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Le forum d'ABC de la langue française

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Revue du sujet (plus récents en tête)

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Bonsoir ,

Dites merci de ma part à votre correspondant pour ses compliments smile

Au demeurant, je ne crois pas, que l'étymologie de l' étou puisse influer sur votre écorche-veau.
Si vous pensez que l'objet évoqué par le notaire correspond bien à celui représenté sur la gravure et la photo de Gouingouin , alors il s'agissait d'un étou, estou, écorchain , d'une sorte de table donc.

L'étymon  germanique s(h)ta remonte à l'an pèbre  et l'étou ne se transforme pas pour autant en jambier wink  Sinon nous risquerions de voir les bovins dans les étables et stabulations entrer en lévitation  , pattes en l'air pour retrouver le sens ancien. big_smile   laissons, je crois, l'écorche-veau reposer de pied ferme sur le plancher ... des vaches.

D'ailleurs, la racine s(h)ta indiquait la verticalité mais surtout la position ( être posé) , ce qui implique un contact avec le sol ou une surface.

66

Retour sur les ondes… Regina, mon correspondant a été impressionné par votre analyse du mot « étou » et il la juge parfaitement acceptable. Dès lors, poursuivant le raisonnement, il remarque que la notion de position verticale étymologiquement associée à ce mot pourrait orienter vers des dispositifs munis de crochets de suspension plutôt que vers une table. Spéculation séduisante mais qui présente l'inconvénient de nous renvoyer au tableau de Rembrandt, c'est-à-dire au point de départ - ou presque...
Cordialement.

65

Bien sûr, delphinal smile . L'explication de votre correspondant sera d'ailleurs , peut-être plus pertinente que la mienne ,car je n'ai  pas d'analyse personnelle : je consulte les dictionnaires français et allemands dont je peux disposer ( pour l'étymologie de la langue allemande Grimm reste une référence). Ensuite je compare  et constate parfois que les linguistes d'un pays à l'autre n'ont pas non plus la même interprétation pour un même mot.

Possible que  votre ami érudit ait des sources plus actualisées. mais je crois quand même que stub n'est pas à l'origine de la chaise: Stuhl.
Hier, j'ai cité l'ancien mot stub( souche d'un arbre, ce qui reste lorsqu'on a coupé le tronc) , mais il y aussi un autre stub ou stup qui a donné le mot actuel Stube ( chambre), au départ avec l'idée de chauffer à la vapeur ( étuve).  Là , à l'époque de Grimm , certains linguistes faisaient dériver ce mot du latin stupa, d'autres y voyaient une racine germanique.

Voyons ce que dira votre ami. smile

64

Eh bien Regina, cette fois j'attends le facteur pour, si vous le permettez, faire suivre votre analyse du mot "étou" à mon correspondant sans ordinateur. Une chose est sûre : il nous en fait voir du pays cet écorche-veau !

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Alors ce facteur , quelles nouvelles ? smile

Le terme « étou »  quant à lui est issu d’une vieille racine germanique « stub… » qui signifie fauteuil, siège. Beaucoup moins précis.

C'est un peu plus compliqué. Le terme étou ou estou aurait d'après  Littré  la même racine germanique que étal, racine qu'on retrouve dans  le mot français stalle.

La racine en ancien haut-allemand était: st(h)a :  indiquait l'idée de position ( et d'abord la position verticale) .

A partir de là , se sont formés des mots tels que Stall ( qui désignait un lieu clos où le bétail se tient debout) . Le mot étable a le même sens mais serait passé par le latin.

Un étal ou estal , c'était d'abord un lieu couvert  pour exposer des marchandises :

Place située à couvert où l'on exposait les marchandises à vendre dans les marchés publics (cf. FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 12).

TLFi

et aussi une table qu'on dressait :

Table mobile ou non (sur tréteaux ou charrette), souvent protégée par un auvent, et servant à exposer les marchandises au marché.

TLFi

On retrouve ce sens dans la citation de Littré extraite de la Chanson de Roland. ( XI ème siècle):

Nous remaindron en l'estal [debout] en la place. - Pour vostre amour ici prendrai estal [position], Ch. de Rol. CLVII.

Alors, le rapport avec la chaise? en allemand Stuhl . Il y en a un, c'est vrai.

D'après Grimm , ce mot viendrait aussi de la racine st(h)a. Toujours l'idée de position, d'un objet qu'on pose.  En russe , le mot ( stol) ???? désigne une table .

