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Le forum d'ABC de la langue française

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285

de toute façon cette journaliste n'est plus que probablement pas au fait des tenants et des aboutissants du problème et l'EROFA ne s'est pas vraiment préoccupée de pédagogie, ni de l'image qu'elle laisse donner d'elle-même :

- Sauf médecin, précisément. En 1990, ils se sont opposés à ce que l'on change la graphie de leur métier. Alors, c'est le seul mot dont on a gardé l'accent aigu.

- Et pourtant, faut voir comme ils écrivent !

L'assistance peine à dissimuler un petit rire caustique. Au bout de la grande table, un professeur à la retraite renchérit :

"Il y a aussi les contre-amiraux. Eux ont refusé que l'on supprime leur trait d'union. Ils ne sont peut-être que quatre, mais pas question que l'on porte atteinte à leur fichu trait !"

Et les ricanements de reprendre de plus belle.

[ ... ]

le discret cercle de réflexion comprend des paires de lunettes de tous les âges.

[ ... ]

- Vous voulez dire : eské l'Québec respecte davantage les rectifs ? Jé crois ké oui. Les gens acceptent plus facilmin...

La jeune femme poursuit, mais déjà le cercle ne semble plus y prêter attention.

[ ... ]

l'Académie est encore loin.

Cénacle de soi-disants initiés d'une part, légèreté et amateurisme de l'autre. Il ne s'agissait probablement somme toute que de faire parler de soi (pourquoi ?).

La réforme de l'orthographe est probablement accessoire, certains ont suffisamment fait - et font encore - leur beurre avec l'actuelle. Le dernier érofien déclaré qui est passé sur ce forum a achevé de me convaincre de ce qui n'était au début qu'un horrible soupçon.

284

éponymie a écrit:

En quoi une réforme de l'orthographe pourrait-elle révolutionner la langue ? Je me le demande, ce n'est qu'une convention de transcription, il ne s'agit pas de changer la manière de parler. Des réformateurs qui disent ce genre de chose me laissent perplexe. J'espère que c'est un manque de rigueur de la part de la journaliste qui a écrit l'article.

J'pense qu'ils ne font allusion qu'à la langue ecrite. Il me semble que chez beaucoup "d'amoureux de la langue francaise", l'orthographe et directement relié a l'affectif. Et pour eux toucher a l'orthographe serait comme vouloir rajouter des moustaches a la Joconde smile

Par exemple, le petit commentaire de la journaliste

on relance pour la énième fois l'idée, un brin farfelue, de la création de l'accent plat (...)

283

Je n’insinue absolument pas que les Méridionaux aient moins d’oreille que les Parisiens. Mais, lorsqu’on est un enfant Parisien dont la grand-mère maternelle parle avec un fort accent ardennais et utilise très naturellement le parler de l’Argonne, on perçoit l’accent provençal comme quelque chose de très exotique au premier abord. (C’était il y a bien longtemps).

Merci de m’avoir fait remarquer les fautes de mon précédent message.

282

@ glop:
Les Méridionaux dont je suis entendent parfaitement la différence entre un e ouvert et un e fermé quelle que soit la transcription orthographique du son. Ainsi, dans " père ,mer,mère ,paire"  on prononce un e ouvert.
Si dans certains mots, le "e" , le " ai" sont prononcés fermés (comme dans "mai, mais,volet,fermait" ) ce n'est certainement pas parce qu'on n'entend pas  la différence . Simplement, dans ces cas-là , le son ouvert ou fermé n'est plus un phonème , n'est pas pertinent ,la fonction distinctive ne joue pas.
L'orthographe ne joue là aucun rôle puisqu'on apprend à parler bien avant d'aborder la lecture et l'écriture.L'enfant qui aura le français pour langue maternelle imitera la prononciation de son entourage, celle de la famille, du voisinage, celle qui correspond à la langue vernaculaire de la population.Il ne s'agit ni de mauvaise volonté ni de méconnaissance de sa langue. Cette langue, ici la française , est diverse selon les régions . La prononciation des Méridionaux est tout aussi authentique que celle des Franciliens. Enfin, il serait bon de rappeler que la langue française n'appartient pas aux seuls habitants de l'Hexagone. La prononciation des Belges,Suisses,Canadiens, celle de toutes les autres régions de la Francophonie où les gens ont le français pour langue maternelle, tout cela représente autant de variantes authentiques de cette même langue. Et les étudiants étrangers qui vont apprendre le français à Genève,Lausanne, Bruxelles ou  Montréal parleront un français tout aussi acceptable et  correct que s'ils l'avaient appris à Paris.

