Fernand a écrit:touché : Bravo maître Roussillat
http://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=1554
Cheval devient chevaux au pluriel en raison de l'évolution historique du mot. Au cours du passage du latin au français, la consonne l suivie d'une autre consonne, en l'occurrence le s du pluriel, s'est transformée en u (prononcé ou). On avait donc chevaus comme pluriel de cheval. C'est le même phénomène qui a fait que alba est devenu aube, prononcé à l'époque aoube.
De plus, pour transcrire la finale us de chevaus, on utilisait un signe abréviatif qui ressemblait à notre x et que les scribes par la suite ont confondu carrément avec le x lui-même. On a donc eu la graphie chevax. Les copistes ont ensuite rétabli le u qu'on croyait avoir oublié, ce qui a donné la graphie que nous connaissons encore maintenant : chevaux.
Idem sur Wikisource :
https://fr.wikisource.org/wiki/Grammair … Chapitre_3
La présence de s dans les substantifs dont le radical était terminé par l a amené, au xiie siècle, la vocalisation de l : chevals est devenu chevaus, chevels < (capillus) est devenu cheveus, mals > maus, etc. Dans les manuscrits cette finale us était représentée par un sigle qui ressemblait à x : on écrivait chevax, qui correspondait à chevaus ; dans la transcription on a ajouté x (qui déjà représentait us) à l’u représentant l vocalisée et on a eu au pluriel la forme moderne hybride chevaux, cheveux, travaux, etc.
Au xiiie siècle, chevals, chevaus, représentait aussi bien le cas sujet singulier que le cas pluriel régime.
https://books.google.co.jp/books?id=45l … mp;f=false
On prononçait autrefois et l’on écrivait cors, doit, vint, etc.; des savants sont venus qui, sans que la prononciation eût changé, ont écrit corps, doigt, vingt, etc., sous prétexte que ces mots français viennent des mots latins corpus, digitus, viginti, etc. l. Notre x final valant s ne dérive pas de l’a? du latin, comme on pourrait le croire, mais se rattache à un signe abréviatif qui ressem¬ blait à a? et qui valait u + s. On écrivait chevaus ou, avec ce signe abréviatif, chevax; puis, par une confusion grossière, on en est arrivé à écrire chevaux.
Carré Irénée. Grammaire raisonnée de la langue française, par Léon Clédat, professeur à la Faculté des lettres de Lyon ;Paris, Le Soudier, 1894. In: La revue pédagogique, tome 26, Janvier-Juin 1895. pp. 75-78;https://www.persee.fr/doc/revpe_2021-4111_1895_num_26_1_9506_t1_0075_0000_2
idem in Grammaire élémentaire de l'ancien français (5e édition) / Joseph Anglade,...
Auteur : Anglade, Joseph (1868-1930).