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Le forum d'ABC de la langue française

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Revue du sujet (plus récents en tête)

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Quittons l'économie pour faire un petit détour par la science : en feuilletant une petite encyclopédie sur l'univers (l'univers est grand et l'encyclopédie petite), j'ai "découvert" qu'il serait tout à fait licite que nous appelions le "Big bang" le Grand boum ! Comme le traduit d'ailleurs ladite encyclopédie, mais seulement entre parenthèses.
Non seulement parce que c'en est la traduction, mais aussi parce que la théorie vient d'un prêtre astronome mathématicien belge, George Lemaître. L'expression était ironique et venait d'un détracteur anglophone qui aura au moins laissé cette invention linguistique à la postérité  - et paf !
Manquerait plus qu'on rebaptise le TGV  Fast-train.;)

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Bookish Prat a écrit:

L'ennui, c'est que mentorat est inconnu en français métropolitain (...)

Ah bon ?!


Bookish Prat a écrit:

De plus, les occurrences de mentorat sont, pour la plupart, associées au Canada et au domaine linguistique anglophone où mentoring figure dans les dictionnaires depuis le siècle dernier big_smile.

Il est possible que l'acception américaine traverse l'Atlantique avec le nouveau concept dans ses bagages (un néoconcept très mercaté d'ailleurs puisqu'il fait florès sur la toile), mais le porteur de sens (quels qu'ils soient), disons le mot, ne l'a pas attendue.


Bookish Prat a écrit:

De plus, les occurrences de mentorat sont, pour la plupart, associées au Canada et au domaine linguistique anglophone où mentoring figure dans les dictionnaires depuis le siècle dernier big_smile.

Oui mais en lexicologie il arrive parfois que l'organe préexiste à la fonction, surtout si celle-ci est nouvelle et vient s'ajouter aux précédentes.

En tout cas, chapeau bas à notre brave Fénelon :

« Mentoring has and is receiving much attention within the education arena. This paper offers an historical account of the origins of the term mentor, examining the role of the character Mentor in Homer’s The Odyssey and Fenelon’s Les Adventures de Telemaque [sic]. Many authors refer the reader to The Odyssey when discussing the supposed original mentoring dyad: these authors tend to extrapolate from the premise that Homer’s Mentor was a protective, guiding and supportive figure who acted as a wise and trusted counsellor to Telemachus, son of King Ulysses.
Taking an oft suggested return to Homer’s The Odyssey shows that this is not the case. This paper argues that Mentor, in this work, was simply an old friend of King Ulysses who largely failed in his duties of keeping the King’s household intact. Focus is put onto the French writer and educationalist Fenelon, and his novel of instruction Les Adventures de Telemaque [resic]. It is argued that within this work one finds the Mentor whose attributes, functions and behaviours have become synonymous with the modern day usage of the term mentor and the action of mentoring. Recognition of Fenelon’s Mentor, as opposed to Homer’s minor character, is called for. »

J'ai la flemme de traduire. Désolé. En gros, l'acception moderne de mentor nous vient de Fénelon.

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Pour revenir au sujet, voir le site du magazine Capital qui propose un lexique des principaux anglicismes utilisés dans le domaine de la Finance :
http://www.capital.fr/Guide/Lexiques/le … eLexique=4

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Vocsoute a écrit:
mais je pense qu'il y a une différence sémantique entre coaching et mentorat, en tout cas en Amérique du Nord.

Cet argument est souvent utilisé pour justifier l'usage si répandu d'anglicismes plus ou moins pertinents, par exemple pour intelligence économique (à la fois anglicisme et traduction !) qui engloberait veille économique et espionnage.
Mais c'est nous qui provoquons ce glissement sémantique, cette spécialisation des mots : un précepteur pourra surveiller l'apprentissage du français, des maths et d'autres disciplines mentales, mais rien ne lui interdit, au nom du "mens sana in corpore sano", de faire faire dix tours de jardin à son élève en courant pour entraîner son corps, puis deux autres pour ralentir son pouls tout en devisant de philosophie.
Il y a de nombreux bons anglicistes sur ce forum, n'est-il pas vrai qu'en anglais, "camel" englobe à la fois chameau et dromadaire, alors que la langue française aime étiqueter les choses plutôt qu'emboîter les concepts ? Je crois d'ailleurs avoir déjà cité cet exemple sur ce forum : on a rarement besoin de différencier le chameau du dromadaire dans la vie courante et professionnelle !
La souris est restée une souris tout en étant promue assistante informatique sans qu'on ait eu besoin de recourir à "mouse" !
Dans les deux cas, tutorat et souris, le contexte fait la différence; il n'y a pas de raison que l'anglais demeure la seule langue contextuelle,  wink ou, dit autrement, un peu de contextualité ne nuira pas à la précision du français, amha.

