b) Fam. Action collective comparée à la danse. Il n'y a pas de musique sauf ce chuintement léger des graines lancées. C'est sourd et léger, mais il y a tant de mains qui lancent que peu à peu au fond de l'air il y a quand même la musique souple pour cette danse de lourdeur et de travail [la semaison] (Giono, Joie, 1935, p. 286).
− En partic. Engagement militaire, bataille (supra I B 3 b). Cependant, les deux armées s'étaient arrêtées en face l'une de l'autre (...) − Frère, dit-il [Sidoine] (...) la danse ne commencera jamais, si je ne la mets en branle (Zola, Contes Ninon, 1864, p. 214). Anglais et Bourguignons recommençaient la danse (A. France, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 93). Le bruit se répandait de plus en plus que la Coloniale allait venir nous relever à la Grenouillère, qu'elle allait attaquer et que nous, nous ne serions pas de la danse (Cendrars, Main coupée, 1946, p. 295).
c) Arg. et pop. Coups. Donner, allonger, coller, filer, flanquer une danse à qqn. Lui administrer une correction. Évitez des dancings la coûteuse impudence. Si j'étais votre époux, Madame, ah, quelle danse ! (Toulet, Vers inéd., 1920, p. 260) :
7. Il [Ricard] a encore une faiblesse (...) il pisse au lit. C'est en vain qu'il prie Dieu (...) il retombe désespéré sous le coup de torchon de sa mère, qui a une drôle d'expression pour annoncer que la danse commence. Elle dit (...) en levant le fouet : « Ah ! nous allons faire pleurer le lapin ! ». J. Vallès, Jacques Vingtras, L'Enfant, 1879, p. 177.
− P. ext. Mauvais traitement, punition. Le drôle [l'adjudant Flick] choisissait ses types (...). Et tout de suite la danse commençait, la manne céleste des nuits de boîte et des basses corvées (Courteline, Train 8 h 47, 1888, I, 2, p. 26). (tlfi:danse)
- Ce mot, au 15e siècle, avait souvent la signification de Moralité, correction, châtiment et le bourreau dans Rabelais s'appelle L'aveugle qui fait danser. (Peschier 1852)