BACANTE(S), BACCHANTES, subst. fém.
Pop., le plus souvent au plur. Moustache :
1. Depuis que j'allais en classe, mon père s'intéressait à mes succès, à mes progrès et il comptait davantage dans ma vie. Il me semblait d'une espèce plus rare que le reste des hommes. En cette époque de barbes et de bacchantes, son visage glabre, aux mimiques expressives, étonnait : ... S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 28.
Rem. Les dict. gén., sans doute par souci étymol., écrivent habituellement bacchantes; l'orth. bacantes est plus usuelle ds les dict. d'argot.
ÉTYMOL. ET HIST. 1. 1875-6 arg. (RABASSE, [Notes de policier communiquées à Larchey] ds SAIN. Sources Arg., p. 53 : Bacchantes [Les], les favoris, la barbe); 2. 1901 (A. BRUANT, Dict. fr.-arg., p. 327 : moustache, Bacchantes).
Peut-être appellation facétieuse p. allus. à la chevelure longue et flottante des bacchantes. L'étymon proposé pour le sens 1 par ESN. : all. Backe « joue » est vraisemblable du point de vue sém. mais fait difficulté du point de vue morphol.; celui de L. RIGAUD, Dict. de l'arg. mod., 1881, p. 21; fr. bâche (mot à mot ,,celles qui couvrent``) est peu vraisemblable.
BBG. ESN. 1966 (s.v. bacantes). ESN. Poilu 1919 (s.v. bacante). FRANCE Suppl. 1907. LARCH. 1880. LA RUE 1954. LE BRETON 1960. SANDRY-CARR. 1963. SANDRY-CARR. Th. 1963. TIMM. 1892. (TLFi) /
Parisiens, 15-17 (moustache) : bacchante, écrit par hellénisme sans raison ; sans doute altération d'un *bécante, parure naturelle du bec, analogue à baquettes <- béquettes que signale HDT. (Esnault1919)
- Il y en a qui écrivent bacchantes mais c'est baccante qui est juste (VIR)
- Réminiscence de l'all. Backe, joue, variante de bouche, bec (TIM cité par DEL)
- Terme burlesque (SAIN-TRANCH)
- De l'all. Backe « joue », avec infl. de bacchante = femme lubrique, avinée ou bruyante (GR)
- Peut-être appellation facétieuse p. allus. à la chevelure longue et flottante des bacchantes. L'étymon proposé pour favoris, barbe par ESN. : all. Backe « joue » est vraisemblable du point de vue sém. mais fait difficulté du point de vue morphol. ; celui de RIG., Dict. de l'arg. mod., 1881, p. 21 ; fr. bâche (mot à mot ,,celles qui couvrent``) est peu vraisemblable (TLFi)
- Argot parisien courant d'avant-guerre (Dauzat1918voc)