Enfin, puisqu'il est question d'orthographe et de maîtrise de notre langue, puis-je  vous suggérer de rajouter la terminaison T pour le verbe remplir , troisième personne du singulier ( il remplit ) ainsi qu'une majuscule à Français dès lors qu'il s'agit d'un gentilé et non de la langue.  Ici, aucun rapport avec la prononciation, juste des convenances communes wink

281

glop a écrit:
éponymie a écrit:

"minēt", "intērēssē", "mēdecin"

Ce n'est pas en lisant les mots écrits ainsi, que l'étudiant étranger apprendra la différence de prononciation entre "minet" et "minée".

Autre erreur : votre étudiant étranger n'apprend pas à parler en lisant. Preuve en est, ceux qui savent lire des textes parfois complexes mais sont incapables d'aligner - ni de prononcer - deux phrases correctement à l'oral (ce ne sera pas facile pour eux de rédiger non plus, mais ce n'est pas la question que vous avez soulevée). Ce ne sont d'ailleurs pas des handicapés, ils n'ont besoin que d'une compétence, la compréhension écrite.

Si nous étions dans une civilisation où on lirait encore systématiquement à haute voix (pas seulement les discours et les textes à réciter/déclamer/jouer), le problème serait différent et cela ferait belle lurette que l'orthographe se conformerait à la prononciation.

Pour prendre des exemples beaucoup plus basiques pour un apprenant étranger : ce n'est pas en lisant qu'il apprendra à distinguer ai, est, es, et. C'est le contexte qui - dans sa tête - met du sens derrière ces 4 mots, et il se trouve que l'écrit les différencie. Et quand il arrive à "minet" et "minée" cela fait déjà bien longtemps qu'il a assimilé notre convention d'écriture, au point de faire parfois comme vous, d'assimiler l'écriture à la langue.

Et s'il voit médecin, il le prononcera comme il voudra et l'accent n'aura aucune influence.

Et s'il voit premier, c'est la non prononciation de la lettre finale qui devrait l'induire à prononcer le dernier e fermé et s'il ne le prononce pas fermé, c'est dû à son environnement linguistique d'origine. Mais il y a aussi des francophones qui le prononcent ouvert.

Par contre, notre orthographe ne lui donne aucune indication sur la prononciation du premier e, s'il n'a jamais entendu le mot, et s'il n'a pas assimilé la règle qui veut que l'accent ne s'écrit pas quand le e n'est pas prononcé OU quand il n'est pas la dernière lettre de la syllabe, il va avoir un problème. Le meilleur moyen de le pallier, c'est de lui faire entendre le mot avant qu'il ne lui tombe sous les yeux. C'est ce qu'on fait avec les débutants en général. Ensuite viennent des réflexes automatiques qui font lire - et prononcer - correctement les de, , pre, pré, etc. initiaux. Avec le risque de parfois tomber sur le cas qui va pas.

280

éponymie a écrit:

"minēt", "intērēssē", "mēdecin"

Ce n'est pas en lisant les mots écrits ainsi, que l'étudiant étranger apprendra la différence de prononciation entre "minet" et "minée".

279

Proust a de belles pages sur cette question, avec l'obstination de Françoise à prononcer et entendre pistière pour pissotière.
Rien ne l'en fait démordre, pas même la lecture du mot écrit.

