Bonsoir,
Voici un extrait tiré du roman Le Loup Des Steppes de Hermann Hesse :
Pendant cette promenade nocturne, j’avais longuement réfléchi à mes relations singulières avec la musique et reconnu une fois de plus, en ce lien aussi funeste qu’attendrissant, le destin de tous les intellectuels allemands. L’esprit allemand est dominé par le droit maternel, enchaîné à la nature par une hégémonie de la musique telle que ne Va connue aucun autre peuple. Nous autres intellectuels, au lieu de nous défendre virilement contre cette invasion, ait lieu d’obéir au Logos, au verbe, et de lui trouver un moyen d’expression, nous rêvons d’un langage sans paroles, qui dise l’inexprimable, et représente l’indicible. Au lieu de jouer fidèlement et honnêtement de son instrument, l’intellectuel allemand a toujours frondé le verbe et la raison et courtisé la musique. Son esprit s’est abîmé dans la musique, dans les harmonies merveilleuses et célestes, dans les sentiments et les états d’âme exquis et miraculeux, à jamais irréalisés, et il en a négligé la plupart de ses tâches réelles. Nous n’étions pas chez nous dans le réel, nous lui étions hostiles et étrangers, et c’est pourquoi dans notre réalité allemande, dans notre histoire, notre politique, notre opinion publique, le rôle de l’esprit fut tellement lamentable. Eh ! oui, j’avais souvent ressassé ces réflexions, non sans éprouver de temps en temps la soif violente de contribuer, moi aussi, une bonne fois, à modeler la réalité, à agir en être sérieux et responsable, au lieu d’évoluer éternellement dans l’esthétique et les idéologies. Mais cela finissait toujours par la résignation, par l’acceptation de la fatalité. Messieurs les généraux et les grands industriels avaient bien raison : nous n’étions bons à rien, nous autres « intellectuels », bande de bavards intelligents, irresponsables, improductifs, ignorants de la réalité. Pouah ! Saleté ! Rasoir !
J'ai besoin de vos lumières pour éclaircir cet état d'esprit que voici :
L’esprit allemand est dominé par le droit maternel, enchaîné à la nature par une hégémonie de la musique telle que ne Va connue aucun autre peuple. Nous autres intellectuels, au lieu de nous défendre virilement contre cette invasion, ait lieu d’obéir au Logos, au verbe, et de lui trouver un moyen d’expression, nous rêvons d’un langage sans paroles, qui dise l’inexprimable, et représente l’indicible. Au lieu de jouer fidèlement et honnêtement de son instrument, l’intellectuel allemand a toujours frondé le verbe et la raison et courtisé la musique. Son esprit s’est abîmé dans la musique, dans les harmonies merveilleuses et célestes, dans les sentiments et les états d’âme exquis et miraculeux, à jamais irréalisés, et il en a négligé la plupart de ses tâches réelles. Nous n’étions pas chez nous dans le réel, nous lui étions hostiles et étrangers, et c’est pourquoi dans notre réalité allemande, dans notre histoire, notre politique, notre opinion publique, le rôle de l’esprit fut tellement lamentable.
Pourtant le génie Allemand est une constance avérée ?