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XIX

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L'école, l'armée, la République, les communications, la presse populaire, etc. : la langue française se diffuse en France et prend la place des langues régionales, condamnées mais étudiées. Développement de la linguistique moderne. Siècle des nationalismes.

XIXe siècle

  • 'explosion du breton écrit'
  • Premier moment scientifique de la linguistique (découvertes de lois grâce à l'histoire et au comparatisme)

1800

  • Boiste, Dictionnaire (sera revu par Nodier) ; dernière éd. 1857

1801

  • Nodier : Néologie

1802

  • Laveaux, Dictionnaire de l'Académie, revu et corrigé : assimilé à une contrefaçon, l'ouvrage est interdit.

1803

  • Cession par la France de la Louisiane au profit des Etats-Unis ; il ne reste aujourd'hui à la France que l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon dans cette partie du monde

23.01.1803

  • Arrêté consulaire réorganise l'Institut : la classe littérature devient la 2e classe : l'académie française est reconstituée moins le nom

13.06.1803 / 24 prair. an 11

  • Arrêté fixe date à partir de laquelle les actes publics devront être rédigés en français : Napoléon reprend idée du décret de thermidor an 2.

1804

  • Fabre d'Olivet : Poésies occitanes ; supercherie littéraire ? Influences oassianiques ; à relier à la 'renaissance' occitane

1805

  • Académie celtique ; se transformera en Société des Antiquaires de France. Elle se propose, entre autres choses, de publier des travaux concernant les différents dialectes populaires de l'Empire
  • Vente de la Louisiane aux Etats-Unis
  • Champollion-Figeac : travail sur les dialectes dauphinois

10.03.1805

  • décret de surséance qui accorde à la Corse un délai pour l'emploi de la langue française dans les actes publics

1806

  • Enquête Coquebert de Montbret (père et fils) : par correspondance, demande traduction d'un texte de référence, la parabole de l'enfant prodigue. Enquête inachevée : prend fin sur un rapport (non publié) avec la dissolution du bureau de statistiques en 1812. Se poursuivra de façon plus informelle dans la Société des Antiquaires. Ouvrage important en 1831
  • A. F. Poyart : Flandricismes, wallonismes et expressions impropres dans le langage français (réédité jusqu'en 1928)

1807

  • Grammaire celto-bretonne de Le Gonidec

1808

  • d'Hautel : Dictionnaire du bas langage [1]

1809

  • Champollion-Figeac : Nouvelles recherches sur les patois ou idiomes vulgaires de la France et en particulier sur ceux du département de l'Isère ; l'auteur est le correspondant de l'enquête Coquebert de Montbret

1810

  • Rolland : préservatif ; l'auteur était un correspondant de Grégoire pour la Provence

1811

  • Girault-Duvivier : Grammaire des grammaires ; somme de toutes les grammaires passées ; très nombreuses rééditions (remodelé par Auguste Lemaire après 1842), grand succès ; conservatisme : «Je me suis contenté de suivre les sentiers battus par les anciens maîtres, bien sûr de ne pas m'égarer et de n'égarer personne avec moi sur leurs traces».
  • Rolland : Dictionnaire des expressions vicieuses et des fautes les plus communes dans les Hautes et les Basses-Alpes, accompagnées de leurs corrections ; l'auteur était un correspondant de Grégoire pour la Provence

1812

22.12.1812

  • décret citant les cas où les actes publics ou privés passés en langue régionale ne peuvent être présentés à l'enregistrement sans une traduction en français

1816

  • Franz Bopp : Ueber das Conjugationssystem der Sanskritssprachen ; formé en France, par Sylvestre de Sacy notamment ; débuts de la grammaire comparée (Vergleichende Grammatik) et fondation de la linguistique scientifique : étudie la langue pour elle même et non dans un cadre littéraire par exemple ; sa grammaire sera traduite par Michel Bréal qui sera le premier professeur de grammaire comparée au Collège de France jusqu'en 1905 ; remplacé par Meillet)
  • François Raynouard : Choix de poésies originales des Troubadours contenant la grammaire comparée des langues de l'Europe latine dans leurs rapports avec la langue des troubadours, 6 vol. (-1821) ; ouvrage publié avec l'aide du gouvernement de Louis XVIII. A noter que Raynouard est secrétaire perpétuel de l'Académie française depuis 1807. Son lexique sera publié après sa mort.

