B. − Pop. Il n'y a pas (plus) mèche et, p. ell., pas mèche ! Il n'y a pas moyen, c'est impossible. Toujours farceur comme à son ordinaire, papa Dufailli ; il n'y a pas mèche à lui refuser : allons ! vite, vite ! entrez (Vidocq, Mém., t. 2, 1828-29, p. 96). Rien à faire de cette femme-là (...). Pas mèche (...). La voie est barrée (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 184). Enfin des flopées entre ceux qui s'affrontent, alors, plus moyen... plus mèche (Arnoux, Visite Mathus., 1961, p. 111).
Rem. On dit aussi plus rarement il y a mèche. Il y a possibilité. Et quand y aurait-il mèche à toucher cette bonne galette-là ? (Verlaine, Corresp., t. 3, 1895, p. 119). 2. a) 1807 typogr. y a-t-il mèche? « y a-t-il du travail à profit partagé ? » (ibid.) ; b) 1808 il n'y a pas mèche « il n'y a pas moyen, pas de possibilité » (ibid.). (tlfi:mèche)
- mèche (il n'y a pas -) loc. phrast. non conv. PHRASÉOL. "il n'y a pas moyen" - Lex.[79], GR[85], 1808 ; E, DFNC (n'y a pas mèche pour), GLLF, TLF, v.1808 ; FEW (6/III, 324b), 1820 ; DELF, v.1820 ; DG, ø d.
- 1809 - «CHEVALET [...] V'là bien c' qui prouve qu'il vient un âge où c' qu'on prend des chandelles pour des étoiles ; mais chez moi g'na pas mêche, aussi lui ai-je ben dit son fait l'autre jour à ce M. Sonatini... Ah ! ah ! c'est que je bisque de voir que l' bourgeois préfère ce maudit baragouineur à moi.» Désaugiers, M. Gérésol, 3 (Fages) - P.E. (bhvf:mèche)
- Dans les premiers temps de la découverte et de l'application de la poudre à canon, on employait pour mettre le feu aux couleuvrines, arquebuses, mousquets, etc., des cordelettes de la grosseur du petit doigt, appelées mèches. Or, pour le soldat de ces époques, tirer un coup de feu, quand on n'avait plus de mêche, était chose absolument impossible. Le soldat dit volontiers en montrant son gousset vide, au camarade qui veut aborder la cantine : il n'y a pas mèche. (1868. Le soldat peint par son langage)
- Mèche, travail chez les imprimeurs ; demander mèche : offrir ses services : le travail est ici assimilé à la mèche d'une chandelle, d'une lampe, cad à la matière qui les alimente ; de là, il n'y a pas mèche, pas moyen. (SAINXIX)
- C'est l'italien mezzo ; de plus mèche correspond exactement au latin medius qui a donné moyen (deux plombes et mèche ; il n'y a pas mèche). (SCHW1889)
- Non c'è mezzo. (GR)
- Italien mezzo : moyen, moitié. (REY-CH)
- Origine discutée. Sainéan Arg. fait remonter le mot au prov. mech « demi ». Esnault (Fr. mod. t. 20, p. 136) y voit l'it. mezzo « moyen ». Ces deux hypothèses doivent être rejetées pour des raisons phonét. FEW t. 6, 3, p. 325a a proposé de rattacher le mot à mèche1*, proprement « matière préparée pour prendre feu aisément », étant donné que l'arrangement conclu marque le début d'une activité. L'existence de l'occitan meuco (R. Ling. rom. t. 18, p. 106) semble corroborer cette hyp. Il est difficile de dire s'il a eu infl. de 1 sur 2 ou non. (TLFi)