Ce que dit Lardenais est tout à fait exact, il est pratiquement impossible de compter tous les mots d'une langue. On peut cependant observer les dictionnaires et le nombre d'entrées:
L'Oxford English Dictionary (en 20 volumes) compte environ 500 000 entrées; je ne sais pas combien il y en a dans le TLF, mais sans doute pas beaucoup plus du cinquième. Le Petit Robert inclut 60 000 mots, le Webster (également en un volume) en compte 286 000!
L'anglais est la langue la plus riche de toutes lexicalement parce qu'en plus d'avoir très souvent le choix entre deux termes, un d'origine germanique, l'autre d'origine latine (par ex. «to start/begin» et «to commence»), elle a absorbé une quantité incroyable de termes d'autres langues.
Numériquement, le lexique français est aussi moins riche que celui d'autres langues néolatines: un dictionnaire de l'usage italien en un volume (De Mauro) contient 160 000 entrées (et l'editio maior en 7 volumes en enregistre 250 000).
Mais la richesse d'une langue ne tient pas — ou pas uniquement — au nombre de mots qu'elle possède. Elle réside plutôt, je crois, d'une part dans son génie propre et dans la capacité qu'elle a d'exprimer les choses d'une manière différente des autres, et d'autre part dans l'habileté qu'ont ses locuteurs à la manier de façon suggestive, c'est-à-dire dans sa littérature, dans la force, l'originalité et la profondeur des idées que les peuples qui la parlent ont exprimé à travers elle. Je dirais presque même dans son prestige culturel. Ou alors, c'est moi qui vaticine...