10.07.1816

  • Rétablissement de l'Académie française (Louis XVIII).

1818

  • Guillaume Schlegel : Observations sur la langue et la littérature provençales ; critique - nationaliste - de Raynouard qui exalte en peu trop les langues analytiques.

1819

  • Gustave Planche : premier tome du Dictionnaire français de la langue oratoire et poétique (-1822). Auteur est professeur de rhétorique. Vocabulaire partagé entre nobles (avec exemples) et ignobles
  • amiral de Rochegude : Le parnasse occitanien ; Essai d'un glossaire occitanien
  • Fabre d'Olivet : Essai d'un glossaire occitanien (ms)

1820

  • Laveaux : Dictionnaire de la langue française
  • Fabre d'Olivet : La langue d'oc rétablie (ms)

1821

  • Antoine-Félix Mourre, insp. d'acad. en Corse, estime que sur les 170000 hab., 10000 comprennent le français parmi lesquels 1000 sauraient l'écrire

1822

  • Jacob Grimm : Deutsche Grammatik (-1837)
  • Carpentier : Gradus français (noms propres et noms communs 'poétiques")

1825

  • Peignot : Amusements philologiques ; somme de curiosités

1826

  • Marle : Appel aux français ; projet de réforme orthographique (soutenu par Fourier, Cabet et même le futur Louis-Philippe)

1827

  • Victor Hugo : Préface de Cromwell : tous les mots sont égaux en droit
  • Augustin Thierry : Lettres sur l'histoire de France ; théorie des races, Nord contre Sud : favorable à histoire locale car histoire nationale des Bretons ou des Provençaux n'est pas celle des Rois de France ; Croisade des Albigeois : le Sud étouffé par le Nord (voir aussi Michelet et Guizot)

1828

  • Vidocq : Mémoires : diffuse argot

1829

  • Réforme de l'orthographe proposée par Marle échoue
  • J.-B. Reynier : Corrections raisonnées des fautes de langage et de prononciation qui se commettent même au sein de la bonne société, dans la Provence et dans quelques provinces du Midi

1830

  • François Raynouard : Lexique roman (-1844) ; posthume ; 6 volumes, mots classés par racines. Premier grand monument de la science romane
  • Villemain (prof. Sorbonne) consacre une leçon à la poésie des Troubadours et à la civilisation méridionale

01.03.1830

  • Cour de cassation : compromis sous seing privé rédigé en espagnol : annulation

1831

  • Claude Fauriel : Histoire de la poésie provençale ; ami de Thierry, accorde important rôle culturel au Sud
  • Montbret : Mélanges sur les langues, dialectes et patois, renfermant, entre autre, une collection de versions de la Parabole de l'enfant prodigue en cent idiomes ou patois différents, presque tous des France, précédés d'un essai d'un travail sur la géographie de la langue française ; ouvrage important dans la dialectologie.

1832

  • La maîtrise de l'orthographe est rendue obligatoire par Louis-Philippe pour accéder aux emplois publics (mais il n'y a pas, contrairement à ce qui est souvent affirmé, de décret faisant de une orthographe d'état de l'orthographe académique) : «s'il y a eu décret, il faut parler des lois napoléoniennes de 1808 sur l'enseignement public, et des ordonnances de 1816 restaurant l'Académie dans ses droits, non d'un décret de 1832 ou 1835, qui n'existe pas» (Catach).
  • Legoarant : Nouvelle orthologie française

1833

  • Le préfet du Finistère, Lepasquier, crée la première revue bretonnante, Mignon al labourer [L'ami du cultivateur]
  • Naissance du mot linguistique (le mot linguiste existe déjà : il est dans Raynouard, 1816) ; à noter que la linguistique en tant que science (exclusive des pratiques d'amateurs) ne se constitue - en France - que dans les années 1870.

