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Le forum d'ABC de la langue française

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Bernard Bouillon a écrit:

La plupart des intervenants de ce forum se trompent. Ils parlent en effet de "complément" derrière "la plupart". C'est une analyse d'un autre temps, comme celle qui analyse "beaucoup" comme adverbe dans "beaucoup de gens". Toutes ces locutions sont à classer dans la catégorie des déterminants indéfinis, qui sont des déterminants quantitatifs non chiffrés. Depuis le XVIIème siècle en particulier, la langue française a développé une quantité de locutions de ce genre, dans lesquelles ce qui est un nom ou un adverbe à l'origine ne joue plus du tout son rôle de nom ou d'adverbe.

Bien vu. C'est vrai que <la plupart des> et <beaucoup de(s)> régissent l'extensité du nom qu'ils précèdent via la préposition qui, malgré tout, pérennise — au niveau syntaxique en tout cas — l'idée de complémentation issue du fait que l'ensemble <de(s) + NOM> se rapporte formellement à <la plupart>/<beaucoup>. C'est d'ailleurs pas incompatible avec la notion de déterminant : dans <les oiseaux>, on peut considérer que <oiseaux> se rapporte à <les> — le complète, voire le complémente au niveau sémantique, en quelque sorte, sans que la fonction déterminative de l'article <les> ne s'en trouve entravée pour autant. La détermination d'extensité nominale appelle en retour une complémentation notionnelle qui reste l'apanage du substantif.


Bernard Bouillon a écrit:

Il est donc logique d'accorder le verbe avec le VRAI nom qui suit. On dira ainsi "la majorité des soldats sont morts", mais "la majorité est morte à l'Assemblée", parce que les députés forment une vraie majorité, ce terme redevient un nom ; les députés ne sont pas décédés, mais désunis.

Tu as raison : on est tenté d'interpréter <la majorité des soldats est morte> par {le consensus militaire a vécu}. Mais <la majorité des Français ne part pas en vacances> ne pose pas ce genre de problème.

Peut-être est-ce une question de proximité de certains participes passés (auxiliés par <être>) avec les adjectifs attributs isomorphes ?

[s]la majorité des soldats est blonde[/s]
la majorité des soldats sont blonds

[s]la majorité des soldats est morte[/s]¹
la majorité des soldats sont morts

la majorité des soldats est partie en manœuvre
la majorité des soldats sont partis en manœuvre

la majorité des soldats part en manœuvre
la majorité des soldats partent en manœuvre


¹ à sémantisme constant

38

Bernard Bouillon a écrit:

La plupart des intervenants de ce forum se trompent. Ils parlent en effet de "complément" derrière "la plupart". C'est une analyse d'un autre temps, comme celle qui analyse "beaucoup" comme adverbe dans "beaucoup de gens". Toutes ces locutions sont à classer dans la catégorie des déterminants indéfinis, qui sont des déterminants quantitatifs non chiffrés.
[...]
Attention donc aux analyses qui se fondent sur l'apparence, analyses approximatives qui figurent dans les ouvrages dans quasiment tout le XXème siècle, même encore chez Grevisse.
Bernard Bouillon, Université d'Artois

Grevisse 13 éd. (1993) parle bien de pseudo-compléments (§ 342 b) ou de déterminants indéfinis. Voir encore ses § 422 (sept pages !) et 429 a)4°.

Cela dit, il n'est pas très juste de dire aux intervenants qu'ils se trompent, quand cette notion de complément de nom est encore véhiculée par une multitude de personnes qui l'ont apprise à l'école. Ne faudrait-il pas dire plutôt que c'est l'enseignement scolaire (et universitaire, peut-être même en Artois) qui était erroné pendant des siècles ? Les intervenants ont donc été trompés par les enseignants en qui ils avaient confiance.

Pierre Enckell, Paris XIXe.

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La plupart des intervenants de ce forum se trompent. Ils parlent en effet de "complément" derrière "la plupart". C'est une analyse d'un autre temps, comme celle qui analyse "beaucoup" comme adverbe dans "beaucoup de gens". Toutes ces locutions sont à classer dans la catégorie des déterminants indéfinis, qui sont des déterminants quantitatifs non chiffrés. Depuis le XVIIème siècle en particulier, la langue française a développé une quantité de locutions de ce genre, dans lesquelles ce qui est un nom ou un adverbe à l'origine ne joue plus du tout son rôle de nom ou d'adverbe. Il est donc logique d'accorder le verbe avec le VRAI nom qui suit. On dira ainsi "la majorité des soldats sont morts", mais "la majorité est morte à l'Assemblée", parce que les députés forment une vraie majorité, ce terme redevient un nom ; les députés ne sont pas décédés, mais désunis.
Quand ces termes ou locutions trouvent leur référence dans le contexte, ils deviennent des pronoms indéfinis : "La plupart sont partis /  beaucoup sont partis".
Même situation avec les chiffrages approximatifs : "Une douzaine de soldats sont morts". Et non "une dizaine d'enfants est mort", comme j'ai entendu à la radio (auxiliaire accordé avec "dizaine", et participe avec le genre de "enfants" !).
Attention donc aux analyses qui se fondent sur l'apparence, analyses approximatives qui figurent dans les ouvrages dans quasiment tout le XXème siècle, même encore chez Grevisse.
Bernard Bouillon, Université d'Artois

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gb a écrit:

Le « jargon journalistique » existe, il n'est pas toujours sans reproche si l'on se place du côté du style.

