CASBAH, subst. fém.
B. Pop. Maison, baraque :
Quand la Bioque était entrée au château, elle avait fait rondement son affaire de toutes les choses. « Qu'est-ce que c'est que cette casbah ? » avait-elle dit, ... GIONO, L'Eau vive, 1943, p. 222.
Rem. En arg. (vieilli) casbah désigne la chambre où se tenaient les filles d'une maison close en attendant le client (cf. J. GALTIER-BOISSIÈRE, P. DEVAUX, Dict. hist., étymol. et anecdotique d'arg., 1939, p. 28 ; ESN. 1966).
Prononc. et Orth. : [kazba] ou [kas-]. [z] ds Pt ROB. et Lar. Lang. fr. ; [s] ds LITTRÉ, Pt Lar. 1968 et WARN. 1968 ; [s] ou [z] ds BARBEAU-RODHE 1930. GUÉRIN 1892 admet casbah ou kasbah ; cf. également Nouv. Lar. ill.-Lar. 20e (qui ajoute la forme kaçaba) et Lar. encyclop. QUILLET 1965 enregistre casba ou casbah.
Étymol. et Hist. 3. 1890 pop. « maison » (G. MACÉ, Mon musée criminel, p. 140). Empr. à l'ar. « forteresse », du verbe « couper, retrancher » (FEW t. 19, p. 89 ; LOK., no 1108). Avec agglutination de l'art. ar. al-, la forme fr. alcassabe (cf. esp. alcazaba « id. »). Le mot s'est définitivement implanté au moment de la conquête de l'Algérie. La réf. donnée par DAUZAT 1973 (1813, MOZIN [casauba]) semble erronée. Bbg. LAMMENS 1890, p. 79. (tlfi:casbah)
- Origine arabe.
- Mot algérien. (SAIN-TRANCH)
- Mot arabe. (Dech1918)
- Terme militaire. (AYN)
- Arabe maghrébin qasbah, arabe class. qasabah « forteresse ». (GR)
- Mot des coloniaux. (Laut1916)
- Mot des colonies. (REPPS1916)