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Revue du sujet (plus récents en tête)

31

Pour aider 'Goofy' à réapprivoiser l'imparfait du subjonctif grâce à Dumas, en voici une petite dose. Les deux derniers exemples sont  des temps composés.

-Parce que, pour vous sauver, il faudrait que vous devinssiez pinson ou roitelet.

-Il faudrait que vous eussiez l'obligeance de vous transporter auprès de ma fille Fosseuse.

-Eh bien ! c'est qu'il me semble que, pour que nous fussions véritablement heureux, il faudrait que nous fussions absolument seuls

-Mais, pour cela, il faudrait que tu me servisses aussi bien en amour qu'en politique.

-Enfin, si, pour sauver ta vie ou ton honneur, il fallait que tu prouvasses ce fait, pourrais-tu le prouver ?

-Je te le redis, Maurice, reprit-il, tu t'égares ; non, même s'il fallait que tu sauvasses Geneviève, tu ne deviendrais pas mauvais citoyen.

-Notre général, M. de Vogué, nous dit qu'il fallait que nous nous retirassions chacun chez nous.

-Pour que vous comprissiez ce que je veux dire, il faudrait que vous y eussiez été le soir quand les improvisateurs chantent.

-Et, nous, s'il eût fallu que nous fussions conquis, nous eussions préféré à toute autre une conquête qui eût ressemblé à une délivrance.

30

Ariane, ma sœur ! de quel amour blessée,
Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée !

Un des miracles de la poésie française, et je ne prodigue pas les médailles...

Mais le miracle n'est pas dans la forme pure, sans quoi tout passé simple serait "poétique", ce qui n'est évidemment pas le cas.

29

Alco a écrit:

je suggérerai à goofy2 de lire, après Dumas, Balzac et Hugo.

Dès la première page d'Eugénie Grandet on trouve ce passage :

« Quoique le vieux Cruchot et monsieur des Grassins possédassent cette profonde discrétion [...].

Quand je pense qu'en classe de philosophie nous nous régalions d'écouter le prof qui, justement, maniait avec aisance les imparfaits du subjonctif. Nous étions contaminés au point de continuer de les utiliser dans la cour de récréation.

Néanmoins, déjà de notre jeune temps, le subjonctif imparfait était quand même sérieusement en voie d'extinction, hormis à la troisième personne. On ne pouvait pas vraiment utiliser les autres personnes à l'oral sans paraître affecté ou parodique. Notre professeur de français de 3e nous récitait, pour notre plus grand amusement, les rimes riches qu'on peut lire ici :

Fallait-il que je vous aimasse.
Que vous me désespérassiez,
Et qu'en vain je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse,
Pour que vous m'assassinassiez !

ou

Combien de cruautés vous eûtes
Que de noirs projets vous conçûtes
Pour que vous m'ensorcelassiez
Et que vous me poignardassiez.

Je m'aperçois d'ailleurs que dans ce fil de 2008 que je cite, c'était déjà notre abécien 'Goofy' qui en voulait à Racine d'avoir utilisé des temps bizarres (le passé simple pûtes en l'occurrence)!

28

goofy2 a écrit:

In "Le vicomte de Bragelonne" d'Alexandre Dumas - chapitre 51

Tout brutal que paraisse être mon raisonnement, je vous adjure donc de me croire et de détourner vos regards de ces premiers jours de jeunesse où vous prîtes l'habitude d'aimer, ...

Il ne s'agit pas d'un subjonctif mais d'un passé simple de l'indicatif.

27

Lévine a écrit:

Oui, des rires, mais pas pour la raison que l'on croit nécessairement. Je me souviens avoir lu une scène des Fourberies dans laquelle Zerbinette évoquait son enfance (je cite de mémoire) :
'Le hasard a voulu que je me trouvasse parmi une bande de ces gens qu'on appelle Égyptiens"
Un élève de me demander : "Monsieur, elle parle patois" ?

Excellent !

P'tit prof a écrit:

Goscinny a nommé un des Romains du Tour de Gaule Encorutilfaluquejelesus. A lire à voix haute...

Bien entendu, le préfet de Lugdunum devait porter un nom terminé par -us, ce qui interdisait « susse » à la fin de son nom. Mais il ne s'agit pas pour moi de la meilleure trouvaille de Goscinny, du fait de l'existence du passé simple « je sus », dont le s final n'est pas prononcé.

26

je suggérerai à goofy2 de lire, après Dumas, Balzac et Hugo.

Dès la première page d'Eugénie Grandet on trouve ce passage :

« Quoique le vieux Cruchot et monsieur des Grassins possédassent cette profonde discrétion qui engendre en province la confiance et la fortune, ils témoignaient publiquement à monsieur Grandet un si grand respect que les observateurs pouvaient mesurer l’étendue des capitaux de l’ancien maire d’après la portée de l’obséquieuse considération dont il était l’objet. Il n’y avait dans Saumur personne qui ne fût persuadé que monsieur Grandet n’eût un trésor particulier, une cachette pleine de louis, et ne se donnât nuitamment les ineffables jouissances que procure la vue d’une grande masse d’or. »

De Hugo, tout le monde connaît peu ou prou La légende de la nonne, dont j'extrais deux strophes :

« ... Or quand, dans la nef descendue,
La nonne appela le bandit,
Au lieu de la voix attendue,
C’est la foudre qui répondit.
Dieu voulut que ses coups frappassent
Les amants par Satan liés. —
Enfants, voici des bœufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers !
...
Cette histoire de la novice,
Saint Ildefonse, abbé, voulut
Qu’afin de préserver du vice
Les vierges qui font leur salut,
Les prieures la racontassent
Dans tous les couvents réguliers. —
Enfants, voici des bœufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers ! »

Quand je pense qu'en classe de philosophie nous nous régalions d'écouter le prof qui, justement, maniait avec aisance les imparfaits du subjonctif. Nous étions contaminés au point de continuer de les utiliser dans la cour de récréation.

25

Goscinny a nommé un des Romains du Tour de Gaule Encorutilfaluquejelesus. A lire à voix haute...

24

Mais non : il y a des tolérances, évidemment, mais jamais l'Éducation Nationale ne bannira ces temps, qui sont dans toutes les grammaires, les dictionnaires.
Évidemment, il ne faut pas faire apprendre "par cœur" le SI et le SPQP dans des tableaux où l'on met tout sur le même plan, sans que les élèves aient la moindre idée de leur usage...
J'habituais mes élèves de Troisième à la 3P en l'utilisant quand il le fallait, c'est tout.

Pris sur éduscol, programmes officiels de 3ème :

https://zupimages.net/up/20/23/zt4v.png

23

Abel Boyer a écrit:

Nous en sommes aujourd'hui  désaccoutumés

Ce n'est pas que nous soyons simplement désaccoutumés .
Aujourd'hui les consignes de l'Education Nationale sont carrément de bannir ces temps dans la conjugaison.

Il y a bien une raison non ?

22

Oui, des rires, mais pas pour la raison que l'on croit nécessairement. Je me souviens avoir lu une scène des Fourberies dans laquelle Zerbinette évoquait son enfance (je cite de mémoire) :

'Le hasard a voulu que je me trouvasse parmi une bande de ces gens qu'on appelle Égyptiens"

Un élève de me demander : "Monsieur, elle parle patois" ?