Pour ne pas être soupçonné de corporatisme, je donne ce lien vers un article dû à deux journalistes au moins (un de l'AFP, un du Monde) qui contient quelques beaux exemples de charabia.

http://www.lemonde.fr/technologies/arti … id=1233369

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Pierre Enckell a écrit:

Tarmac. Techniquement, vous avez sans doute raison. Mais la nature des différents revêtements doit-elle toujours être précisée avec exactitude ? On dit et on écrit souvent l'asphalte ou le macadam pour désigner un trottoir ou une chaussée, sans se préoccuper de leur composition.

Sans oublier bitume et enrobé.
Mais là n'est pas, me semble-t-il, la question. Personne ici n'a reproché à un journaliste quelconque de ne pas être expert en surfaces aéroportuaires. Et comment le reprocher ? Peu de gens, journalistes ou pas, savent que le mot tarmac est la juxtaposition de tar (goudron) et de mac (macadam) ? A mon avis, quand un journaliste dit qu'un avion s'est posé sur le tarmac de Roissy, il pense simplement que tarmac et piste sont synonymes. Mais il préfère tarmac, parce que ça fait plus savant. Vouloir à toute force « faire savant » est le plus grand défaut des journalistes, que cultivent particulièrement les plus jeunes. Ce qui les amène régulièrement au contresens quand ils emploient des mots ou des tournures qu'ils ne maîtrisent pas, du genre bis repetita ou tirer les marrons du feu, deux exemples entre cent.
Le vrai est que les mots ont un sens, que leur a donné l'usage, et que, quelle que soit la nature précise de leur revêtement, une piste est une piste, sur laquelle les aéroplanes se posent, alors qu'un tarmac est un tarmac, sur lequel les avions se garent,
Je ne reprocherai jamais à quelqu'un une simple faute, mais je ne supporte pas les fautes commises au nom de la frime, du besoin de briller, alors qu'il est si simple de faire simple et de parler le langage de tout le monde. Par exemple, de dire ou écrire piste et non tarmac.
Et comme je m'attends à la diatribe relative au mot faute, teinté pour les besoins de la cause de relents moraux, voire religieux, je rappelle juste : faute de main (Thierry Henry), faute de pied (au tennis au moment de servir), faute de filet (au volley-ball ou au tennis de table) et… faute de goût.

PS. Pierre Enckell a été journaliste professionnel pendant vingt ans. Je l'ai été, parallèlement à mon activité de correcteur, pendant quinze ans. Qu'est-ce que ça prouve ? Qu'il a existé (et qu'il existe encore, à n'en pas douter) des journalistes qui connaiss(ai)ent la langue française. Dont acte.

34

gb a écrit:

Au fait, 41, les académiciens ? wink Déjà qu'ils n'arrivent pas à 40.

"L'Académie est d'accord avec vous. Mais ça ne fait jamais que 41 personnes." Quarante académiciens (nombre maximum) + un Corethan = quarante-et-un.:D

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Les exemples choisis par Corethan n'étaient peut-être pas les meilleurs pour plaider sa cause —mais à chacun ses sentiments, c'est juste— et il n'avait peut-être pas prévu l'armement lourd wink. La généralisation est toujours risquée, pan sur le bec.
Il n'empêche que les journalistes, comme tous ceux qui parlent publiquement et sont investis d'un crédit intellectuel, d'une autorité  morale, écrivains, personnel politique, enseignants, curés, etc., sont lus ou écoutés, donc surveillés et ce qu'il disent ou écrivent compte double.
Le « jargon journalistique » existe, il n'est pas toujours sans reproche si l'on se place du côté du style. La critique doit en être ancienne : Le musée des erreurs (Curnonsky et Bienstock), Ça bouge dans le prêt-à-porter (Dutourd), et bien d'autres, plus ou moins honnêtes.
Bien sûr, beaucoup de critiques sont discutables, au regard de l'histoire des pratiques notamment, mais bon, nous tous nous en entendons des faits qui ont de bonnes excuses.

Au fait, 41, les académiciens ? wink Déjà qu'ils n'arrivent pas à 40.

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Exactement.
J'ai du être maladroit, ayant précisé que je ne voulais pas polémiquer.
Je m'y suis mal pris.
Cordialement
Corethan

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corethan a écrit:

Je viens de lire votre contribution et je place ce forum au dessus d"une querelle que je souhaitais pas.

Si je comprends bien, vous ne voulez pas poursuivre ? Il ne fallait pas commencer.

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Mais rendre cette irritation publique, comme vous le faites, sans vous renseigner ni réfléchir, ne donne pas une haute opinion de votre jugement.

Bonsoir,
Je viens de lire votre contribution et je place ce forum au dessus d"une querelle que je souhaitais pas.
J'ai bien reçu votre réponse et vous en remercie.
Bonne soirée.
Corethan