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Le forum d'ABC de la langue française

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Si j'ai dit "informe", en revanche, je n'ai pas dit "prendre forme", office du modelage du biscuit.

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Lévine a écrit:

Je pense que le dégourdi doit son nom au passage du caractère grossier, informe, du mélange trempé d'eau à une matière qui "prend vie" grâce à la chaleur de la première cuisson.

Je ne le crois pas trop car la cuisson, même au dégourdi ou en dégourdi, fige au contraire la forme.

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Oui ; dès l'ancien français, gourt peut avoir le sens de "empêché de bouger", "paralysé", mais non nécessairement par le froid.

Cf. le Tristan de Béroul (2ème moitié du XIIème), v. 3848-3850 (Champion) :

J'ai endormi jointes et ners, (jointes = articulations)
Les mains gourdes por le mal dacre (conjectural : le mal d'Acre, maladie rapportée par les Croisés ?)
Les piez enflez por le poacre (= podagre).

Je pense que le dégourdi doit son nom au passage du caractère grossier, informe, du mélange trempé d'eau à une matière qui "prend vie" grâce à la chaleur de la première cuisson.

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Mais c'est très bien, cette curiosité, surtout quand vous la partagez pour notre plus grand plaisir.
Je ne suis pas sûr d'avoir compris où se situe pour vous l'extension de sens : je croyais que c'était sur le sens de "dégourdir" mais peut-être est-ce déjà sur le sens de "gourd", car comme vous le remarquez, en français, le sens de "gourd" n'est pas celui de son obscur étymon latin supposé "gurdus", qui signifiait balourd, lourdaud. Est-ce au sens intellectuel ou déjà au sens physique, comme le suggèrent les dérivés que j'ai pu consulter dans plusieurs langues romanes et qui sont plus proches de gros, gras que de niais.
En tout cas, pour l'ancien français, les sens sont assez divers et parfois opposés, même si on peut généralement comprendre comment on passe d'un sens à l'autre par association d'idées.
https://micmap.org/dicfro/search/dictio … froy/gourd
https://www.cnrtl.fr/definition/dmf/gou … oXfd;str=0
De "gourd" appliqué aux doigts, aux mains, aux membres, application assez ancienne, je ne suis pas surpris qu'on passe aisément à l'idée de froid et de là à l'idée de chauffer pour "dégourdir".

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Abel Boyer a écrit:

Il y a assurément une extension de sens mais le sens premier reste, celui d'une d'un léger chauffage, d'une légère cuisson. Je sais bien que les températures pour cuire au dégourdi sont fort hautes, mais elles sont moins hautes que les températures de la seconde cuisson pour cuire finalement. C'est cet aspect d'une température moins haute qu'une autre qui fait le dégourdi.

Dégourdir veut dire donner une légère cuisson à l'émail, sans qu'il soit amené à une entière fusion. Peindre sur le dégourdi, sur le cuit et sur le cru, sont les trois manières distinctes de la peinture céramique.

https://books.google.fr/books?id=S3del1 … mp;f=false





En ce qui concerne la première cuisson  dans le domaine de la céramique,  tout était expliqué avec force détails et à plusieurs reprises au Musée de la Faïence à Marseille smile
C’est bien la raison pour laquelle j’ai donné,  par rapprochement, l’expression " Dégourdir l’eau" .

Mais ce n’est pas le sens premier, j’entends par là , le sens d’origine.

Le Tlfi , quant à l’histoire de ce mot , gourd et l’evolution du sens  , nous donne :

Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Début xiies. guiz « immobile (en parlant du vent) » (St Brendan, 220 ds T.-L.); ca 1170 « raide, engourdi » (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 3849 : Les mains gourdes); 2. 1342 « lourd, grossier » (Renart le contrefait, 9252 ds T.-L.). Du lat. gurdus « lourdaud, balourd »

Il n’était pas question de froid , de froidure. Et les dérivés de gurdus latin, dans plusieurs langues romanes, vont plutôt dans le sens de niais, lourdaud, bête, crétin  .

