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Le forum d'ABC de la langue française

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http://www.altovastese.it/wp-content/uploads/2014/02/Narcissus_poeticus_Recurvus03-150x150.jpg

jeannette : (botanique) Narcisse des poètes (Narcissus poeticus)

28

"Elle avait une petite jeannette en velours qui brillait sur son cou" (Balzac, Pierrette).


https://www.google.com/books/edition/Ho … frontcover

27

Pour moi une jeannette, c'est une sorte de coiffe, de mini-foulard que l'on met dans les cheveux, et qui forme un carré d'étoffe.

J'imagine que dans "Perrette et le pot au lait", Perrette portait ce que j'appelle une jeannette. Mais je ne sais pas si j'ai raison, autour de moi personne n'utilise ce terme.

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P'tit prof a écrit:

En français classique, le jeannot est l'éponyme du janotisme, ou jeannotisme :
Tlfi:

Prononc. et Orth. : [] ou [-o-]. Pt ROB., Lar. Lang. fr. : jeanno- (var.) Étymol. et Hist. 1. 1779 Jeannotisme « niaiserie » (Corresp. littér. secrète, 18 déc., no 52 ds PROSCHWITZ Beaumarchais, p. 338); 2. 1828-29 janotisme « construction maladroite de la phrase » (RABAN, MARCO SAINT-HILAIRE, Mém. forçat, t. 3, p. 31).
Dér. au moyen du suff. -isme* de Janot, Jeannot (dimin. de Jean), surnom traditionnel des sots (cf. Jehannot « sot », 1397 ds GDF., v. aussi FEW t. 5, pp. 45-46), et en partic., nom d'un personnage de niais, affecté d'un défaut de lang. consistant à intervertir les membres d'une phrase, popularisé par DORVIGNY ds Janot, ou les battus paient l'amende, pièce jouée en 1779.

Dans le document cité dans le message précédent, on lit :

Dans une petite pièce intitulée Jérôme Pointu, jouée aux Variétés amusantes en 1781, [...]Dans cette pièce, le rôle de Jérôme Pointu, vieux procureur très avare, très vétilleux, que berne Léandre, son jeune clerc, était tenu par l'acteur Volange, qui s'est acquis une immense célébrité par la création du rôle de Jeannot, sorte de Jocrisse dont le langage, en phrases incidentes, prêtant aux plus niaises ambiguïtés, a été caractérisé dans une chanson, qui pendant longtemps fut d'une grande ressource pour les pitres des baraques de saltimbanques chargés de mettre la foule en bonne humeur.

On en a surtout retenu ce couplet:
Voilà-t-il pas que, pour montrer mon adresse,
Je renversai les assiett' et les plats,
Je fis une tach' à mon habit, de graisse,
A ma culot' sur ma cuisse, de drap,
A mes beaux bas que mon grand-pèr', de laine,
M'avait donné avant de mourir, violets.
Le pauv' cher homme est mort d'une migraine,
Tenant une cuiss' dans sa bouche, de poulet.

Voilà indubitablement un bon nombre de janotismes, mais le document cité par le TLF, qui devance celui-là de deux ans,
Janot, ou Les battus paient l'amende , comédie proverbe de Louis-François Archambaut, dit Dorvigny, en est aussi un beau florilège, qu'on peut lire ici :
http://www.theatre-classique.fr/pages/p … BATTUS.pdf
Cette première pièce était, comme la seconde, jouée par l'acteur Volange qui semble avoir été un piètre acteur tragique ou sérieux mais qui a excellé dans ces rôles de Janot, au point d'en faire sa marque de fabrique.
De la première pièce, je ne suis pas sûr que le mot janotisme ait été immédiatement créé, car elle avait d'autres caractéristiques qui ont fait son succès :

A vingt ans il rentre en France, il travaille en province, où il prend le pseudonyme de Volange, et en 1778 il est reçu dans la troupe foraine des Variétés amusantes, qui occupera bientôt une salle sur le boulevard. Le succès triomphal arrive en 1779, grâce à un auteur, Dorvigny, à un personnage, Janot, et à une exclamation, «c'en est » (la référence est scatologique), qui devient le «cri à la mode » dans tous les milieux de Paris. L'engouement est tel qu'on a les éventails à la Janot, le potage à la Janot, la coiffe à la Janot, et la Manufacture de Sèvres se met à fabriquer des statuettes qui représentent Volange en Janot.

https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760 … 690_0000_3

Quelques années plus tard, en tout cas, le janotisme était bien connu, comme en témoigne ce long article que lui consacre le Dictionnaire de la Conversation et de la Lecture, 1837 :

