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Citation n°123891

Le persil à la roulotte (en voiture, autour du lac) ; le persil au gail (en amazone au bois de Boulogne) ; le persil au négoce (parfumeuses et gantières qui demandent s'il faut rendre la monnaie) ; le persil à l'épate (cocottes élégantes se promenant en toilettes tapageuses) ; le persil au veuvage (prétendue veuve qui parcourt tous les lieux de plaisir à la recherche d'un consolateur) ; le persil au tapage (spécialement exercé à Monaco par des grues qui se tiennent à l'affut des joueurs veinards et les tapent de cinq ou dix louis sous prétexte qu'elles viennent de se faire décaver) ; le persil à l'eau minérale (filles galantes exploitant toutes les villes d'eaux) ; le persil au sport (aux courses) ; le persil a l'invite (femmes qui envoient des lettres d'invitation à des petits vicomtes pour les prier de venir passer la soirée chez elles le …) ; le persil à la vapeur (en chemin de fer ou sur les paquebots) ; le persil à la laine (dans l'eau, en prenant des bains de mer). Pour la casserole en cuivre nous avons : Le persil à l'étalage (station sur une chaise des Champs-Élysées ou dans les concerts) ; le persil télégraphique) par signes ou par coup d'oeil ; le persil au gambillage ou à la rampe (au théâtre, par des danseuses ou des petites grues de féerie) ; le persil à la pucelle (jeune fille de 16 ou 17 ans qui se promène d'un air effaré et soutient bravement à tous ceux qui l'abordent qu'elle est vierge, jusqu'à ce qu'elle trouve un bon badaud crédule) ; le persil au trac (femme qui affecte d'avoir grand peur et semble craindre à tout instant d'être rencontrée par son père ou son frère) ; le persil à la nage (en pleine Seine, à la Grenouillère, à Croissy ou à Bougival) ; le persil au mouillage (femme qui jette l'ancre, comme un vrai bateau, dans un restaurant de nuit et attend le client, d'accord avec un garçon qui la recommande aux soupeurs) ; le persil au patinage (au Skating Ring) ; le persil au courroux (feinte colère que montre la femme accostée pour donner plus de prix à ses fayeurs) ; le persil au huit-ressorts à six sous (femme qui s'aperçoit en omnibus qu'elle a oublié son porte-monnaie et donne son adresse au monsieur obligeant et distingué qui lui prête trente centimes pour payer sa place) ; le persil évangélique (dans les églises, où le soir, plus d'une femme qui paraît plongée dans la prière, n'attend que les avances d'un monsieur qui n'ait pas plus envie de prier qu'elle). Si maintenant vous rencontrez, se promenant sur les boulevards, une femme d'allures légères qui traîne un enfant morveux, soyez certain que c'est une marmite en fer, qui exerce le persil au salé. Dans ce monde là, on a l'élégante habitude d'appeler un enfant un salé. Quand vous flânerez dans la direction d'une gare de chemin de fer, méfiez-vous de la même marmite faisant le persil à la cambrousienne. Si vous êtes en veine de galanterie, elle vous répondra volontiers, vous racontera qu'elle se rend en province, en cambrouse, et, une fois à la gare, s'apercevra qu'elle a manqué son train, ce dont vous profiterez vivement pour lui offrir un abri dans un hôtel en l'engageant à ne partir que le lendemain matin. Heureux si elle ne vous emmène pas dans un taudis où elle vous fera arranger par quelques releveurs de fumeuse. La marmite en fer fait aussi de persil au cercueil. Un cercueil n'est pas autre chose qu'un bock et le persil au cercueil s'opère dans toutes les brasseries. Elle pratique encore le persil au Jésus. Le Jésus est une malheurense enfant de quatorze ou quinze ans que de vieilles el ignobles prostituées livrent aux débauchés. Puis elle a dans son bagage le persil au boulottage, qui se fait dans les endroits on l'on boulotte, dans les tables d'hôte spéciales, etc. Si nous passons à la marmite en fonte, nous avons le persil au phare (lampe placée le soir auprès d'une fenêtre et qui veut dire qu'on peut monter) ; le persil à la quitourne (appel fait par une fenêtre genre de persil interdit par la police, mais qui se pratique quand même) ; le persil à la bonne fortanche (à la bonne aventure dans les baraques de foire) ; le persil à l'aumône (femme qui vous demande l'aumône et vous donne à entendre qu'elle serait bonne fille si vous vouliez être généreux).

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