278

glop a écrit:

Mais je suis sûr qu’une modification de l’usage des accents sur les e n’apportera rien à personne car le système actuel fonctionne généralement très bien, avec un minimum d’effort.

Le problème n'est pas là : la différenciation entre e ouvert et e fermé est naturelle, les accents ne servent strictement et définitivement à rien. La seule information intéressante est celle qui indique si le e est prononcé ou non.

La preuve en est, qu'il y a beaucoup de e non accentués que vous prononcez naturellement "correctement", c'est l'environnement de la syllabe qui vous fait ouvrir ou fermer.

"minet", "intéressé"

"mèdecin"/"médecin" est une preuve ultérieure : en première syllabe et devant un e non prononcé, les prononciations ouverte ou fermée sont tout aussi possibles l'une que l'autre. Il n'y a aucune contrainte, cela dépend seulement des personnes.

Donc :

"minēt", "intērēssē", "mēdecin"


et "rēpartir" et "repartir"

glop a écrit:

En ce qui me concerne, je prononce le é de médecin comme il s’écrit, et je ne suis pas le seul.

C'est là votre erreur : vous ne prononcez pas selon l'écriture, c'est l'écriture qui se conforme à votre prononciation. Le problème est que tout le monde ne prononce pas comme vous. J'ajouterais aussi que, comme tout le monde, votre oreille interprète probablement et vous fait "entendre" une prononciation qui n'est pas forcément la prononciation réelle. Il faudrait travailler sur trompe-l'oreille et illusions accoustiques tout autant que l'on a travaillé trompe-l'œils et illusions d'optique, qui ont depuis longtemps mis en évidence que c'est le cerveau qui voit, à sa manière souvent très conventionnelle, pas l'œil.

277

En ce qui me concerne, je prononce le é de médecin comme il s’écrit, et je ne suis pas le seul.
Il est vrai que cette pratique va de paire avec la non-prononciation  du e suivant.
Lorsque j’étais enfant, J’ai passé une année scolaire en Provence.
J’entendis un jour une femme du village dire ce proverbe : Qui a de la sauge dans son jardin n’a pas besoin de médecin.
J’en déduisis qu’elle préconisait de remplacer le lait maternel par des infusions de sauge.
Le mot médecin fait donc partie d’un groupe très restreint pour lequel l’accent sur le e ne remplit pas bien son rôle. Mais je suis sûr qu’une modification de l’usage des accents sur les e n’apportera rien à personne car le système actuel fonctionne généralement très bien, avec un minimum d’effort.
De toute façon, il existe apparemment une minorité de gens qui n’entendent pas la différence entre é et è. Une modification de l’usage des accents peut elle résoudre ce problème ?
Quand aux étrangers qui apprennent le français ; une fois qu’ils ont compris que le e final d’un mot ne se prononce pas, ils mangent plus ou moins les autre e comme les Français le font eux-mêmes, sans pour autant être rongés par la culpabilité.

276

BakaGaijin a écrit:

Apparemment, certains essayent déjà d'appliquer votre proposition big_smile

Exemple bizarre : pour la minuscule et pas pour la majuscule, le e n'a pas une place fixe (Dubleve à gauche, Dubelve à droite, ce n'est pas celui que je proposais dans mon message d'ailleurs) et le document n'est pas francophpone. Mouais big_smile

BakaGaijin a écrit:

M. Gruaz trouverait que cela révolutionnerait un peu trop la langue sad

En quoi une réforme de l'orthographe pourrait-elle révolutionner la langue ? Je me le demande, ce n'est qu'une convention de transcription, il ne s'agit pas de changer la manière de parler. Des réformateurs qui disent ce genre de chose me laissent perplexe. J'espère que c'est un manque de rigueur de la part de la journaliste qui a écrit l'article.

on relance pour la énième fois l'idée, un brin farfelue, de la création de l'accent plat : et si, pour contourner les prononciations différentes selon les générations et les régions, on optait pour un accent unique, horizontal ?

C'est, semble-t-il, aller trop loin pour Gruaz, qui se défend de "révolutionner" la langue.