Oui, et comme vous voyez, la définition générale de B1 est précédée de "vx", vieux. Littré, qui n'était pas grammairien, a parlé d'anacoluthe, et c'est pourquoi la chose est reprise dans le TLFi. En fait, Littré donne deux définitions :
1. Ellipse qui consiste à employer un relatif sans son antécédent. Il y a une anacoluthe dans ce vers: Je vais où va toute chose, c'est-à-dire dans les lieux où…
2. Tournure dans laquelle commençant par une construction, ou finit par une autre, comme dans ces vers de Cinna, V, 1: Toutes les dignités que tu m'as demandées, Je te les ai sur l'heure et sans peine accordées.
https://www.littre.org/definition/anacoluthe
Je ne crois pas que cette première définition corresponde à l'usage d'aujourd'hui. Mais au fond, qu'importe l'étiquette !
Ce qui est en tout cas sûr, c'est que la construction est parfaitement correcte et n'a aucune raison d'être évitée ou épinglée !
Je vous remercie d'ailleurs, 'Chover', d'avoir attiré notre attention sur ce sens ancien du mot "anacoluthe", qui peut engendre quelque incompréhension aujourd'hui.
On peut suivre, dans les éditions successives du dictionnaire de l'Académie, l'évolution du sens du mot :
6e édition 1835 (première appartition du mot) :
T. de Grammaire. Sorte d’ellipse, par laquelle on omet, dans une phrase, le mot, le terme qui est le corrélatif ordinaire de l’un des mots, des termes exprimés. Il ne s’emploie guère qu’en parlant De phrases grecques ou latines. En latin, la suppression de tot devant quot est une anacoluthe.
7e édition 1878 :
■ T. de Grammaire. Sorte d’ellipse, par laquelle on omet, dans une phrase, le mot, le terme qui est le corrélatif ordinaire de l’un des mots, des termes exprimés. Il ne s’emploie guère qu’en parlant De phrases grecques ou latines. En latin, la suppression de tot devant quot est une anacoluthe.
Il se dit aussi d’Une tournure de phrase par laquelle on abandonne une construction commencée pour en prendre une autre.
8e édition 1935 :
■ T. de Grammaire. Tournure de phrase par laquelle on abandonne une construction commencée pour en prendre une autre.
9e édition en cours :
grammaire. Rupture dans la construction syntaxique d’une phrase. L’anacoluthe donne parfois plus de vigueur à la pensée, comme dans cette phrase de Pascal : « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé. »