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Le forum d'ABC de la langue française

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Revue du sujet (plus récents en tête)

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Les mots, comme l'affirme Cratyle de Platon, sont des peintures des choses, ce sont des symboles. Et ce sont des symboles dont l'Âme est la Géométrie avec des unités statiques et dynamiques.

Tibet :  et~ig~T      soit  niveau élevé (ou haut perché) de la Terre
Babel  : El~ab~B     soit Dieu éloigne le Verbe ou l'intelligence approfondit le Verbe
Oracle : a-cl~or~O   soit ouverture de la "lumière'' de la Tête
Miracle : a-cl~ir~M   soit ouverture de la réflexion de la Personne

mot  : saut de l'onde (vocale)  que l'on enregistre par conditionnement  pavlovien syllabique dans l'hémisphère gauche.
Parole : tournure prééminente du Progrès/Progression

Les mots tout comme les morphèmes ne sont pas les plus petites unités sémantiques qui sont infra ou sub morphémiques.

Quand on passe de "mut" à "mot", l'inconscient collectif langagier passe simplement du concept de projection/projet de "ut" à celui de saut/ôter de "ot".
A-t-il existé une onomatopée de type "mou mou" comme le signale Pt'it prof à l'origine de mutum? L'un des deux sens inconscients  de la lettre t est "couvrir, couverture" et le sens non conscient de mutisme s'explique par ce t de couverture que l'on rencontre dans "se taire, s'est tu ou tacite, étouffer, garotter".

L'interjection "hum" dans l'expression faire "hum hum" indique un silence troublé par une discrète petite toux. Cet "um" est présent dans murmure  (ur~um~ur~m) et est expulsé sous forme humide dans "atchoum" ou en écoulement dans la rhinorrhée du rhume.

La parole est d'argent, le silence est lumière (or = lumière)!

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Réticent à l'étymologie en muttum, j'aurais de loin préféré la même origine que moteur, dans le supin motum de movere « mouvoir ».

L'idée jusqu'alors ne m'en était jamais venue, mais le mot pourrait se concevoir en effet comme l'élément moteur - ou l'élément en mouvement ? - de la pensée et à plus forte raison de l'expression un peu construite de la pensée.

Car on dit bien, et je l'ai moi-même beaucoup contesté, qu'on ne peut pas penser sans les mots. En fait j'avais l'impression qu'on niait par là la pensée sensible et tout à la fois son expression directe, par exemple par les expressions - c'est le mot - du visage et du regard, par les gestes et les attitudes, par l'inspiration et l'émotion artistiques. Du moment qu'il est clair dans ce principe qu'on ne parle que de la pensée au moins un peu didactique ou intellectualisée, un peu construite, je ne lui vois plus d'objection.

Ce mutum-là me semblerait plus proche du verbum et du logos grec, alors que le son balbutié ou murmuré de muttum me semble étranger à ces notions antiques de base. Muttum serait bien plus facile à rapprocher de mutus « muet ».

Complété : Penser, c'est laisser les mots parcourir notre cerveau, organisés entre eux comme par eux-mêmes (le lexique) et se mouvant dans un ordre connu comme par eux-mêmes (la syntaxe), notre esprit dirigeant plus ou moins le tout ; parler, c'est extérioriser par la voix l'action de penser.

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J'ai commencé à regarder si on peut cerner ce qu'est un mot avec la terminologie des linguistes, c'est certainement possible, et déjà fait d'ailleurs, mais comme les représentations (et la terminologie qui va avec : lemme/lexème, morphème/monème, etc.) varient selon les écoles, on court le risque d'enfoncer la discussion dans des sables mouvants. Essayons malgré tout.

Parenthèse : (un détour par la page lexique de wikipedia est intéressant).

Pour l'instant, j'en suis à ce point (je suis parti de la notion de morphèmes liés/non liés lue dans la doc d'yd) : appelons les mots des lemmes.

Les lemmes sont :

  1. des morphèmes grammaticaux (non liés, autonomes) : déterminants, prépositions, conjonctions (mais au, du qu'est-ce que c'est ?)

  2. des morphèmes lexicaux libres : choix, grand, etc.

  3. des ensembles de morphèmes liés : dérivationnels (préfixes et suffixes, bref les affixes), flexionnels (genre, nombre, formes verbales) 

Un morphème étant le plus petit élément significatif :

le mot "chanteurs" est composé de trois morphèmes : « chant » (chant),« eur » (celui qui fait) et « s » (pluriel)

Je suppose qu'en diachronie à lemme égal, certains morphèmes disparaissent (leur signification n'est plus perçue).

Ce que je trouve rigolo aussi dans cette histoire, c'est que la base de la définition du morphème semble bien n'être ni la forme orale parce qu'un morphème peut se réaliser oralement de différentes manières - pour ne pas parler des liaisons, voir le cas de œuf ([œf] ou [ø]) - ni la forme écrite (nousfaisons / nous ferons, il doit y avoir bien d'autres exemples plus probants encore).

