Que ce fil est difficile à... suivre !
Si « Suis-moi » et « Fuis-moi » étaient concernés par l'écriture « inclusive », on devrait noter pour eux, je crois : S·F·uis-moi (Alt 0183 pour le point médian). Mais vous l'avez dit, Lévine, ils ne le sont pas.
Littré définissait ainsi l'adjectif « épicène » : Terme de grammaire. Qui désigne indifféremment l'un ou l'autre sexe: par exemple enfant, qui sert à désigner un garçon et une fille, est un nom épicène. Renard, perdrix, qui se disent du mâle et de la femelle, sont aussi des noms épicènes.
Je ne vois donc pas pourquoi un partisan de l'écriture inclusive s'opposerait à : un·e lion·ne. Si cette notation s'impose pour le genre humain, elle aura vite ses partisans pour les animaux !
En revanche, vous l'avez signalé aussi, Lévine, « une table » ne se masculinisant pas en « un tableau », il n'est pas question d'écrire : un·e table·au ! Courvoisier A vous reproche d'ailleurs cette dernière graphie, parce qu'elle laisse à penser que « un », masculin, se rapporte à « table », féminin, mais que faire si la question se pose vraiment ?
À l'époque de LITTRÉ, « enfant » n'était que masculin. Aujourd'hui, il n'est plus strictement épicène. Quiconque craint un reproche de sexisme notera par conséquent : Au bout de la rue, j'ai aperçu un·e enfant (formulation que je trouve ridicule). En viendra-t-on à « un·e bébé » ? (Ce féminin a été évoqué récemment sur un autre fil.)
Pour les animaux, les épicènes féminins sont légion en français (girafe, grive, perdrix [cité ci-dessus par Littré], fourmi, chauve-souris, panthère, pintade...). De même, on a pour le genre humain : sentinelle, personne, recrue, star, vedette, vigie, crapule, brute... J'imagine mal ce que l'écriture inclusive pourrait faire de ces mots. Or, si l'on s'en prend au sexisme de la langue, ne faut-il pas aller au bout de sa démarche ? On doit admettre toutefois que le sexisme au détriment de la gent féminine est nettement plus fréquent dans notre langue.
Amélie NOTHOMB affirme que « le français a inventé l'épicène, ce qui convient aux deux sexes ». Elle oublie que le latin, qui comporte pourtant un neutre, possède des mots comme carpa (féminin), la carpe, elephas (sic) (masculin), l'éléphant...
Vous dites, pfinn60, que « Vers la 6e minute de cette vidéo, [elle] parle des prénoms épicènes ainsi que de l'adjectif tel quel ». Je n'ai rien entendu concernant « tel quel ».