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Le forum d'ABC de la langue française

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12

Je ne suis pas dialectologue, mais il est sûr que les régions situées dans les "marches" sont nécessairement soumises aux influences des aires voisines. Des toponymes comme Gascougnolles (dans les Deux-Sèvres) en sont témoins. Ne pas oublier non plus les rapports politiques (parfois houleux) et culturels entre le Poitou et l'Aquitaine jusqu'à Philippe-Auguste.

11

Merci, Lévine. Vous confirmez donc la présence de la langue d'oc, à un moment donné du Moyen Âge, au sud de l'actuel département des Deux-Sèvres ?

10

Merci pour votre explication, détaillée et claire.

9

Alco a écrit:

il est probable que l'évolution monachus > moine ait suivi la même piste. J'aimerais bien que Lévine nous donne les étapes intermédiaires.

Tout à fait.

Pour ce qui est de moine :

1° L'étymon grec a été probablement été transformé anciennement en *monicus, le suffixe -icus étant plus répandu que -acus dans les mots latins, cf. canonicus, déjà cité, et canticum, pour nous limiter à des termes religieux.

2° Alors qu'en occitan, la forme monge s'explique par la syncope première du i atone, suivie de la fausse palatalisation du [k], dans la langue commune d'oïl, le [k] intervocalique s'est amuï avant cette syncope, ce qui fait que le i a persisté sous la forme d'une mouillure ; on a donc eu la forme monie (qu'il faut prononcer [mon'e]), couramment attestée au XIIème. Le e final persiste pour servir d'appui à la consonne mouillée, dont la position finale était fragile (cf. aussi l'influence possible des féminins glorie, memorie, etc...)

3° Le groupe [n'], devenu [ny], a ensuite subi un processus d'anticipation qui fait que le yod s'est trouvé antéposé au [n] ; on a donc eu *[moyn], le yod formant aussitôt un second élément de diphtongue avec le o, comme dans les mots Antonie > Antoine, c(h)anonie > chanoine, historie > histoire, glorie > gloire, *gaudie > joie, etc...   

4° Par la suite, cette diphtongue coalescente [oi] a subi la même évolution que la diphtongue spontanée du é fermé tonique latin (me > moi, tela > toile, etc...) pour aboutir à [wè] (XIIIème), puis à [wa] (en MF). Il y a probablement eu un début de nasalisation du groupe [oin] (ni les assonances ni les rimes ne nous renseignent), mais de toutes manières, le e final a empêché que cette nasalisation se maintienne longtemps. 

Ne pas chercher un ésotérisme quelconque derrière le changement de position du yod : il y a là un phénomène purement articulatoire qui touche les groupes -ly- (palea > *palya > *payle > paille), -ny-, -ry-, quel que soit leur sens...

8

Je vous livre le résultat de ma recherche sur le mot moine dans l'Atlas Linguistique de la France.

Le type « monge » ou apparenté « moundsé » « moundjé » etc. semble limité au languedocien tel qu'il est matérialisé sur la deuxième carte :
https://i.ibb.co/7Y7R6gZ/Moine.jpg
https://i.ibb.co/X3Y39JQ/France.jpg

7

Oui, sans doute de Provincia santonica.

6

Saintonge (province d'Aquitaine) <  Santons (tribu gauloise)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Saintonge

5

Merci à tous les deux. La carte est intéressante. Je savais que tout le sud du Poitou parlait occitan, on en trouve des traces dans la toponymie. Pour l'évolution canonicus > chanoine, je n'y avais pas pensé, et il est fort probable que l'évolution monachus > moine ait suivi la même piste. J'aimerais bien que Lévine nous donne les étapes intermédiaires.

4

Hypothèse : le latin monachus n'a-t-il pas simplement donné monge en langue d'oc et moine en langue d'oïl ? On voit ici que le territoire de l'actuel département des Deux-Sèvres a fait partie quelque temps de la zone d'oc.

3

Un rapprochement à faire avec l'évolution de canonicus ==> chanoine ?