Je continue sur les mêmes idées que je venais de développer dans ce sujet http://www.languefrancaise.net/forum/vi … 88&p=2 : on renverse l'ordre des priorités.
S'imaginer qu'une simplification de l'orthographe, certainement caricaturale, car nécessairement faite un peu n’importe comment sous de telles préoccupations, permettra aux gens de mieux parler et de mieux écrire revient à se moquer de tout le monde, aussi bien de ceux qui ont des difficultés que de ceux qui n'en ont pas, d'autant qu'on ne pourra que rajouter par là du bazar au bazar : personnellement je trouvais qu'il y en avait déjà assez.
Contrairement à ce que beaucoup pensent, et que j'ai moi-même longtemps pensé, il n'y a pas eu, dans l'histoire de notre langue, de volonté de compliquer à souhait l'orthographe.
Mais il y a des étymologies faussées ou tarabiscotées, il y a des règles de grammaire qui n'ont pas assez compris la langue, et surtout, il y a toute une panoplie de décrets sur le beau langage qui n'ont pas d'autre but que de troubler le parler des gens tout en fondant une fausse élite en langue. Si l'on veut nettoyer, il faut passer le chiffon propre là où il le faut, et non pas là où, sans le chiffon plus sale que la surface à nettoyer, tout était, et serait resté, nickel.
L'oral compte en réalité beaucoup plus que l'écrit, même de nos jours, et une personne qui s'exprime bien à l'oral, dont la pensée et le parler sont limpides, pour peu qu'elle préserve ces qualités quand elle écrit, se verra assez facilement pardonner son orthographe, car le lecteur a le cœur à lui corriger lui-même, à la lecture, ses fautes. Voilà ce que c'est, en réalité, la bonne orthographe : on la doit aussi bien à la lecture qu'à l'écriture.