La lecture des contributions postées depuis le n° 9 m'inspire quelques réflexions.
Tout d’abord, la mémorisation résulte de la rencontre entre un mot (ou un élément nouveau, inconnu) et une personne, dans des circonstances contingentes – on pourrait presque dire aléatoires.
Il y a le contexte de cette rencontre (sa synchronie) : v. le Holunder d’Alco (n° 12).
Il y a le moment où intervient cette découverte dans l’histoire du sujet (sa diachronie), par exemple les rencontres réitérées : « nous gardons généralement mieux en mémoire les mots que nous entendons ou lisons le plus souvent » (Chover, n° 10).
Ylou (message 9) le résume ainsi : « La facilité ou la difficulté avec laquelle on retient des mots nouveaux dépend, semble-t-il, beaucoup d'élément personnels. », en développant les éléments éducatifs et culturels.
Ce sont bien des éléments personnels (concernant l’humain) mais pas individuels : s’agissant de culture, c’est-à-dire de transmission, on est éminemment dans le collectif – donc le social.
Mais est-ce le mot qui contient une « vertu » particulière, ou le cerveau qui le reçoit, et qui le cuisine à la sauce diachronie-synchronie ?
Chover (message 10) y apporte sa réponse, frappée au coin du scepticisme scientifique : « On peut se demander s'il existe une méthode sérieuse permettant de mesurer l'aptitude intrinsèque des mots à rester dans les cervelles ! »
La question qu’on peut se poser est alors : est-ce le mot (ou l’objet) qui s’imprime dans la mémoire, ou la mémoire qui photographie le mot ?
Autrement dit, et pour faire avancer le schmilblick, si on sait calculer la mémorabilité (H. Piéron, cité in mess. 8), on ne saurait la prévoir. Désolé pour ta réponse, Momo, mais je crains qu'elle ne tarde à venir.