Bonjour à tous,
Ce fil a été initié en octobre 2013 et je remercie toux ceux qui ont pris le temps d'y participer. Grâce à leurs messages ( souvent critiques) cela m'a permis d'avancer et de mieux comprendre la motivation des mots et l'origine du langage. Je regrette de ne pas avoir toujours répondu à leurs messages par manque de temps ou par aveuglement engendré par ma passion sur ce sujet.
Après 6 ans d'interventions, trop souvent des monologues, je me permets de remercier ceux qui ont partiellement souscrit à ma théorie de la motivation des mots, tout comme ceux qui s'y sont opposé. Donc merci aux personnes bien réelles qui se cachent derrière tous ces pseudos : éponymie, contrelabienséance, Abel Boyer, P'tit prof, Piotr, Alco, oliglesias, Chauffe Marcel, Greg, trevor, BakaGaijin, Glop, shokin, Bookish Prat, Swoo, redina, yd, ariane, contrelabienpensance, Cedric-Paris, florentissime, vh, André de Lille, Roméo31, Loeildemoscou, Euphoriane, herfaya, cargo06, serpent84, AcoSwt, Lévine, cépamoi, jerf, Natsume et orphalosegrammair avec une mention particulière pour les plus insistants : P'tit prof, oliglesias, Ylou et Lévine.
Comme le chanterait un homonyme patronymique de l'un de ces intervenants, "non, je n'ai pas changé", mais grâce à vous j'ai beaucoup évolué et mieux compris l'essence des mots. L'illusion de Saussure est totale: certes arbre, Baum et tree sont trois signifiants totalement différents, assignés au même référent, mais un mot n'a pas pour fonction de définir un objet référent car il se contente de le désigner par une ou deux de ses caractéristiques saillantes. La loi de la nomination est celle qu'on nomme pars pro toto, une partie pour le tout, une faculté de reconnaissance attribuée aux performances de l'hémisphère droit, dit silencieux.
Donc aucun arbitraire entre signifiant et signifié et aucune convention tacite entre le mot et le référent. La géographie, la culture , la vie économique, la prépondérance privilégiée d'un sens telle l'audition pour les allemands et la vue pour les français expliquent le ''choix'' inconscient des caractères saillants retenus du référent. L'arbre français évoque le schème de brisure de ses branches avec br et son sommet prééminent, sa cime, avec ar avec une menace ar de brisure br possible (cf le chêne et le roseau de La Fontaine) alors que le Baum allemand mime le bruit de sa chute pour le désigner.
Non, les mots ne sont pas les plus petites unités significatives d'expression du langage, ce sont des rébus littéraux formés d'unités d'une ou deux lettres. Ces unités sont nées du matériau signifiant des onomatopées (qui en comportent souvent deux). Ces mimophones issus d'imitation acoustique de bruits externes ou internes sont toujours des idéophones d'abord conscients mais désormais totalement inconscients suite aux trois refoulements (syllabique, sémantique et expressif) que nous subissons tous lors de la transmission/acquisition de notre langue maternelle. Ces idéophones naissent grâce aux aires sensorielles associatives de notre cerveau avec à l'origine un lien entre un bruit et l'image du référent qui l'émet (le cri d'un animal par exemple : le coin-coin enfantin ). Les noms de l'arbre néerlandais boom ou allemand Baum sont nés car le bruit de leur chute a servi à les désigner : boum ! Mais les bruits ne sont pas toujours spécifiques d'une source unique émettrice et sont communs à divers mouvements, dont l'oeil humain perçoit la géométrie tel clac qui associe l'unité générale ac de l'action soit au retentissement cl, soit au schème de fermeture cl.
Les onomatopées sont des imitations approximatives par la voix humaine de bruits en majorité non humains. C'est par analogie acoustique que l'enfant imaginera un canard si on lui parle de ''coin-coin''. C'est par analogie visuelle que l'homme incluera le schème cl de fermeture dans ses mots : si le cl de la cloche d'église évoque son retentissement, le cl de la cloche à fromages ou de plongée évoque la notion d'enfermement. L'extension du lexique se réalise ensuite uniquement avec l'un des sens, essentiellement celui relié à la géométrie car l'acte de nomination repose davantage sur la vision. Il existe une motivation généralisée des mots mais qui n'est pas acoustique car les mots évoquent plus rarement des bruits mais bien davantage des concepts géométriques et ne sauraient donc plus êtres qualifiés ''expressifs'.
Cependant la vue n'est pas toujours le stimulus originel associé à un son ( gl est issu de glagla évoque d'abord le froid, mais s'est généralisé rapidement à deux concepts liés à la glace source de froid : glisser/fondre, la consonne /f/ imite le bruit du souffle pour allumer ou éteindre le feu et le désigne dans les pays tempérés; etc). Parfois c'est l'émotion suscitée par le référent qui va permettre de le désigner : ainsi le codon tr de la peur (trouille, trac, pleutre, poltron, trémolo, tressaillir, transi...).
C'est pourquoi il est possible de classer ces unités inconscientes qui se comportent comme des codons de la genèse des mots en schémèmes, émotèmes, esthésiémes (tel al de la dureté), schèmes primitifs tel im symbolisant la transformation de la matière en énergie ( comme dans chimie, enzyme. gymnastique, à parti de miam miam ou ud qui évoque le sens caché des choses : vaudou, érudition, surdité...).
La généralisation de l'apprentissage scolaire depuis Charlemagne et surtout la diffusion des livres depuis Gutenberg a engendré la primauté conditionnée de la lettre sur le phonème lors de l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Ces lettres ne sont elles-mêmes pas arbitraires mais en capitales romaines sont de véritables hiéroglyphes.
Il existe deux types de codons qui ont permis la genèse de nos mots :
1) des codons de deux lettres issus des syllabes fermées (VC voyelle)-consonne) et de doubles consonnes C1C2 avec C2 = l ou r tel bl, br...qui possèdent deux sens principaux. Par analogie synesthésique un troisième sens peut exister : ainsi cl symbole de retentissement peut passer du champ auditif au visuel : l'éclat du bruit peut passer à l'éclat de la couleur.
2) des codons d'une lettre interposée entre ou à l'extérieur de ces couples bilitéraux qui eux possèdent 3 sens. Je n'ai pas d'explication sur la découverte de la trinité sémantique de cet alphabet inconscient. Merci pour vos suggestions.
Voilà, je crois avoir résumé brièvement ma théorie et réfuté suffisamment celle de Saussure.