28.06.1833

  • Loi Guizot sur l'enseignement primaire : inscrit «les éléments de la langue française» au programme des écoles primaires élémentaires (donc orthographe et grammaire)

1834

  • Nodier : Notions de linguistique ; consacre tout un chapitre (favorable) aux patois

1835

  • 6e édition du Dictionnaire de l'Académie française ; ratifie l'orthographe moderne : ai pour oi ('aimait' pour 'aimoit' : graphie dite 'voltairienne'), t rétabli dans les pluriels des noms, adjectifs et participes présents en ent, ant (des enfans : des enfants ; mais le Journal de Savans gardera son titre jusqu'à la première guerre + refus de Châteaubriand), ainsi que les lettres dites ramistes... D'un autre côté, elle semble revenir en arrière et effacer les modifications de la 5e édition de 1798 : retour à l'orthographe d'ancien régime, la plus étymologique possible (ajouts abusifs de h et de y : asyle, diphtongue, misanthrope, rhythme, phthisie ; corrigés dans l'édition suivante).
  • Platt : Dictionnaire critique et raisonné du langage vicieux ou réputé vicieux, ouvrage pouvant servir de complément au Dictionnaire des difficultés de la langue française par Laveaux

1836

  • Friedrich Diez (professeur université de Bonn) : Vergleichende Grammatik der romanischen Sprachen (-1844)
  • A. Moquin-Tandon : La carya magalonensis ; supercherie : Raynouard pris au piège
  • Claude Fauriel : Histoire de la Gaule méridionale sous la domination des conquérants germains ; confirme Thierry, idée de la civilisation du Sud envahi par celle du Nord
  • Gabrielli : Manuel des provençalismes corrigés

1837

  • Claude Fauriel : publie une édition du poème de la Croisade contre les Albigeois

1838

  • [Comte Jaubert] : Vocabulaire du Berry et de quelques cantons voisins par un amateur du vieux langage ; utilisé par G. Sand. Repris en 1855.

1839

  • Théophile Hersart de la Villemarqué (Kervaker) : Barzhaz Breizh ; supercherie
  • Avril : Dictionnaire provençal-français
  • Gustave Brunet : Extraits d'ouvrages écrits en patois, 2 vol. (-1840)
  • Fallot : Recherches sur les formes grammaticales de la langue française et de ses dialectes au XIIIe siècle (posth.) ; auteur inspiré des théories allemandes : mal vu

1840

  • Schnakenburg : Tableau synoptique et comparatif des idiomes populaires ou patois de France ; cite Nodier, favorable aux patois
  • docteur Honnorat : Dictionnaire provençal-français (- 1848 par fascicules). Choix orthographe étymologique : rapproche du latin. Ce sera la graphie officielle du Congrès des poètes provençaux de 1854. Prédécesseurs en matière lexicale : J.-J. Castor, J.-T. Avril
  • Victor Gelu : Chansons provençales et françaises ; utilise la langue régionale mais, comme Jasmin pour le gascon et à la différence des Félibres qu'il critiquera, ne s'en soucie guère : style peu relevé, pas de volonté de normalisation

1841

  • Mary-Lafon : Histoire politique, religieuse et littéraire du Midi de la France ; histoire de combat engagée (en faveur du Sud)
  • Pierquin de Gembloux : Histoire littéraire, philologique et bibliographique des patois et de l'utilité de leur étude ; auteur est insp. d'Université ; fav. aux patois
  • Ampère : Histoire de la littérature française ; contient une Histoire de la formation de la langue française
  • Mistral et Roumanille créent la revue poétique Boui-Abais (1841-1846)

1842

  • Mary-Lafon : Tableau historique et littéraire de la langue parlée dans le Midi de la France
  • Eugène Sue : Les Mystères de Paris : argot très présent ; suscite publication de dictionnaires d'argot ; feuilleton très diffusé (-1843)

1847

10.12.1847

  • Circulaire du Ministre Salvandy sur l'enseignement de la langue française dans les collèges : instituteur présenté aux professeurs des collèges comme un modèle à suivre en matière d'orthographe

