BATH, adj. et subst. masc.
A. Adj. inv., pop. Se dit de tout ce qui est beau, joli, bon ou agréable :
1. Quand il sut qu'ils appartenaient au 22e, caserné à Commercy, il manifesta une curiosité excessive : ah bah ! une bath garnison, hein ? COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e part., 4, p. 134.
2. I' n'a pas pipé. « C'est bon, c'est bon », qu'il a dit en foutant le camp, et après, il a été bath comme tout avec moi. BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 44.
3. J'ai même reçu un coup de flingue... et vise la bath jumelle que j'ai prise à un macchabée boche, un officier... DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 167.
Loc. Bath à faire. ,,Bon à voler`` (L. LARCHEY, Dict. hist. d'arg., 2e Suppl., 1883, p. 12). Bath au pieu. ,,Bon au lit`` (L. LARCHEY, Dict. hist. d'arg., 2e Suppl., 1883, p. 12). Être fait bath : 4. Quand un grasdoublier pomaquera sa camelotte, qu'il ne la repige pas, il serait fait bath. Quand un voleur de plomb perdra le produit de son vol, qu'il ne le ramasse pas, il serait arrêté. HOGIER-GRISON, Les Hommes de proie, Le Monde où l'on vole, 1887, p. 299.
Étymol. ET HIST. 1. 1846 adj. pop. « beau » (Féval dans ESN. : Si c'est possible de voir un plus joli montant [pantalon !]... c'est bath ... mais bath pour de bon) ; 1887 faire bath « arrêter un voleur » supra ; 1878 être bath (L. LARCHEY, Dict. hist. d'arg., p. 368 : bath (être) : Être arrêté, Ironie) ; 2. 1897 « papier à lettre de qualité » (Nouv. Lar. ill.).
Orig. discutée, aucune des hyp. proposées n'étant pleinement satisfaisante : soit du nom de la station angl. Bath, très prisée par la haute société angl. au XVIIIe s. (A. Rigaud dans Vie Lang., n°144, p. 179 ; BL.-W.5), cette hyp. étant la seule à rendre compte de la forme bath ; soit forme apocopée de l'arg. batif « joli » 1837, VIDOCQ, Vocab. dans SAIN. Sources Arg. t. 2, p. 114 (FEW t. 1, p. 297a, note 14), lui-même considéré comme issu, avec chang. de suff., de battant dans le syntagme battant neuf « (d'un tissu) fraîchement battu, tout neuf » v. battre ; soit emploi adj. de l'interj. onomatopéique bath exprimant l'étonnement (1804, STENDHAL, Filosofia nova, 2, 276 dans QUEM.) ; la désignation de 2 semble plutôt dér. du sens « beau » (1) que directement issue du nom de Bath, ville où l'on aurait fabriqué cette sorte de papier. (tlfi:bath)
- Forme abrégée de batif, parallèle à battant. (SAINXIX)
- Cité dans VIR à batif, bative. (VIR)
- Il me semble qu'on devrait écrire Bat, ce mot venant évidemment de Batif. Le papier Bath n'est pour rien là-dedans. (Delvau1866)
- On écrit bath dans le sens de beau ; l'explication sous-entendue c'est qu'en voyant le mot bath sur le papier à lettres commun on s'est imaginé que ça voulait dire : de bonne qualité, cela fait anecdote. (Le Temps, cité par DEL)
- Bath est ancien dans l'argot parisien et nous vient d'Angleterre, de la ville d'eaux Bath, célèbre par son élégance, il y a plus d'un demi-siècle. (Déchelette, 1 août 1915)
- Nous vient de l'Angleterre, de la ville d'eau de Bath, célèbre par son élégance il y a plus d'un demi-siècle. (Déchelette 1918)
- Argot parisien courant d'avant-guerre. (Dauzat1918voc)
- Vient de batif : neuf au début XIXe. (PN-c)
- Il ne faut pas y voir le verbe batîr comme le dit Ascoli : battant neuf correspond à flambant neuf ou flambant signifie beau, superbe : battant a donc signifié neuf et joli et bat, formé par apocope n'a gardé que le second sens. (SCHW1889)
- Orig. discutée, aucune des hyp. proposées n'étant pleinement satisfaisante : soit du nom de la station angl. Bath, très prisée par la haute société angl. au XVIIIe s. (A. Rigaud dans Vie Lang., n°144, p. 179 ; BL.-W.5), cette hyp. étant la seule à rendre compte de la forme bath ; soit forme apocopée de l'arg. batif « joli » 1837, VIDOCQ, Vocab. dans SAIN. Sources Arg. t. 2, p. 114 (FEW t. 1, p. 297a, note 14), lui-même considéré comme issu, avec chang. de suff., de battant dans le syntagme battant neuf « (d'un tissu) fraîchement battu, tout neuf » ; soit emploi adj. de l'interj. onomatopéique bath exprimant l'étonnement (1804, STENDHAL, Filosofia nova, 2, 276 dans QUEM.) ; la désignation de 2 semble plutôt dér. du sens « beau » (1) que directement issue du nom de Bath, ville où l'on aurait fabriqué cette sorte de papier. (TLFi)
- P.-ê. apocope de l'argot batif « joli », de battant (neuf) ; → Battre ; la toile neuve «sort du battant du tisserand» (Guiraud) ; ou d'une exclamation admirative bat' ; → Bah ; l'orthographe bath a fait évoquer (sans doute à tort) la ville anglaise de Bath. (GR)
- N'est plus guère en vogue aujourd'hui. (FrançoisPléiade)
- Le français bast, je m'en moque, dont on a altéré le sens primitif, qui est l'italien basta, il suffit. (1884. Typos de province)