l’icône « informatique ». C’est « pictogramme », qui s’abrège facilement dans le langage parlé en « picto », et qui ne comporte pas de circonflexe.


Que penseront les habitués de ce fil, et vous-même, de cette alternative « icône/pictogramme » ?

Cordialement

Silène

P.S. J’ai beaucoup apprécié le petit jeu avec la langue, qui m’a fait… saliver.

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gb a écrit:

Les chemins du libertinage sont imprévisibles smile

M'sieur, c'est Silène qu'il a commencé l'premier ! C'est lui il a dit "sexe" !

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Les chemins du libertinage sont imprévisibles smile

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Mon cher Silène,
Avec un tel nom je vous aurais cru plus intéressé par certains détails techniques de l'angélologie ; on ne peut quand même toujours se restreindre à suivre les injonctions de Jean Cocteau !
Je ne reviendrai pas sur mes points de vue, déjà exprimé sur ce fil, mais, comme vous tirez nouvelle laine de ce vieux fuseau, je répondrai à votre suggestion.
En informatique comme en linguistique, et plus généralement en sémiologie, symbole est un hyperonyme de icône et il serait fort grave pour la communication dans ces disciplines de se mettre à les confondre.
Se soucier, en revanche, de la polysémie de icône est un peu vain, aucun contexte naturel de communication ne pouvant donner lieu à confusion.
Proposeriez-vout de remplacer chat par félin ou mammifère pour éviter de le confondre avec le chas d'une aiguille ?
J'irai même encore plus loin. Y a-t-il polysémie ? Ou étymologie cohérente ? Après tout, le grec eiko:n ne signifie que image et en sont également une, tant le gri-gri des Orthodoxes que le pense-bête des utilisateurs d'ordinateurs. Et, appartenant à des champs sémantiques disjoints, l'homonymie des ces deux hyponymes ne présente aucun risque.
Je terminerai en revenant à notre chat car le bout de sa queue dépasse encore ! La polysémie n'est pas toujours si grave et elle permet aussi de jouer sur les niveaux de communication. Pour votre plaisir de Silène, j'ai improvisé ce petit dialogue :
- Puis-je, Madame, carresser votre chat ? J'en ai grand envie.
- Mon chat, Monsieur, ne se laisse pas carresser par tout le monde. Mais, si vous réussissez à l'apprivoiser ...
- Je vais l'approcher avec douceur, chère Madame, il semble si mignon, il n'a pas à se cacher sous votre jupon..
- Monsieur, vous allez trop loin.
- Madame, nous ne faisons que jouer avec la langue ...

Cordialement,
Dominique (ex Menegos)

PS : C'est pour les connaisseurs que j'ai également glissé un jeu de mot dans ce petit dialogue.