1848

  • Féline : Sur la réforme de l'alphabet à l'exemple de celle des poids et mesures

1851

  • Poitevin : Dictionnaire de la langue française ; considéré comme annonçant le Littré
  • Ayer : Grammaire française, ouvrage destiné à servir de base à l'enseignement scientifique de la langue (éloge de Diez quelques années plus tard ; Bruneau y voit une parution importante)
  • Adrien Féline : Dictionnaire de la prononciation de la langue française, indiquée au moyen de caractères phonétiques, précédé d'un mémoire sur la réforme de l'alphabet

1852

  • Marc Fournier : Les nuits de la Seine ; mélodrame dans lequel apparaît un professeur de langue verte (première attestation connue du mot) : « On appelle ainsi, madame, la langue cabalistique du tapis vert. »

29.08.1852

  • Fondation du Félibrige en Provence à Font-Ségugne (7 fondateurs légendaires : Roumanille, Mistral, Aubanel, Anselme Mathieu, Giera, Jean Brunet, Alphonse Tavan ; en vérité d'autres fondateurs ont été oubliés). Le mot provençal viendrait d'un texte ancien ; publication annuelle pour la propagande de l'idée félibréenne : l'Armana prouvençau (almanach à la fois utilitaire et patriotique ; important outil de propagande). Objectif : la promotion la culture méditérranéenne (en ce qui concerne la langue, choix d'une orthographe simplifiée : d'après phonétique : choque les 'puristes' car non traditionnel et désaccord de Gelu qui refuse de régenter la langue ; gros problème vient du fait que le système mistralien érige un dialecte provençal (celui de Maillane, la Rhodanie) comme modèle, ce qui est loin de faire l'unanimité. La publication dans leur revue - espace de légitimation - contraint les auteurs à l'adoption de ce système sous peine de corrections. Accepté en gros mais de fortes résistances (Perbosc, Estieu, Artaud) d'où les révisions postérieures de Perbosc et Estieu puis d'Alibert.

1855

  • comte Jaubert : Glossaire du Centre de la France
  • E. Agnel : Observations sur la prononciation et le langage rustiques des environs de Paris

01.1855

  • Armana Provençau : premier numéro

1856

  • Poitevin, Grammaire générale et historique de la langue française (2 tomes)
  • Comte Jaubert : Glossaire du Centre de la France (-1858) ; utilisé par G. Sand
  • Victor Hugo : Les Contemplations (avec des phrases célèbres dans la Réponse à un acte d'accusation et sa suite : le bonnet rouge au dictionnaire & guerre à la rhétorique, paix à la syntaxe)

1858

  • Académie Française : Dictionnaire historique de la langue française comprenant l'origine, les formes diverses, les acceptions successives des mots, avec un choix d'exemples tirés des écrivains les plus autorisés [A-Azyme] (-1894)
  • Lafaye : Dictionnaire des synonymes de la langue française

1859

  • Mistral : Mirèio ; va à Paris où il se fait consacrer, par Lamartine notamment (passage par la capitale nécessaire pour l'adoubement littéraire). Sera également consacré à l'Académie française (Villemain : prix de 3000 francs) ; nommé Chevalier de la légion d'honneur en 1863. L'ouvrage - et son succès - contribue à imposer son orthographe
  • docteur Noulet : Essai sur l'histoire littéraire des patois du Midi de la France aux XVIe et XVIIe siècles ; travail commencé dès 1840 (suite en 1877 sur le XVIIIe siècle)
  • Jeux Floraux

04.08.1859

  • Cour de cassation : nullité acte rédigé en corse

1860

  • Dochez : Nouveau dictionnaire de la langue française : contenant la définition de tous les mots en usage, [...] développés et rangés par ordre chronologique, [...] et disposés de manière à offrir l'histoire complète du mot auquel ils se rattachent
  • Crémieux : fondation de l'Alliance israélite universelle ; pour promotion de Juifs grâce à universalisme culture française : développe la langue française

1862

  • Prudence Boissière : Dictionnaire analogique de la langue française. Répertoire complet des mots par les idées et des idées par les mots ; (DALF). Boissière, ancien collaborateur de Pierre Larousse, est l'initiateur en France, de ce genre de dictionnaire. 2100 mots centraux, 230000 mots analogues. Ouvrage important, sera réimprimé et réactualisé jusqu'en 1900.