JANOT, JANOTISME. Janot, ou Jeannot, diminutif de Jean, était déjà dans la langue usuelle le nom qui servait à désigner une ingénuité niaise, quand Voltaire, dans son Jeannot et Colin, en fit le personnage principal d'un de ses contes ingénieux. - Plus tard, un auteur des petits théâtres du boulevard, en le descendant plus bas encore, éleva Janot à une vogue inouïe. Il devint l'un de nos plus bizarres engouements, Le Janot de Dorvigni, joué par le farceur en renom de cette époque, Volange, ne réussit à rassasier la curiosité parisienne qu'après plus de 200 représentations. On en donnait deux chaque fois pour satisfaire l'avidité et placer l'affluence des spectateurs. L'auteur, qui ne s'était guère douté de ce succès fou, avait d'avance vendu sa pièce pour une très petite somme; le directeur du théâtre, enrichi par ce chef-d'œuvre imprévu, poussa la générosité jusqu'à gratifier l'écrivain d'un supplément de 600 francs : il devait en avoir gagné environ trois cent mille. Dans le même temps, on jouait dans le désert, au Théâtre-Français, la reprise de la Rome sauvée de Voltaire. Janot avait triomphé de Cicéron. — Du reste, il est juste de dire que cette parade n'était pas sans une certaine portée satirique qui, sans doute, avait échappé à la censure de l'ancien régime : Janot était le représentant de ce bon peuple, qui, toujours battu, payait toujours l'amende ; joué, comme l'ouvrage de Beaumarchais, peu avant la révolution, il était, lui, le Figaro de la basse classe. Ce qui contribua aussi à faire de Janot un type bouffon, ce qui le fait encore citer comme tel, c'est cette burlesque interversion de mots, cette singulière disposition de phrases dont l'avait doté son auteur : « En fait de couteaux, c'est mon père qui en avait un beau, devant Dieu soit son âme ! pendu à sa ceinture. » Voilà un des exemples de ce langage qui fit invasion dans la société, comme précédemment le calembourg, et que l'on nomma le janotisme. Le mot nous est resté pour exprimer ce genre de locutions vicieuses, que, Dieu merci! l'on n'affiche plus, mais qui peut échapper même à la distraction d'un homme d'esprit. Sans être un Janot, qui n'a pas, dans la conversation, commis quelques janotismes ?

https://books.google.fr/books?id=zb8wtX … mp;f=false

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P'tit prof a écrit:

Une croix  en or nouée au cou par  un ruban de velours noir...

D'après le TLFi, la croix à la Jeannette aurait sa première occurrence en 1813 :

Prononc. et Orth. : [ʒanεt]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1782 « chaînette d'or ou d'argent à laquelle est suspendue une croix » (Bachaumont, Mémoires Secrets, 26 avr., t. 20, p. 203); 1813 croix à la Jeannette (Jouy, Hermite, t. 3, p. 162). Emploi comme nom commun du prénom Jeannette, lui-même dér. du prénom fém. Jeanne; suff. -ette (-et*).

D'après les Curiosités historiques et littéraires, d'Eugène Muller, 1897, l'origine serait la suivante :

224.—D'où vient le nom de jeannette donné à une petite croix portée suspendue au cou par un ruban, qui fut un ornement féminin longtemps à la mode?

—Dans une petite pièce intitulée Jérôme Pointu, jouée aux Variétés amusantes en 1781, une actrice très jolie et très accorte, Mlle Bisson, qui jouait le rôle de Jeannette, servante du vieux procureur Jérôme, se présenta sur la scène avec une petite croix d'or suspendue au cou par un petit ruban noir. Cette nouveauté plut aux amateurs, bien moins assurément—dit un contemporain—pour la croix même qu'à cause de celle qui la portait très gracieusement. On l'appela tout d'abord croix à la Jeannette, et bientôt jeannette tout court, et ce bijou ne tarda pas à faire fureur dans toutes les classes de la société.

https://www.gutenberg.org/files/41116/4 … 1116-h.htm
Le fait est qu'on trouve pas mal de croix-à-la-Jeannette bien avant 1813, par exemple ici chez Rétif de la Bretonne, en 1782.
https://books.google.fr/books?id=3RpFxD … mp;f=false
Il n'est pas facile en revanche de savoir si ces croix-à-la-Jeannette étaient bien portées sur un ruban de velours, le contexte ne le mentionnant pas, ou mentionnant même au contraire des chaînes d'or.
La citation de 1813 dans le TLFi n'est pas plus explicite :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k … f168.image
Mais je trouve dans le Journal des Modes et des Dames, en date du 9 juillet 1814, un petit couplet où figurent ces lignes :
Il m'a donné c'joli ruban
Et c'tte p'tit' croix à la Jeannette,
Et de ce tablier charmant
C'est pour moi qu'il a fait l'emplette.

