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Le forum d'ABC de la langue française

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7

C'est un peu normal : un enfant de cet âge ne peut faire que difficilement un retour sur la langue.

Le conditionnel est un mode très vivant, mais peut-être que cet usage de l'imparfait vient des récits lus en classe ou entendus dans des vidéos. Pour eux, une histoire se raconte - et s'élabore aussi - au passé ; quand j'étais au collège, j'ai souvent remarqué combien il est difficile de faire rédiger un récit au présent et aux autres temps du discours à des élèves de 6ème : spontanément, ils utilisent les temps du récit, c'est à dire le passé simple et l'imparfait. Bien sûr, il y d'innombrables fautes de conjugaison sur le passé simple...

6

Merci Abel Boyer !

Je n'avais , non plus, jamais entendu parler de cet " imparfait ludique " et jamais observé cette pratique langagière enfantine jusqu'à l'année dernière. Je m'en suis aperçue au printemps .
Donc la plus jeune 5 ans à peine, l'autre près des 6 ans, toutes deux encore en maternelle et la troisième, l'ainée alors en CE2.
Actuellement, elles ont monté un échelon scolaire , mais même en CM1, l'étude du conditionnel n'est pas  encore à l'ordre du jour.

Pourtant, il me semblait que les enfants l'employaient  spontanément.  Ceci dit, la génération de mes enfants a beaucoup entendu cette chanson d'Anne Sylvestre ce qui a pu influer, peut-être?

J'ai lu avec intérêt cette explication sur le manque de maturité et la difficulté pour les enfants jeunes à appréhender la différence. ce qui est certain, c'est qu'au premier moment, j'avais interrompu le jeu, m'adressant à l'ainée pour demander juste une explication ( et non pour " sanctionner " un emploi fautif ) Et je me suis heurtée à une incompréhension complète: l'enfant ne saisissait ni la raison de l'interruption du jeu ni la question.

5

Donc l'opposition imparfait/conditionnel aurait tendance à se stabiliser plus tard (si le phénomène s'avérait général). L'hypothèse de la cause à chercher dans l'enseignement se préciserait.

4

Je n'avais jamais prêté attention à ce phénomène. Il semble que les linguistes s'y intéressent parfois sous le nom d'imparfait ludique ou préludique.
https://i.ibb.co/v1pCk1n/Capture.png
https://books.google.fr/books?id=eEduAw … mp;f=false
https://i.ibb.co/L8915dt/Capture.png
https://books.google.fr/books?id=pXhV0p … mp;f=false
https://i.ibb.co/qg43wjH/Capture.png
https://books.google.fr/books?id=tzhE1x … mp;f=false

Quelques autres références :
http://www.gabrielwyler.com/page097.htm#L'imparfaitludique
http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=4198
https://www.persee.fr/doc/lfr_0023-8368 … 142_1_6793
Cet imparfait ludique semble exister aussi en roumain :
https://www.ceeol.com/search/article-detail?id=853796

3

Et si c'était une élision du si hypothétique ?

"Si on disait que...", " si tu allais..."

P.S.: après tout la valeur hypothétique de l'imparfait est déjà présente dans "il était une fois". Si les enfants sont habitués à entendre des histoires à l'imparfait qu'ils perçoivent comme irréelles ET si le système scolaire ne les familiarise plus dès le primaire aux usages des modes et des temps, il y aurait une correction qui ne s'opèrerait pas.

Voilà qui serait logique mais tout à démontrer.

2

Je tente quelques... réflexions. Les enfants de cet âge imitent les adultes. Or ces derniers ne confondent généralement pas le conditionnel présent et l'imparfait de l'indicatif. Plus exactement, d'ailleurs, lorsque certains jeunes adultes les confondent, cela se fait, me semble-t-il, en faveur du conditionnel, qu'ils emploient parfois aussi dans la subordonnée (Si tu me prêterais ta voiture...).

Je tends donc à croire que l'évolution dont vous parlez ne concerne d'abord que les très jeunes enfants, qui ne distinguent pas nettement les deux formes verbales chez leur parents (« j'habitais » et « j'habiterais » sont proches oralement) et attribuent vaguement à l'imparfait de l'indicatif, qu'ils entendent tout de même plus souvent, la fiction, le rêve du conditionnel.

À mon grand regret, je n'ai guère idée de la raison pour laquelle cela se produit davantage maintenant qu'il y a vingt ans. Les jeunes parents d'aujourd'hui articuleraient-ils moins bien que leurs propres parents ?

1

* " Alors je serais la maman et toi, tu serais l'enfant.
Tu m'obéirais toujours, toujours, toujours ..." disait Anne Sylvestre dans ses Fabulettes ( titre : " dis, maman, on joue..."

* Au jeu du gendarme et des voleurs " tu serais le voleur et moi , je serais le gendarme "

Ainsi commençaient nos jeux lorsque j'étais enfant, il y a bien longtemps.. puis, j'ai entendu mes propres enfants jouer de même.

A mon grand étonnement, la nouvelle génération ne semble plus se servir de ce conditionnel. Agées de 5 à 9 ans, mes trois petites-filles vont dans des écoles différentes , quartier différent ,ne fréquentent donc pas les mêmes camarades de classe, sont dans des classes de niveau différent . Pourtant, leur façon de commencer le jeu est récurrente , sans hésitation aucune, à l'unisson;

- "On disait que tu étais une princesse "
-" oui, et j'habitais un beau palais "
- " et maintenant tu allais te metre à la fenêtre"
" etc, etc.. Tout passe à l'imparfait, même bien avant dans le jeu, lorsque la fonction " style indirect " est perdue de vue. Comme si cet imparfait de l'indicatif remplaçait ( et c'est le cas, d'ailleurs) simplement le conditionnel.

Par exemple , 20 mn après le début du jeu :
- " non, tu ne prenais pas cette robe, tu te déguisais maintenant  en chevalier "

Comment expliquer cette évolution?