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Le forum d'ABC de la langue française

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Revue du sujet (plus récents en tête)

13

Salut,

Non, il y a deux mots "tout-s-te-tes", l'un est un adjectif et l'autre un adverbe.
Et l'adverbe connait bien quelques variabilités. En pratique c'est simple même si en théorie c'est vaseux: on met un e à la fin de l'adverbe tout quand on en a besoin pour prononcer le t dans les cas où l'usage commun est de prononcer ce t.

H

12

J'ai un peu de mal avec ce "tout".
Henri Pourrat, qui a un style suranné mais tellement agréable,écrit : Barthélémy, le magister, n'était pas de ces savants jusqu'aux dents ; mais tout bonté, tout simplesse.
Je n'arrive pas à déterminer avec certitude si ce "tout" est vraiment invariable ou se rapporte à la masculinité du sujet. Comment l'aurait-on écrit si Barthélémy avait été une femme ?

11

Hippocampe a écrit:

Je crois qu'il faut écrire: les "toute petites différences".

Oui, mais non : la règle (et l'usage) semble être la suivante :

Robert le Grand a écrit:

La règle officielle (formulée en 1704 dans le Dict. de l'Académie) est la suivante :
   1- Tout est invariable au masculin : Tout chargés d'infamie (Corneille), etc.
   2- Tout est variable en genre et en nombre devant les adjectifs féminins commençant par une consonne ou par un h aspiré : toute belle ( La Fontaine). Tendresse toute platonique (Th. Gautier). Portes qui s'ouvrent toutes grandes. Elle est toute honteuse (mais on écrit : des manières tout honnêtes, le h étant muet).
Le cas des semi-voyelles est indécis : des mains tout oisives ou toutes oisives (Grevisse).

Lequel Grevisse cite Flaubert : « Ces célibataires parisiennes qui [...] mangent toutes seules. »


Cela dit, j'ai repris tout Robert le Grand, et plusieurs paragraphes de Grevisse le Beau (beau-père de Goosse): l'un en met deux pages avec force citations, et l'autre trois (avec force citations !), les exceptions ne sont pas rares, surtout chez les classiques, avant l'énonciation de la règle par l'Académie :   

Robert le Grand a écrit:

ACCORD  DE  TOUT  adv.
En ancien franç., tout, malgré sa fonction d'adverbe, était normalement accordé, en tant qu'adjectif, avec l'adjectif qu'il modifiait. Cet usage était encore vivant au XVIIè S. :
   Une chose qui vous est toute acquise -Physionomie toute honnête -Toute entière ( Molière). Son âme toute entière ( La Bruyère). « C'est Vénus toute entière à sa proie attachée » (Racine. — N. B. Ce vers célèbre est souvent orthographié selon les règles modernes d'accord, notamment dans les éditions scolaires>).
   Divers stratagèmes tous prêts à se produire ( Molière). Des hommes qui nous sont tous contraires (La Rochefoucauld). — N. B. Tous n'est pas ici le pronom pluriel, et il faut lire [tu] et non pas [tus].
   L'accord avec le pluriel a été le premier abandonné, et Vaugelas écrit : « Ils sont tout autres que vous ne les avez vus »; mais « elles sont toutes estonnées  ».

Plus loin, Robert ajoute :

REM. Selon Damourette et Pichon, tout dans ces emplois est bien un adjectif « coalescent » d'adjectif, comme dans fin prêt, grand ouvert, etc.; ces adjectifs manifestent une tendance à l'invariabilité ou à la variation en genre seulement.
  Ce serait le cas de tout, qui n'a que deux formes phonétiques [tu] ou [tut] au masculin; [tut] au féminin. En fait, la règle de Vaugelas, prescrivant d'écrire : tout tristes au lieu de tous tristes supprimait une équivoque avec tous pronom (prononcé [tus]).

Ainsi donc, tout ne serait pas "un adverbe variable", mais un "adjectif ayant tendance à l'invariabilité", probablement à l'insu de son plein gré !
   Boufre ! vite un anti-migraineux.

10

Pierre Enckell a écrit:

L'ami Grevisse, Le Bon usage, § 616 b) 1° :

Dans la langue moderne, l'assemblage "tout un" sert souvent à souligner le sens authentique et complet du nom devant lequel il est placé ; il prend alors à peu près la nuance de "vrai, véritable" : C'est tout un roman ! C'est tout un problème. - Quand il part en voyage, c'est toute une histoire (Rob.). - [Dans cet ex., tout est traité comme un adverbe : C'est tout une histoire (France, Crainquebille, p. 227).]

Dommage que ce cher vieux Momo ne mentionne pas qu'il pourrait s'agir de l'emploi idiomatique
d'une locution tronquée: «c'est tout comme...» qui peut aussi s'utiliser seule. Exemple: «Et son associée, c'est un escroc elle aussi? — C'est tout comme!».
c'est tout comme un roman donne «c'est tout un roman»,
c'est tout comme une histoire, « c'est tout une histoire»,
c'est tout comme des exceptions et des cas particuliers, «c'est tout exceptions et cas particuliers».
L'invariabilité aurait alors des partisans moins indécis. Mais p'têt que j'me trompe big_smile

9

C'est ça.

Mais concernant les femmes nous ne connaissons pas les mêmes je suppose. Mon exemple m'est venu à l'esprit parce que le jour où j'ai pris consience de cette bizarrerie ("tout" adverbe et variable, tellement bizarre que j'ai vérifié dans un gros livre), il était question de "toute mouillées". J'ai ensuite cherché un féminin et j'ai fini par trouver "femme".

A +,

H

8

Après la pluie,  seulement ?

  Sérieusement,  j'aurais donc dû écrire : les toute petites différences , calqué sur les tout petits détails ?

7

Bonjour Piotr,

Oui, à ma connaissance, "tout" est le seul adverbe variable en français (il est là pour confirmer la règle de l'invariabilité des adverbes). Mais il ne prend que la marque du féminin.
Je crois qu'il faut écrire: les "toute petites différences".
Après la pluie, les femmes sont toutes toute mouillées!

H

6

Oui, Papy, pour moi c'est le même emploi adverbial que les tout débuts.

Andreas a écrit:

On pourrait en écrire tout un livre...

Robert le Petit en a écrit tout une demi-page (tout, IV, Adv. de quantité).
  Il note toutefois que l'usage admet également l'emploi adjectivé, donc l'accord, selon l'époque et selon que le mot introduit par tout commence par une consonne, une voyelle ou une H aspirée.
  Grevisse quant à lui (§§ 617 et 955) en met toute une tartine sur trois pages. Je n'ai malheureusement pas le temps de m'y consacrer maintenant, mais si quelqu'un veut y aller ... je sais que tu seras tout oreilles et tout attention big_smile

  N.B.  Il va falloir traquer les tout petits détails, les toutes petites différences, se perdre dans des exemples tout clairs ou tout embrouillés : c'est toute une histoire !
    Tout serait-il un adverbe soumis à l'accord ?

5

Est-ce bien le cas de "les tout débuts" ?

4

L'ami Grevisse, Le Bon usage, § 616 b) 1° :

Dans la langue moderne, l'assemblage "tout un" sert souvent à souligner le sens authentique et complet du nom devant lequel il est placé ; il prend alors à peu près la nuance de "vrai, véritable" : C'est tout un roman ! C'est tout un problème. - Quand il part en voyage, c'est toute une histoire (Rob.). - [Dans cet ex., tout est traité comme un adverbe : C'est tout une histoire (France, Crainquebille, p. 227).]