b) Planter (là) qqn. Quitter quelqu'un brusquement. Il la planta là, au milieu de sa leçon. Et la pauvre Grazia pleura toutes les larmes de son corps (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 787). Mes compliments, tu sais ! Tu as une façon de planter là les gens! Franchement, qu'est-ce qui t'a prise ? (Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p. 152).
− En partic. Rompre des liens d'affection, abandonner. Ah ! certes, oui, par exemple, (...) que je vous lâcherais, et que je vous planterais, et que je vous plaquerais, si nos relations devaient être sans virilité (Bloy, Journal, 1900, p. 378) :
10. Janine se montrait faible avec lui : il obtenait d'elle tout ce qu'il voulait. Quand je pense qu'autrefois il menaçait de la planter là, persuadé que tu ne nous laisserais rien ; et c'est lorsque tu nous fais l'abandon de ta fortune, qu'il se décide à prendre le large. Mauriac, Noeud vip., 1932, p. 280.
c) Planter là qqc. Interrompre subitement une action, une tâche qui n'est pas achevée. Il plantait là toute discussion, en ayant pour le moment assez (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 479). « Le téléphone ! » criait l'aîné, et Jonas plantait là son tableau pour y revenir, le coeur en paix, avec une invitation supplémentaire (Camus, Exil et Roy., 1957, p. 1640).
Tout planter là. Renoncer brusquement et d'une manière définitive à poursuivre quelque chose, sous l'effet de sentiments violents. Avait-il voulu disparaître, par fantaisie ? Tout planter là, ses quatre gosses, sa femme malade, et ses chefs, et sa brouette de cantonnier, pour essayer d'oublier tout, de recommencer mieux sa vie ? (Martin du G., Vieille Fr., 1933, p. 1018). (tlfi:planter)
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