Il semble qu’il y ait eu une extension  de sens propre à la langue française et je m’étais demandé comment on y était arrivé. Simple curiosité de ma part.

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regina a écrit:

Je veux bien smile Mais la terre utilisée pour la poterie n'est pas très froide , d'autant qu'il a fallu malaxer, façonner l'objet à la main ou au tour, le mouiller . Par cette première cuisson, on élimine surtout l'eau.  Il y a une extension de sens qui m'a juste surprise.

Il y a assurément une extension de sens mais le sens premier reste, celui d'une d'un léger chauffage, d'une légère cuisson. Je sais bien que les températures pour cuire au dégourdi sont fort hautes, mais elles sont moins hautes que les températures de la seconde cuisson pour cuire finalement. C'est cet aspect d'une température moins haute qu'une autre qui fait le dégourdi.

Dégourdir veut dire donner une légère cuisson à l'émail, sans qu'il soit amené à une entière fusion. Peindre sur le dégourdi, sur le cuit et sur le cru, sont les trois manières distinctes de la peinture céramique.

https://books.google.fr/books?id=S3del1 … mp;f=false

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La terre de la poterie est maléable, molle car elle contient encore de l'eau.
L'enfant est encore mou, maladroit.
Il faut les dégourdir.

Etre figé par le froid pout venir d'une autre racine.

racines possibles:
Lat. gurdus : maladroit
Lat cucurbita > comcombre, gourde, esp. gordo (gros, ventru, en forme de gourde ?)

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Abel Boyer a écrit:
regina a écrit:

J’ai eu l’impression que tout cela était lié à l’idée d’enlever, effectivement,  des inconvénients dus au froid , ceci par réchauffement,  bien sûr. 

Mais l’étymologie latine ne m’a pas semblé expliquer...

L'étymologie française suffit : dégourdir,  c'est initialement enlever l'engourdissement, notamment celui dû au froid, grâce à la chaleur. D'où l'extension à l'eau, notée dans le dictionnaire de l'Académie française : « On dit, Faire dégourdir de l’eau, pour dire, Faire chauffer légèrement de l’eau, pour lui ôter sa grande froideur. Il faut faire dégourdir cette eau. Et dans cette phrase, Dégourdir est neutre.  »
On employait ce mot chez moi.

Je veux bien smile Mais la terre utilisée pour la poterie n'est pas très froide , d'autant qu'il a fallu malaxer, façonner l'objet à la main ou au tour, le mouiller . Par cette première cuisson, on élimine surtout l'eau.  Il y a une extension de sens qui m'a juste surprise.

7

regina a écrit:

J’ai eu l’impression que tout cela était lié à l’idée d’enlever, effectivement,  des inconvénients dus au froid , ceci par réchauffement,  bien sûr. 

Mais l’étymologie latine ne m’a pas semblé expliquer...

L'étymologie française suffit : dégourdir,  c'est initialement enlever l'engourdissement, notamment celui dû au froid, grâce à la chaleur. D'où l'extension à l'eau, notée dans le dictionnaire de l'Académie française : « On dit, Faire dégourdir de l’eau, pour dire, Faire chauffer légèrement de l’eau, pour lui ôter sa grande froideur. Il faut faire dégourdir cette eau. Et dans cette phrase, Dégourdir est neutre.  »
On employait ce mot chez moi.

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P'tit prof a écrit:
regina a écrit:

On disait de même : " dégourdir l’eau " = la réchauffer légèrement ( trouvé sur les dictionnaires).

Pour dégourdir l'eau, pas besoin de dictionnaires : ma grand-mère le disait.


Je n’en doute pas... mais la mienne que je n’ai d’ailleurs même pas connue,  n’ aurait pu le dire. Je n’ai donc pas eu la possibilité de rencontrer cette expression , découverte hier, via le dictionnaire smile