1863

  • Emile Littré : Dictionnaire de la langue française (-1872 ; suppl. 1877 il y a travaille depuis 1846) ; relativement classique (il suit l'édition de 1835 du Dictionnaire de l'Académie française).
  • Emile Littré : Histoire de la langue française ; 2 volumes réunissant d'importantes communications parues dans le Journal des Savants entre 1856 et 1858
  • Larousse : Parution des premiers fascicules du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle (il fera 15+2 vol. de 1866 à 1876 ; suppl. 1877 ; 1890) : dictionnaire encyclopédique, illustré
  • baron Ch. de Tourtoulon : Jacques 1er le Conquérant ; contre vision de l'histoire imposée par les historiens de Nord

1864

  • Enquête Duruy sur l'enseignement : s'intéresse au langage des enfants

1865

  • Bréal : création de la Société de linguistique de Paris (SLP)

1866

  • Dès ses premiers status, la Société de Linguistique de Paris informe qu'elle ne recevra « aucune communication concernant [...] l'origine du langage »
  • Gaston Paris, Paul Meyer, Charles Morel, Hermann Zotenberg : Revue critique d'histoire et de littérature ; revue de compte-rendus d'ouvrages de SH : leur donne bcp de force : jugent de tout.
  • Pierre Larousse : Grand dictionnaire universel du XIXe siècle (-1876) ; réaliste, très proche de la vie contemporaine (bcp + que le Littré)

1867

  • Brachet : Grammaire historique de la langue française ; vulgarise enseignement de Paris et Meyer ; nbrseuses réimp.
  • Firmin-Didot, imprimeur de l'Académie française : Observations sur l'orthographe ou ortografie française ; proposition de réforme soutenue par Littré et Sainte-Beuve

1868

  • Création par Duruy de l'EPHE : 6 sections dont la 4e : Sciences historiques et philologiques ; ce sera l'un des hauts lieux (parisien...) de la recherche linguistique ; les professeurs de cette section qui va devenir très puissante dans le définition de la linguistique sont issus en grande partie de la Revue critique d'histoire et de littérature de Meyer et Paris, donc très proches et bon connaisseurs des théories allemandes

1869

  • baron Ch. de Tourtoulon (avec Cambouliu, Glaize, Montel et Boucherie) crée la Société pour l’étude des langues romanes et la Revue des langues romanes (il créera ensuite la Revue du monde latin). Revue de Montpellier, provinviale donc, proche du Félibrige, avec beaucoup d'amateurs, d'autodidactes et d'érudits. Récolte de matériaux vivants et oraux. Premier numéro en 1870. Sera en lutte avec le groupe des 'parisiens' (oppositions multiples : province/paris, autodidactes/université, catholiques/laïcs et juifs, etc)
  • Échec de la réforme de l'orthographe proposée par Didot

1870

  • Pétition adressée au Corps législatif en faveur des langues régionales : signée par H. de Charency, Gaidoz et Charles de Gaulle
  • Henri Gaidoz : création de la Revue celtique

1871

  • Défaite de la France : importantes conséquences dans l'ordre de l'organisation de l'enseignement (car on croit que la victoire de l'Allemagne a été causée par une décadence intellectuelle : cf. en 1871 La réforme intellectuelle et morale de Renan)

1872

  • Gaston Paris et Paul Meyer : création de Romania ; revue parisienne, universitaire, prétentions scientifiques élevées (influence des romanistes allemands) ; autour école des Chartes et EPHE
  • Granier de Cassagnac : reprend ses travaux de 1859 et soutient envers et contre tous l'origine gauloise du français dans Histoire des origines de la langue française
  • Charles Nisard : Étude sur le langage populaire ou patois de Paris et de sa banlieue