https://books.google.fr/books?id=kwNdAA … mp;f=false

24

La jeannette n'est pas exactement la planche à repasser. C'est un accessoire de celle-ci: une mini-planche qui se fixe sur la table à repasser normale et sur laquelle on enfile les manches pour pouvoir les repasser en évitant les plis.
Le mot n'est pas vieilli, je ne crois pas qu'il en existe un autre pour désigner cet objet particulier.
Mais avec les tissus modernes on trouve de moins en moins de gens qui prennent la peine de repasser et s'en servent.

Voici une planche à repasser normale pourvue d'une jeannette.
http://www.msv-france.fr/631-391-thickbox/table-a-repasser-luxe-avec-jeanette.jpg


Le terme, de plus, n'est pas propre à la Belgique lorsqu'il désigne cet ustensile.

23

Zolurne a écrit:
renemeertens91 a écrit:

Bonjour à tous.

La question suivante est posée dans la perspective de la rédaction d’un dictionnaire de belgicismes.

Qu’évoque pour vous le mot « jeannette » quand il désigne une personne.

Les Belges peuvent répondre mais je leur demande de s’identifier comme tels.

Merci d’avance.

René Meertens

Sur les six Belges autour de moi, trois répondent "planche à repasser" et les trois autres ne connaissent aucun sens particulier à "jeannette". 

Merci. Dans ce cas, j'indiquerai que ce mot est vieilli.
Ce belgicisme est-il vraiment si répandu ?

22

yd a écrit:

Le lien sur le Godefroy donné par Abel Boyer semble concerner un complément, volume 10, page 444.

Le complément est indispensable puisque c'est seulement dans le complément que Godefroy a enregistré les noms dont l'usage s'est maintenu dans la langue actuelle, comme celui de pucelle. Ne pas se fier à l'orthographe du nom donné en vedette, puisque dans le complément et contrairement au dictionnaire principal, Godefroy renonce à mettre en vedette les différentes orthographes du nom, mais on les trouve dans les exemples.

21

Page Henri Gillemin de Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Guillemin (la dernière phrase) :

Ainsi la médiéviste Régine Pernoud, dans Jeanne devant les Cauchons, parle-t-elle, à propos de son ouvrage sur Jeanne d’Arc, d’« anti-Histoire ».

J'avais lu l'un des livres de Régine Pernoud, mais pas celui-ci. Je ne me souviens pas qu'au cours de son procès elle ait évoqué le nom de son père, et jamais elle ne dit vouloir être surnommée la Pucelle.

Le lien sur le Godefroy donné par Abel Boyer semble concerner un complément, volume 10, page 444.
Ce lien http://micmap.org/dicfro/search/diction … oy/pucelle sur le même Godefroy, page 455 du volume 6, ne donne pas l'entrée pucele, mais seulement pucelle :

s. f., grand mannequin en métal, représentant une jeune fille des mamelles de laquelle coulaient deux jets de vin […].

Dans la 2e citation des délibérations du conseil de la ville de Bourg, 1541 :

[…] et a faire les secrets de la pucelle et de la fonteyne jectant les quatre elements.

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contrelabienpensance a écrit:

Le mot pucelle vient du latin puella, jeune fille, servante, c'est donc une personne de basse classe, il n'a pas à l'époque la connotation de virginité.

Ce n'est pas l'avis de Godefroy :
http://img4.hostingpics.net/pics/286359FireShotScreenCapture112CGodefroymicmaporgdicfrosearchcomplementgodefroypucelle.png
Joli mot qui apparaît déjà dans l'un des premiers monuments de la langue française.

contrelabienpensance a écrit:

Elle ne s'est d'ailleurs jamais appelée Jeanne d'Arc, c'est un poète d'Orléans qui l'a ainsi nommée en 1576, plus d'un siècle après.
http://youtu.be/NoTRSghNIiM?t=9m19s

La vidéo est intéressante mais montre que votre présentation est un raccourci un peu trompeur. Elle déclare lors de son procès s'appeler Jeanne et dit que son père s'appelle Jacques Darc (éventuellement Dare, la lecture est ambiguë). Il n'y a donc pas un grand pas à franchir pour lui donner le nom de Jeanne Darc. Sur la différence phonétique entre "arc" et "are" ou "art", rappelons que "Saint-André-des-Arts" vient de "Saint-André-des-Arcs".