Spécial Lévine
Parmi la cinquantaine de mots du clairon au klaxon, de la cloche aux claquettes, de la clameur à l'esclandre dans lesquels le codon <cl> évoque le caractère retentissant de toute une clique de référents, je découvre aujourd'hui le mot "cliquer", un verbe vieilli qui est défini par les dicos comme : émettre un bruit retentissant, résonner (1306, (G. Guiart, Royaux lignages, I, 3610, éd. J.-A. Buchon) ,dont FEW affirme l'origine onomatopéique klikk.
La cliquette est issue de cliquer et plus précisément en 1230 de clikete, c'est une sorte de castagnette utilisée par les lépreux pour signaler leur présence » (Eustache le Moine, éd. W. Foerster et J. Trost, 1414)
Le cliquetis a la même origine : 2e moitié du xiiies. cliketis « bruit produit par des objets sonores que l'on entrechoque » (J. de Baisieux, Dis de l'espée, 129 ds Trouvères belges, éd. A. Scheler, p. 179). Dans son dictionnaire raisonné des Onomatopées le bisontin Charles Nodier écrit en 1808:
CLIQUETIS. Onomatopée tirée du son des armes qui se choquent.C e mot se dit aussi du bruit des'verres, et en générât des bruits argentins et mordans.
Cliquet est dans le dictionnaire breton de Dom Lepelletier, pour loquet de porte ou de fenétre. Dans Davies on lit cliccied,
et analogiquement, cleccian, pour stridere.
L'onomatopée clic-clac est employée par les écrivains pour évoquer le bruit des menottes qui se ferment.
"On avait dû lui lier les mains avec des bracelets de fer. Clic Clac! (G. Dorman, Je t'apporterai des orages, 1973).
"Clic...Clac..., Les menottes se refermèrent sur ses poignets sans qu'il eût abaissé son regard insolent (R.A. Rey, Griotte, 1979)
"Clic-clac ! C'est pas Kodak, mais une paire de menottes (San Antonio, Frédéric Dard). etc
Encore des exemples qui confirment le double sens du codon <cl> évocateur de bruit retentissant et/ou de fermeture.
Ceux qui devraient avoir des oreilles n'entendent rien, ni en synchronie ni en diachronie !