1873

  • Enquête directe (sur place) de Bringuier et Tourtoulon : cherchent à déterminer l'existence d'une limite entre langue d'oc et langue d'oïl. S'achève en 1876 : auteurs publient une Etude sur la limite géographique de la langue d'oc et de la langue d'oïl (avec une carte)
  • Arsène Darmesteter : Traité de la formation des mots composés de la langue française ; il entend montrer - nationalisme oblige - que les ressources lexicales françaises valent celles de l'allemand

1874

  • Paul Meyer : Etude sur la langue d'oc et ses dialectes au moyen âge ; lauréat du prix du budget de l'Ac. des Insc. et Belles-Lettres. Manuscrit
  • Auguste Brachet : Nouvelle grammaire française fondée sur l'histoire de la langue à l'usage des établissements secondaires ; continue de propager la doctrine de Paris-Meyer ; utilise histoire de la langue pour expliquer règles grammaticales
  • Félibrige fête le 5e centenaire de la mort de Pétrarque : illustre leur volonté d'unir (de fédérer) les cultures latines par-dessus les frontières (participation de poète roumains dans les activités du Félibrige)

1875

  • Meyer et Paris : création de la Société des Anciens Textes Français (SATF)
  • Whitney : The life and growth of language
  • Emile Zola a le projet de l'Assommoir (argot et 'langage populaire' mis en valeur) ; le livre sera d'abord publié en feuilleton dans le Bien Public de Guyot (dès le 13 avril) avec pour sous-titre 'Roman de moeurs parisiennes' ; nbreuses lettres de mécontentement, désabonnements : la publication est interrompue et reprise dans la République des lettres de Catulle Mendès. L'ouvrage paraît en librairie le 24.02.1877 : très grand succès (100000e en 1881), nbreuses adaptations théâtrales. A sans doute grandement participé à la diffusion de l'argot.

15.01.1875

  • Cour de cassation : nullité acte rédigé dans une langue autre que le français

1876

  • Lacurne de Sainte-Palaye : publication (posthume) de son dictionnaire (préface). Il s'était intéressé aux troubadours (livré publié par l'abbé Millot)
  • Richepin : la chanson des gueux ; argot ; condamné le 26 août à 500 francs d'amende et un mois de prison (mais il sera académicien en 1909)

1877

  • Invention du phonographe : va faciliter les travaux de linguistique
  • création revue Mélusine : 'revue de mythologie, littérature populaire, traditions et usages'

1878

  • Enquête Sébillot
  • Le w devient la 26e lettre du Dictionnaire de l'Académie
  • Bréal, Paris et al : fondation de la Société de l'enseignement supérieur (SES) : groupe de pression influent
  • Mistral : Lou Tresor dou Felibrige (-1885 en fasc. ; complet en 1886). Impose son orthographe : le provençal - voire le mistralien - veut dominer le territoire occitan ; idéologiquement le dictionnaire est traditionnel et rural : accorde peu d'intérêt au monde moderne des villes
  • 7e édition du Dictionnaire de l'Académie française (1877-1878) avec une commission présidée par O. Gréard qui échouera malheureusement à réformer l'orthographe face au Parti des Ducs dirigé par le duc d'Aumale
  • Saussure : Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes

1879

04.02.1879

  • Jules Ferry au ministère de l'Instruction publique (il s'attache Ferdinand Buisson qui se battra - en affrontant de très fortes résistances - pour faire cesser la tyrannie de l'orthographe)

1880

  • Jules Gilliéron : Le patois de la commune de Vionnaz

1881

  • Les lois de Jules Ferry organisent l'enseignement gratuit, obligatoire et laïque en France (-1886)
  • Frédéric Godefroy : Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IX au XVème siècle (-1895), 8 volumes (Vieweg) ; Complément au Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IX au XVème siècle (1895-1902), 2 volumes (Bouillon)
  • Jules Gilliéron : Petit atlas du Valais roman

1882

  • Ernest Renan, Qu'est-ce qu'une nation : n'attribue aucun rôle essentiel à la langue dans la construction nationale

1883

  • Foncin crée l'Alliance française, pour la propagation de la langue française.
  • Jules Gilliéron remplacer Darmesteter à l'EPHE : fait un cours de dialectologie (élève de Meyer) ; à partir de ce moment, la dialectologie tente d'échapper au marché amateur.

