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Revue du sujet (plus récents en tête)

6

florentissime a écrit:

Ne pourrait-on faire sentir cette contradiction en employant la conjonction "mais" ?
-> il m'inquiète parce que ceci mais que cela.

Piotr a écrit:

Comme dit Abel, la cause principale est ici la conjonction de deux causes secondaires et contradictoires.

J'utiliserais volontiers cette tournure qui rend compte, me semble-t-il, de la dualité de la cause principale : « Je suis inquiet, parce que Jeanne habite à la campagne alors qu'elle n'a pas d'auto. »

Bonjour à tous.

Oui, vos propositions, florentissime et Piotr, ainsi que la vôtre, Abel, comportent un mot d'opposition (mais, alors que, bien que) qui permet de « faire sentir cette contradiction ». Toutefois, elles maintiennent, stricto sensu, une relation de cause qu'on peut ressentir comme bizarre. La bizarrerie disparaît, je crois, si l'on permute les deux subordonnées : Je suis inquiet, parce que Jeanne n'a pas d'auto bien qu'elle (alors qu'elle)* habite à la campagne. Savoir pourquoi cet ordre desdites subordonnées paraît moins… naturel…

Bon, je ne me prive pas moi-même, au moins à l'oral, de formulations comme « Il est triste parce qu'il fait beau et qu'il ne peut pas sortir », « Elle est contente, parce qu'elle s'est blessée et qu'elle n'a pas mal » !

* Là, « mais qu'elle » conviendrait peut-être un peu moins bien.

5

Comme dit Abel, la cause principale est ici la conjonction de deux causes secondaires et contradictoires.

   J'utiliserais volontiers cette tournure qui rend compte, me semble-t-il, de la dualité de la cause principale : « Je suis inquiet, parce que Jeanne habite à la campagne alors qu'elle n'a pas d'auto. »

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Bonjour,
Comme dit Abel, la cause principale est ici la conjonction de deux causes secondaires et contradictoires. Ne pourrait-on faire sentir cette contradiction en employant la conjonction "mais" ?

-> il m'inquiète parce que ceci mais que cela.

3

Oui. La combinaison des deux faits opposés doit toujours être prise en compte dans cette sorte de phrase, quand bien même elle n'a peut-être pas toujours la même importance.
Mais, vous l'imaginez bien, c'est une certaine inadéquation entre la syntaxe et le signifié qui me frappe, à cause de l'obligation où l'on est, je l'ai dit, de considérer, par exemple, « parce que Jeanne habite à la campagne » comme subordonnée causale de  « Je suis inquiet ». J'ai l'impression (je n'en sais rien) qu'il pourrait s'agir d'une évolution relativement récente et spécifique de notre langue.

2

Chover a écrit:

On entend facilement et on lit parfois des phrases comme  « Je suis inquiet, parce que Jeanne habite à la campagne et qu'elle n'a pas d'auto », [...]
Or le lieu de résidence de Jeanne ne m'inquiète pas en tant que tel. [...] Seule la dernière proposition de chacune de ces trois phrases est concernée sémantiquement par le mot de subordination qui précède la pénultième.

Merci pour ces réflexions intéressantes.
Cependant, ce n'est pas non plus le fait en tant que tel que Jeanne n'ait pas de voiture qui m'inquiète. Je m'en réjouirais même si Jeanne habitait Paris. Ce qui m'inquiète, c'est bien exclusivement la combinaison de deux faits à savoir qu'elle habite à la campagne ET qu'elle n'a pas de voiture, chacun des deux faits pris indépendamment n'étant pas en soi une source d'inquiétude. C'est dans leur combinaison qu'ils s'opposent et créent l'inquiétude.
Bien sûr, on pourrait aussi en français insister sur l'opposition entre ces deux faits et dire,
« Je suis inquiet, parce que Jeanne habite à la campagne bien qu'elle n'ait pas d'auto »
ou
« Je suis inquiet, parce que Jeanne n'a pas d'auto bien qu'elle habite à la campagne ».

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On entend facilement et on lit parfois des phrases comme  « Je suis inquiet, parce que Jeanne habite à la campagne et qu'elle n'a pas d'auto », « Ce qui me plaît, c'est que Noah ne sait pas nager et qu'il se jette à l'eau comme son frère », « Pierre est furieux, parce qu'il a beaucoup travaillé et que ça n'a servi à rien »…
Or le lieu de résidence de Jeanne ne m'inquiète pas en tant que tel. D'avoir beaucoup travaillé ne rend pas Pierre furieux. L'inaptitude de Noah ne me plaît pas. Seule la dernière proposition de chacune de ces trois phrases est concernée sémantiquement par le mot de subordination qui précède la pénultième.
Je ne pense pas qu'on puisse parler d'anacoluthe en pareil cas, parce que la grammaire oublie parfois la sémantique : on analysera « parce que Jeanne habite à la campagne » comme subordonnée causale de  « Je suis inquiet ». C'est tout de même un peu gênant…
En allemand, on se passe plus difficilement de mot d'opposition dans des phrases comparables : Ich bin besorgt, weil Jeanne, obwohl (bien que) sie auf dem Land wohnt, kein Auto hat.
Je ne sais guère ce qu'il en est dans d'autres langues.