Mais (cf. article lemme de wikipedia) :

Un lemme peut être :

  1. simple : un seul mot → « tendre », « amour », « jamais » ;

  2. composé : un mot composé (mot formé de plusieurs mots) → « rouge-gorge », « [s']entre[-]tuer » ;

  3. complexe :
    un syntagme (groupe de mots placés dans un sens précis et s'organisant autour d'un terme central) →: « vert-de-gris », « petit-bourgeois », « grand-chose » ou une expression complète → « je-ne-sais-quoi », « je-m'en-foutiste ».

Je suppose que parmi les lemmes composés et complexes, il y en a des monomorphémiques et des polymorphémiques.

Bref, pour l'instant, je tourne (mais espère avoir remis un peu le sujet sur les rails qui m'intéressent) : cela me fait une belle jambe d'avoir rebaptisé "mot", "lemme" et de me retrouver avec un volatile morphème.

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Il y a cette curieuse expression "Motus et bouche cousue" le mot "mot" s'en exclu lui-même.

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chrisor a écrit:

A mon avis on peut distinguer 3 sens au mot :
- un premier conscient, celui que donne nos dictionnaires, étymologie incluse. On peut lui reconnaître une fécondité certaine dans la parole.
- un second inconscient, explicatif à dominante géométrique. Ce serait la force cachée de l'inconscient collectif langagier dont le savoir est inscrit dans les unités inconscientes du signifiant.
-un troisième, uniquement graphique avec l'usage de la majuscule, qu'on peut qualifier "métaphysique" ou sacré. C'est le Sens caché du Verbe.

Avant de chercher les sens du mot, j'ai lancé ce fil pour tenter de le définir. Je trépigne mais je n'ai pas le temps maintenant de bien décortiquer les infos accumulées pour mieux tourner autour du pot. Chrisor, vous avez réussi à vous décantonner de votre fil après nous nous avoir fait le coup des adieux de Fontainebleau. Vous devriez connaitre le film, il finit a Waterloo.

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P'tit prof a écrit:

Il est évident que le signifiant "mot" n'a rien à voir avec "parabola" qui a donné ""parole,  et encore moins de "verbum" qui a donné "verbe". Le signifiant ''mot'' rappelle  plutôt "mutus', muet

.

Je dirais même plus, étymoloige de mot d'après le Tlfi :

Du b. lat. muttum «son» dér. régr. de muttire «produire le son mu, grommeler» remontant au rad. onomatopéique *- (cf. mutmut facere «émettre un son à peine distinct, un chuchotement» att. par Apulée, v. TLL s.v. mutmut,

Donc, le muet est celui qui émet des grognements, mou-mou, avec le redoublement cher à chrisor. Le mot est donc le son, la parole est le sens,  le verbe le moyen technique de transformer ce son en sens.
Une vraie triade indo européenne : sacré, force, fécondité.
La force, c'est le mot,
le sacré, le verbe,
la fécondité, la parole.

Je ne suis pas certain de croire moi-même cette belle conclusion, mais je trouve qu'elle a de la gueule...

Les autres langues romanes ont choisi de dénoter la fécondité de l'acte de parole, le français dénote la force de cet acte qui rompt le silence.
Ici, je ne fais pas de la science, mais de la rêverie poétique...

On peut comparer ou opposer la triade "poétique" de P'tit Prof  à celle plus ésotérique d'Héraclite pour les glyphes égyptiens qui indiquait une lecture parlante, une  signifiante et une cachante.
Pour Fabre-d'Olivet, grammairien et alchimiste verbal  "le mot, dans la place où il se trouve, offre trois sens distincts: l'un propre, l'autre figuré, le troisième hiéroglyphique"

A mon avis on peut distinguer 3 sens au mot :
- un premier conscient, celui que donne nos dictionnaires, étymologie incluse. On peut lui reconnaître une fécondité certaine dans la parole.
- un second inconscient, explicatif à dominante géométrique. Ce serait la force cachée de l'inconscient collectif langagier dont le savoir est inscrit dans les unités inconscientes du signifiant.
-un troisième, uniquement graphique avec l'usage de la majuscule, qu'on peut qualifier "métaphysique" ou sacré. C'est le Sens caché du Verbe.

C'est le cas du mot Bipède déjà explicité antérieurement.

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Eh oui, il était comme ça, ce bon Totor...

47

Amen !

46

Qu'est-ce qu'un mot ?
Quelqu'un a formulé une réponse :

... car le mot c'est le verbe, et le Verbe, c'est Dieu !

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Parole = loyauté

En français, parole signifie aussi promesse.
En anglais, word (mot) est aussi la promesse.
En chinois, parole (言, yán) est  un composant de loyauté (信 xìn).


Le sinogramme 言 représente une bouche (rectangle) et une succession de mots (traits) qui en sortent.