1886

  • abbé Rousselot développe phonétique expérimentale avec enregistreur à membrane
  • Paul Passy, fondateur de l'API, présente la transcr1ption du français
  • Paul Sébillot : création de la Revue des traditions populaires

1887

  • Ferdinand Brunot : Précis de grammaire historique de la langue française ; ouvrage à destination scolaire
  • Clédat : Revue des patois (-1888) : suite à échec de sa revue, Clédat l'oriente vers un contenu plus légitime : d'abord la Revue de philologie française et provençale (1889-1896) puis la Revue de philologie française et de littérature (1897)
  • abbé Rousselot et Gilliéron fondent la Revue des patois gallo-romans (-1893)
  • Arsène Darmesteter : La vie des mots (organicisme, langue telle un être vivant, darwinisme linguistique ; influence de Max Muller)
  • Nouveau mouvement en faveur de la réforme de l'orthographe : Louis Havet, Darmesteter, pétition adressée à Académie française, Bréal : au refus de l'Académie les protagonistes se retournent vers le ministre de l'Instruction publique ; création d'une Société française pour une réforme orthographique

1888

  • création d'une chaire de dialectologie à l'EPHE

26.05.1888

  • Gaston Paris : Les parlers de France ; discours de la méthode dialectologique contre Bringuier et Tourtoulon

1889

  • Gaston Paris invente - pour traduire le néologisme francisch de H. Suchier - le terme de francien (il s'agit d'une notion au fort potentiel idéologique aujourd'hui contestée ds sa validité scientifique)
  • Louis Havet présente pétition internationale (Suisse, Belgique) à l'Académie française ; Clédat, directeur de la Revue de Philologie française, passe à l'acte et publie en orthographe simplifiée

1890

  • Hatzfeld et Darmesteter, Dictionnaire général de la langue française du commencement du XVIIe siècle jusqu'à nos jours. Commencé en 1871, paru en fascicules à partir de 1890. Deuxième volume en vente en 1900 (Antoine Thomas succède à Darmesteter)

1891

  • Petit de Julleville, dir. : Histoire de la littérature française, avec ébauche d'une histoire de la langue française (collaboration de F. Brunot)
  • abbé Rousselot : Les modifications phonétiques du langage étudiées dans le patois d'une famille de Cellefrouin
  • L'aïoli : revue littéraire du Sud (-1898). Nombreuses participations de Mistral

27.04.1891

  • Léon Bourgeois : circulaire pour 'interdire l'abus des exigences grammaticales dans la dictée'

1892

  • Tensions internes au Félibrige : Maurras et Amouretti prônent un engagement politique (fédéraliste ou autonomiste) alors que Mistral s'en tient à un plan essentiellement culturel

1893

  • O. Gréard : Rapport à l'Académie ; propositions pour simplification orthographe : échec à cause du 'parti des ducs'

1894

  • L. Clédat : Gramaire raisonée de la langue française
  • Académie des Jeux Floraux refait une place à la langue d'oc (mais conserve le français)

1896

  • Petit de Julleville, dir. : Histoire de la littérature française, avec ébauche d'une histoire de la langue française (collaboration de F. Brunot qui écrit La langue française jusqu'à la fin du XIVe siècle - Le français et ses dialectes)
  • S. Casanova : A Tramuntana - fresca e sana ; premier journal en langue corse († veille 1914).

1898

  • Union Régionaliste de Bretagne (conservateur : Régis de l'Estourbeillon)

1899

  • Mistral crée un Musée régional à Arles : Museon Arlaten ; pour recueillir les reliques de la Provence et fabriquer à l'identique celles qui n'existent plus : muséographie ethnographique ; Félibrige se tourne radicalement vers le passé
  • Nyrop : Grammaire historique de la langue française (-1930)