Avoir un mot (une phrase, une question) sur (le bout de) la langue, au bout de la langue. Être sur le point de dire quelque chose et se retenir de le dire. Au fait, nous dévions. J'avais une question sur le bout de la langue : Vous êtes un peu amoureux de Maria, n'est-ce pas ? (Farrère, Homme qui assass., 1907, p. 177) :
4. On avait vu cet homme, à cinquante ans passés, rougir comme une jeune fille au moment où il disait à une certaine personne que, dans la difficulté, elle pourrait compter sur lui. Encore, pour lui dire cela, avait-il dû se vaincre ; il était venu la voir deux fois déjà dans le but de le lui dire, mais chaque fois, les mots sur la langue, n'avait pas osé, avec la même gêne et la même honte, exactement, que s'il s'était agi pour lui non d'offrir cet argent, mais de le demander. Montherl., Célibataires, 1934, p. 804.
Avoir le sentiment qu'on est prêt à trouver un mot qui échappe. J'ai son nom au bout de la langue (A. Daudet, Jack, t. 1, 1876, p. 9). Le nom lui trotte dans la tête, elle l'a sur le bout de la langue − mais elle ne peut pas mettre la main dessus (P. Daninos, Un certain Monsieur Blot, p. 62 ds Rey-Chantr. Expr. 1979). 1549 l'avoir sur le bout de la langue « être sur le point de le dire » (Est.) (tlfi:langue)