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définition de ☞ balançoire (depuis 1839) (avec Bob, dictionnaire d'argot)

balançoire
■ Niche, farce, mystification faite à confrère ; ■ (coméd.) mystification, niche, farce entre comédiens : additions spirituelles faites à un rôle ; charge de bon ou de mauvais goût

balançoire & □ faire la balançoire (1839) #nom fém.

■ Niche, farce, mystification faite à confrère ; ■ (coméd.) mystification, niche, farce entre comédiens : additions spirituelles faites à un rôle ; charge de bon ou de mauvais goût

usage spectacle (théâtre, comédie, chant)
index Balancoire
datation 1839 || ◊ théâtre, 1839 (gb) ◊ fumisterie, 1836 ; blague ajoutée au texte, coméd., 1845 (DHAF)
fréquence 004
registre ancien 6
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Citations
  • 1839 acteurs […] amusent le public par des saillies d'autant plus drôles qu'elles sont inattendues. – Ces additions à un rôle sont vulgairement nommées charges, mais dans l'argot dramatique on le désigne spécialement par l'expression de faire la balançoire. source : 1839. Argot dramatique (2 articles), dans Le Monde dramatique
  • 1839 On peut citer le Sourd ou l'Auberge pleine, l'Auberge des Adrets, et surtout l'Ours et le Pacha, parmi les pièces qui prêtent le plus à la balançoire. source : 1839. Argot dramatique (2 articles), dans Le Monde dramatique
  • 1839 Du reste ce ne sont que les acteurs de premier ordre qui peuvent ainsi se risquer à faire la balançoire avec quelque succès source : 1839. Argot dramatique (2 articles), dans Le Monde dramatique
  • 1881 L'argot des coulisses a fourni plusieurs locutions à la langue courante. Le mot balançoire est de ce nombre. Tout le monde sait qu'une balançoire est une farce, une niche qu'on fait à quelqu'un. Cette expression vient d'une plaisanterie dont certain acteur fut victime de la part de ses camarades. Un soir, en pleine représentation, ceux-ci l'avaient attaché à une corde qui pendait du cintre et, imprimant à ce pendule d'un nouveau genre, une série d'oscillations entre cour et jardin, avaient soumis le pauvre diable au supplice de la balançoire, sans que le public ébahi comprît rien, du reste, à ce jeu de scène inattendu. Parmi les balancoires restées célèbres au théâtre, il en est une qui est assez drôle pour être rapportée. Lambert était un jeune premier beau comme Lafont, comédien comme Prévost, chanteur comme Nourrit, vaniteux comme Vestris. À l'entendre, ses débuts devaient révolutionner Bordeaux ; il allait montrer à ses crétins de camarades comment on jouait la comédie. Ses camarades formèrent le projet de se venger. Voici la balançoire qu'on organisa pour égayer son premier début dans la première représentation à Bordeaux d'une pièce nouvelle de Scribe, Kettly. Lambert jouait Seuneville, le rôle de Lafont, et devait chanter en entrant en scène le célèbre rondeau : Heureux habitants / Des beaux vallons de l'Helvétie… Mais, par malheur pour le comédien, il ne paraît qu'à la scène VII. C'est Rutly qui entre entre en scène au lever du rideau. Que fait Rutly ? Vous allez voir. SCENE PREMIÈRE. RUTLY. –Quel air frais on respire en ces vallons et comme on a raison d'y chanter : Heureux habitants / Des beaux vallons de l'Helvétie… / Pays enchanté, / Séjour de la simplicité. / Etc., etc. C'est la balançoire qui commence. SCÈNE II. FRANTZ, RUTLY Frantz. –Déjà levé, Rutly ! Tu devances l'aurore. C'est que tu es heureux de vivre, n'est-ce pas ? et de pouvoir chanter : Heureux habitants / Des beaux vallons de l'Helvétie, / Pays enchanté, / Etc., etc. Le public, qui avait applaudi à Rutly, écoute Frantz sans trop de surprise. SCENE III. LES MÊMES, Mme VERNER. Mme Verner. –Eh quoi ! mon fils, je ne t'ai point encore embrassé ce matin. Que faisais-tu donc ici ? Je le devine. Tu chantais à M. Rutly ton air favori. Et la duègne chante : Heureux habitants / Des beaux vallons de l'Helvétie, / Etc., etc. Ici le public reste indécis, en raison de son amitié pour la duègne ; mais le rondeau lui semble ennuyeux. SCÈNE IV. Mme VERNER ; HENRI, domestique. Henri. –Salut à madame Verner. Vous me voyez précédant mon maître et accourant pour vous annoncer son arrivée. Mme Verner. –Enfin ! il revient. Henri. –Est-ce qu'il peut se séparer de ce souvenir ? Il ne se passe pas de jour où il ne chante : Heureux habitants / Des beaux vallons, / etc. L'orage qui grondait tout à l'heure va éclater. Mais voici Kettly qui paraît : SCENE V. KETTLY. –Quelle bonne nouvelle se répand ! M. de Senneville est de retour en ces vallons ! Mon coeur bat à son approche ; il me semble que j'entends déjà sa voix qui chante : Heureux habitants, / etc. –Assez ! assez ! crie le public. Nous la connaissons. –Silence donc, messieurs ! Ce n'est pas la faute de Kettly. –Voici le débutant ! –Ah ! le bel homme ! –Silence ! Le silence se fait. Senneville, que ses camarades avaient enfermé dans sa loge jusqu'au dernier moment et qui ne se doutait nullement de ce qui s'était passé avant son entrée, apparaît sur le sommet de la montagne et de la meilleure foi du monde, il chante a pleins poumons : Heureux habitants, / Des beaux vallons de l'Helvétie… Il ne put achever ; les sifflets les plus aigus couvrent sa voix. Le public s'imagine qu'on se moque de lui, s'en prend au débutant qui persiste à chanter malgré la tempête. Le parterre, obstiné, siffla tant et si bien que l'artiste fut obligé de résilier son engagement. Les comédiens étaient vengés. source : 1881. Voyage au pays de l'argot
  • 1884 Maintenant, vous me permettrez de vous raconter une petite histoire, puisque nous sommes sur le chapitre des balançoires. –La parole est à monsieur fit tout le monde en choeur. Surtout pas de montage, parce que nous n'y couperions pas. –Alors, je leur racontai la sorte [blague, niche] d'un typo qui, ayant invité un confrère plusieurs fois à déjeuner, mais en vain, quoiqu'il promît toujours son concours au coup de fourchette, s'imagina de le faire battre par le tambour de ville, avec cette annonce : Il a été perdu un compositeur typographe qui répond au nom de M. X., et qui a son domicile telle rue, tel numéro. Prière personnes qui le rencontreraient de le conduire chez M. Z., restaurateur, où son compagnon, M. ***, l'attend à déjeuner depuis longtemps. Il y aura une bonne récompense ! source : 1884. Typos de province

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Chronologie et sources

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Date à battre : 1839

◊ théâtre, 1839 (gb) ◊ fumisterie, 1836 ; blague ajoutée au texte, coméd., 1845 (DHAF)

Entrée relevée dans ces sources (sauf erreur) :

1839 1839 1866 1881 1884

Compléments