Ppar contre, Stub semble avoir  eu  une autre signification( souche d'arbre) .

62

Pour en revenir au sujet, l'inventaire du notaire me rappelle furieusement cette scène de l'Avare :

LA FLÈCHE.- Ce n'est plus qu'un petit article.

Des quinze mille francs qu'on demande, le prêteur ne pourra compter en argent que douze mille livres; et pour les mille écus restants *, il faudra que l'emprunteur prenne les hardes, nippes, et bijoux, dont s'ensuit le mémoire, et que ledit prêteur a mis, de bonne foi, au plus modique prix qu'il lui a été possible.

CLÉANTE.- Que veut dire cela?

LA FLÈCHE.- Écoutez le mémoire.

Premièrement, un lit de quatre pieds, à bandes de points de Hongrie, appliquées fort proprement sur un drap de couleur d'olive; avec six chaises, et la courte-pointe de même; le tout bien conditionné, et doublé d'un petit taffetas changeant rouge et bleu.

Plus, un pavillon à queue* , d'une bonne serge d'Aumale rose-sèche; avec le mollet * et les franges de soie.

CLÉANTE.- Que veut-il que je fasse de cela?

LA FLÈCHE.- Attendez.

Plus, une tenture de tapisserie, des amours de Gombaut, et de Macée *. Plus, une grande table de bois de noyer, à douze colonnes, ou piliers tournés, qui se tire par les deux bouts, et garnie par le dessous de ses six escabelles.

CLÉANTE.- Qu'ai-je affaire, morbleu...

LA FLÈCHE.- Donnez-vous patience.

Plus, trois gros mousquets tout garnis de nacre de perles, avec les trois fourchettes assortissantes *.

Plus, un fourneau de brique, avec deux cornues, et trois récipients, fort utiles à ceux qui sont curieux de distiller.

CLÉANTE.- J'enrage.

LA FLÈCHE.- Doucement.

Plus, un luth de Bologne, garni de toutes ses cordes, ou peu s'en faut.

Plus, un trou-madame, et un damier, avec un jeu de l'oie renouvelé des Grecs, fort propres à passer le temps lorsque l'on n'a que faire.

Plus, une peau d'un lézard, de trois pieds et demi, remplie de foin; curiosité agréable, pour pendre au plancher d'une chambre.

Le tout, ci-dessus mentionné, valant loyalement plus de quatre mille cinq cents livres, et rabaissé à la valeur de mille écus, par la discrétion du prêteur.

Il n'y manque que l'écorche-veau !

61

Encore un message parti sur une configuration de frappe que je n'arrive pas à identifier ! Mille excuses... L'écorche-veau était peut-être, comme le suggère Piotr, entreposé là en attendant de rejoindre sa destination finale. Et sans doute lui accordait-on une certaine attention puisqu'il est dans la pièce où sont rassemblés les objets "de valeur", notamment les papiers de la maison forte.
Cordialement.

60

Oups ! pardon : je n'étais pas remonté assez haut (# 18) dans le fil ...

59

C'est plausible, Piotr.  Les notaires s'appliquaient, chaque fois qu'il le  jugeaient utile, à préciser l'état de l'objet par des expressions estimatives conventionnelles telles que "fort bon", "fort usé",  "mi neuf" sans oublier "vieux", adjectif dépréciateur de la valeur marchande . On peut supposer que si l'écorche-veau est "tout neuf", c'est qu'il n'a jamais servi (#18 ). Et s'il n'a jamais servi, rien n'indique qu'il se trouve dans le lieu précis de son utilisation future. Peut-être effectivement est-il simplement entreposé là en a
Cordialement.

58

Delphinal a écrit:

un écorche veau garni de ses sangles tout neuf (7)

Autant il est peu probable, comme le faisait remarquer Delphinal (# 32), qu'on écorchât les veaux (ou toute autre marmaille à l'exclusion des enfants destinés à la consommation immédiate et sur place) dans une chambre, autant un début de réponse à cette énigme nous est peut-être fourni avec la mention « tout neuf » : il n'a jamais servi ! Comme le signale Regina (# 54), les notaires n'étaient pas avares de détail.

    J'avance donc une hypothèse : cet écorche-veau n'était pas dans la pièce où l'on s'en sert habituellement, il y était entreposé, soit provisoirement et faute d'avoir un meilleur endroit, soit dans l'attente de l'inventaire notarié.

    Plausible ou fantaisiste ?