Le coaching , qui vient au passage de l'ancien français "coche/cocher", est davantage axé sur une notion de performance, de compétition, de réussite, d'où le sens initial de répétiteur, d'entraîneur (voir TLFI).

Justement : qu'apporte "coaching" par rapport au bon vieil entraîneur, exceptés une phonétique et une prononciation fort peu de chez nous, même si l'étymologie est du vieux français ? D'autant plus qu'on a cru bon de préciser au besoin par "coach de vie": maître à penser, gourou (devenu un peu péjoratif à cause des sectes), guide spirituel, guide de vie, entraîneur de neurones, etc.

Je crois que la vraie difficulté est de résister mentalement au flot d'anglicismes que les médias déversent dans nos têtes, et dont les mots nous viennent tout naturellement, par mimétisme.

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greg a écrit:

Encore plus ridicule : coaching au lieu de mentorat.

Pardon pour la digression, mais je pense qu'il y a une différence sémantique entre coaching et mentorat, en tout cas en Amérique du Nord.

Le mentorat, qui est un calque de mentorship, est avant tout une relation d'entraide et de partage, où un "aîné" fait bénéficier de son expérience à quelqu'un de moins expérimenté ou diplômé. Ce type de relation est très courant dans les milieux d'affaires anglo-saxons ou dans le monde universitaire. Le tutorat rentre également dans une logique de supervision, mais pas forcément par des mentors ("tutorat par les pairs").

Le coaching , qui vient au passage de l'ancien français "coche/cocher", est davantage axé sur une notion de performance, de compétition, de réussite, d'où le sens initial de répétiteur, d'entraîneur (voir TLFI).

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Pour coaching, au lien de «mentorat», j'aurais peut-être plaidé pour «tutorat» (finalement, le coach, c'est un prof), mieux attesté, dans un sens à peine éloigné.

Pour revenir au sujet, et savoir si ceux qui s'intéressent à la finance emploient des termes français ou anglais quand ils ont le choix, c'est plutôt un forum de finance qu'il faudrait interroger ou sonder. Cela dit, que les mots existent en français ne signifie pas qu'ils soient toujours employés. Il y a probablement des variations dans l'usage.

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skirlet2 a écrit:

Bravo à Greg pour cette réponse amusante big_smile

L'ennui, c'est que mentorat est inconnu en français métropolitain, ce qui n'est pas le cas de coaching. «Encore plus ridicule : coaching au lieu de mentorat.» a donc fait sourire les natifs présents sur ce fil. De plus, les occurrences de mentorat sont, pour la plupart, associées au Canada et au domaine linguistique anglophone où mentoring figure dans les dictionnaires depuis le siècle dernier big_smile. Quant à la liste des provenances anglaises fantaisistes de mots français qui se terminent en -at: on se gondole (comme on peut) ! big_smile:D

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Bravo à Greg pour cette réponse amusante big_smile

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Bookish Prat a écrit:
greg a écrit:

Encore plus ridicule : coaching au lieu de mentorat.

Tabarnak ! Y a plus d'limite(s) à l'impudence des anglo-enthousiastes ! Espérons tout de même que mentorat n'est pas calqué sur l'anglais «mentoring» roll

Il n'est pas, est-il ? Mais peut-être que anonymat, assistanat, électorat, marquisat, patronat, prolétariat, rectorat, secrétariat, soldat & sultanat sont calqués sur anonyming, assistaning, electoring, marquising, patroning, proletarying, rectoring, secretarying, solding & sultaning ? tongue Vingt dioux ! Qu'écris-je ? Ving dew ! smile

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krokodilo a écrit:

Un article d'aujourd'hui, dans le journal Libération en ligne, présente bien la question :
http://www.liberation.fr/actualite/econ … 944.FR.php

Je te remercie beaucuop, cet article est vraiment intéressant!!!;)